Raoul (Raoul-Antoine) VASSEROT – 1866-1948

Clairmarais, 1927.
« Je suis heureux de vous dire que le Père missionnaire est parti satisfait
de la mission qu’il a prêchée à Clairmarais. En effet la mission a été bien
suivie et le plus grand nombre ont fait leur devoir. Sainte
Thérèse de l’Enfant-Jésus dont le culte a été établi ici au
début de la mission, a fait des merveilles. Le dimanche de la clôture, nous
avons eu une grande procession avec cavaliers, cyclistes, divers groupes,
Sœur Thérèse Carmélite. Enfin un char magnifique portait la statue de la
sainte. Nous avions pu obtenir la fanfare des anciens élèves des Frères de
Saint- Omer. Nous espérons avoir un autel pour sainte Thérèse au mois de
septembre, afin de célébrer solennellement sa
fête. Le P. Eugène a beaucoup plus aux paroissiens. Nous avions pendant la
mission
établi notre domicile au pont de pierre. Le Père missionnaire est aussi
d’avis que ce n’est pas pratique d’habiter à Schoubrouck. Clairmarais se
repeuple d’humanistes, sous la houlette du P. Aristide [Hovaere] et sous le
vocable de l’alumnat Saint-Bernard, en souvenir de l’abbaye voisine que
fonda le grand saint ».

P. Raoul Vosserot.

Religieux de la Province de Paris. Tard venu à l’Assomption. Raoul-Antoine Vasserot est né le 19 décembre 1866 à Nice (Alpes-Maritimes). il est scolarisé à l’école du Sacré-Cœur de Tarascon (Bouches-du-Rhône), puis au petit séminaire de Beaucaire (Gard). Il s’engage d’abord dans la voie du clergé séculier. Il étudie la philosophie au grand séminaire d’Issy-les- Moulineaux (Hauts-de-Seine), de 1887 à 1889, la théologie au grand séminaire d’Aix-en-Provence (1889-1890). Son parcours nous est connu par une note des PP. François Picard et Emmanuel Bailly avec lesquels ses supérieurs ecclésiastiques l’ont mis en contact: « Raoul Vasserot est un abbé, clerc minoré, natif du diocèse de Nice, passé à celui d’Aix, âgé de 24 ans (1890), d’une famille chrétienne et aisée. Les prêtres qui l’ont connu au temps de sa formation lui reconnaissent une grande piété, de la vertu, plus d »aptitude à la vie religieuse qu’à la vie séculière. On redoute en particulier sa timidité dans le ministère paroissial. Lui-même d’ailleurs désire la vie religieuse. Il est très édifiant, très simple et très obéissant. Sur le plan des études, il éprouve quelques difficultés, mais l’impression qu’il nous laisse est bonne. Partout où il est passé, il a laissé une bonne impression et un excellent souvenir ». C’est ainsi qu’après un temps de postulat, le Frère Raoul trouve le chemin de l’Assomption. Il entre au noviciat de Livry (Seine- Saint-Denis), le 2 février 1891. Il y prononce ses premiers vœux, l’année suivante le 2 février 1892, et ses vœux perpétuels, le 2 février 1903. C’est à Arras (Pas-de-Calais) que tout en prêtant main forte à l’équipe des religieux qui dirigent l’orphelinat qu’il poursuit sa formation théologique (18931895). Il est ordonné prêtre à Livry le Il août 1895. Il reste au service de l’orphelinat de 1895 à 1901, comme surveillant et économe. Page :263/263 Ministères Lors du procès des Douze en 1900, le P. Raoul obtient un induit de sécularisation fictif qui lui permet, tout en restant membre de la Congrégation, de poursuivre un temps un ministère en France. De 1901 à 1903, il est au service de la maison d’études de Toulouse (Haute-Garonne). Mais à partir de 1903, pour lui comme pour beaucoup d’autres Assomptionnistes français, il est préférable de gagner l’étranger. De 1903 à 1906, il assure l’économat à l’alumnat italien de Mongreno où il enseigne également l’histoire et la géographie. De 1906 à 1919, il passe au service de la maison de Taintegnies en Belgique, d’abord alumnat qui deviendra par la suite noviciat pour la province de Belgique-Hollande. Il y est économe pendant la période difficile de la première guerre mondiale qui provoque la ruine des bâtiments et se fait quêteur. En 1919, il revient à l’orphelinat d’Arras où son affectation dure jusqu’en 1925. De 1925 à 1926, il est déplacé à l’alumnat de Poussan (Hérault). En 1926, il reprend contact avec du ministère paroissial à Clairmarais (Pas-de-Calais) où l’Assomption se préoccupe de redonner vie à l’alumnat qui a beaucoup souffert de la guerre. En 1929, il est chargé de la paroisse des Essarts (Seine-Maritime). On lui demande encore le service de l’aumônerie à la maison de formation des Oblates à Pannard, près d’Ernée en Mayenne (1). Devenu à la fin de la guerre presque aveugle, il termine sa course humaine à Lorgues (Var). C’est à Lorgues que la mort vient le prendre, le 26 novembre 1948, au terme d’une vie fort éprouvée par les changements et les perturbations des différentes guerres, à l’âge de 82 ans. Il y est inhumé. (1) Une partie de ce château appartenant à la famille d’Ozouville a été mise à la disposition des Oblates dès 1938 pour la protection du noviciat de Sèvres en danger, à cause des bombardements aériens sur Paris. Le P. Jules Boutry est le premier assomptionniste à connaître la vie d’aumônier en ce lieu. Un noyau de trois Sœurs aménagent les lieux en avril 1938, mais le premier contingent d’élèves, provenant de l’institution Sainte-Elisabeth de Paris, y arrive en octobre 1939. De juin à septembre 1940, puis de novembre 1942 à décembre 1945, le noviciat d’Evry-Petit-Bourg y trouve également refuge. En juillet 1945, Pannard devient pour quelques années (1955) une maison de Sœurs anciennes. Page :264/264

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille, 1949, n° 65, p. 8 et n° 70, p. 30. Lettre du P. Raoul Vasserot, Clairmarais, 23 mars 1927. Dans les ACR, du P. Raoul Vasserot, quelques correspondances (1903-1927).