Rafael DE JONG – 1920-1997

Le groupe A.A. de Sao Paulo en 1976.
A cette date, les religieux travaillent dans 4 paroisses. Sao Paulo est une
énorme ville industrielle qui s’accroît très vite, avec une moyenne de
1.000 personnes immigrées en plus chaque jour. L’ensemble de la cité ne
compte pas moins de 350 paroisses, l’équivalent d’un véritable diocèse. De
grandes disparités sociales affectent les paroisses desservies par les
religieux, selon que l’on se trouve dans un quartier résidentiel ou dans
une zone péri-urbaine en voie d’aménagement.
Les religieux ne sont pas très nombreux, 8 répartis en deux groupes. Leurs
priorités pastorales sont la formation de communautés de base, la pastorale
de la famille, la pastorale des jeunes et celle du monde ouvrier. Les
religieux entrent délibérément dans les directives de l’Eglise locale:
utiliser les rites traditionnels
de la sacramentalisation pour évangéliser les personnes et développer le
pôle personnel de la foi, éduquer les gens au sens du partage. Une des
difficultés provient de la préoccupation maximale des gens à viser une
forme accélérée de promotion humaine et sociale. Les sectes sont très
actives.

Rafael DE JONG

1920-1997

Religieux hollandais de la vice-Province du Brésil.

Parcours de formation.

Raphaël De Jong est né à Eindhoven, aux Pays-Bas, le 20 février 1920. Il fait ses études secondaires à Boxtel, de 1932 à 1939, à l’école apostolique Sainte- Thérèse. En 1939, il part pour Bergeijk où il fait son noviciat, à cause de la guerre qui va regrouper la majorité des jeunes religieux hollandais dans cette maison. Il y prononce ses premiers vœux, le 25 septembre 1940. Il ne change pas d’horizon: sur place s’organisent les études de philosophie, pour lui de 1940 à 1942, et toujours à Bergeijk, les études de théologie, de 1942 à 1946. Il y est ordonné prêtre, le 12 mai 1946. Pendant toute cette période de formation, il fait partie du ‘Club du Brésil’, car il désire être missionnaire dans ce vaste pays. Le ‘Club’ rassemble tous ceux qui s’intéressent à la mission au Brésil et qui comptent un jour s’y rendre pour leur vie apostolique. Le Supérieur Provincial, le P. Wiro Van Den Dungen, sans réfréner ce désir, lui demande d’abord de commencer une œuvre caractéristique des Assomptionnistes, les pèlerinages, particulièrement à Beauraing et Banneux en Belgique. C’est pour le jeune prêtre l’occasion de travailler avec des laïcs et de s’initier à l’apostolat auprès des malades.

Vie de mission au Brésil.

En 1961, pourtant, s’offre une occasion pour le Père Raphaël de réaliser son rêve d’être missionnaire au Brésil et c’est là qu’il va œuvrer jusqu’à sa mort en 1997. Il donne une forme portugaise à son nom, Rafael. De 1961 à 1966, il travaille à Alem Paraiba (état du Minas Gerais), le berceau de la mission hollandaise dans ce pays vaste comme un continent. Il accomplit son acculturation au milieu du peuple brésilien.

On l’appelle à travailler ensuite, de 1966 à 1972, à Santa Fé do Sul (état de Sao Paulo), une région neuve, qui compte 4 paroisses. C’est l’époque difficile de la dictature militaire du pays. Le président Goulart a été renversé par une junte militaire le 1er avril 1964 qui met en place un homme fort Castelo Branco. En 1968 surgissent les fameux ‘escadrons de la mort’ de sinistre mémoire, créés dans les rangs des policiers pour lutter contre le soi-disant ‘laisser-aller’. En octobre 1969, tous les droits politiques sont suspendus pour tout citoyen pendant 10 ans. On supprime ‘l’habeas corpus’ pour tout délit contre la ‘sécurité nationale’. On comptera de 1968 à 1978 plus de 4.500 personnes ‘cassées’, c’est-à-dire écartées et mises d’office à la retraite, surtout des parlementaires et des fonctionnaires. Surgissent également de grands problèmes sociaux avec des familles expropriées de leurs terres. C’est ainsi que 80 familles trouvent refuge, pendant 4 mois, dans les églises de la paroisse où travaille le P. Rafael, jusqu’à ce que s’offrent pour elles d’autres opportunités dans le Mato Grosso (M.G.). De 1972 à 1981, le P. Rafael travaille à la paroisse de la Sainte Famille dans la périphérie de la ville de Sao Paulo. Il y fait surgir diverses communautés de base et aide à la formation des candidats pour l’Assomption. A la fin des années 70, le Brésil retrouve partie liée avec une vie démocratique normale. Le commissaire Fleury, cerveau des ‘escadrons de la mort’ est mort dans une partie de pêche, en août une amnistie est proclamée pour toutes les personnes suspectées, sauf pour les terroristes. Le pape Jean Paul II peut effectuer en juillet 1980 un voyage pastoral dans le pays. En 1984, le Père Rafael est transféré à Campinas (état de Sao Paulo) où là aussi il travaille en paroisse et contribue à la formation des candidats à la vie religieuse assomptionniste. Cependant diverses maladies se manifestent et il lui est nécessaire de prendre du repos. En 1991, il s’installe dans la maison de repos de Holambra. En octobre 1996, il est atteint d’une légère congestion cérébrale qui le handicape pour les mouvements. Il est alors transféré à la ‘Maison-mère’ du Centre Social Hollandais, mais sa santé continue à décliner. Le 13 avril 1997, il a encore la joie de recevoir la visite du P. Claude Maréchal, Supérieur général en visite dans le pays pour la tenue du Conseil de Congrégation. Le 24 avril, il meurt paisiblement, à l’âge de 77 ans accomplis. Les obsèques sont célébrées le jour même et le corps du P. Rafael est inhumé dans le cimetière de Pinhal, autre implantation A.A.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VII) 1996-1997), p. 73-74. De Schakel, juli 1997, no 3, p. 147-155. U.N. A 97 (Unidos Na Assunçao, Vice-Provincia do Brasil), agosto, p. 29-40. [Le no Novembro de U.N. A 97, p. 2-3 contient la liste des 38 religieux AA décédés au Brésil depuis 1941] Sont gardées dans les archives romaines quelques correspondances du P. Rafael De Jong (1947-1962) ainsi que des notes de lui sur le Comité ‘Pro Marial dont un article publié dans la revue ‘De Schakel, en 1953. Notices Biographiques