Raphael (Guillaume) POQUET – 1907-1969

Cahuzac.
« En 1945, le Frère Raphaël est désigné pour la communauté de Cahuzac: il
va y passer 20 ans, coupés par une brève apparition à Fumel en 1953. On lui
confie le soin du jardin. Il y passe la plus grande partie de ses journées,
remuant la terre pour lui faire produire des légumes variés qui, sans
suffire aux besoins
de l’alumnat, aident grandement à sa subsistance. Le jardin est tenu de
façon impeccable, faisant l’admiration des voisins qui jettent des coups
d’œil admiratifs. Au printemps, il songe aux semis et s’assure lui-même les
plants à transplanter. Le surplus, il le distribue, gagnant la
sympathie des voisins. Pour se délasser du jardin, il s’occupe du clapier
qu’il a lui-même fabriqué. C’est toujours pour lui une grande déception
quand il doit enterrer les victimes de la myxomatose. Il a pour compagnons
un chat et Bill, un magnifique chien allemand qui le suivent parfois
jusqu’à la chapelle. Il a su dresser le chien comme un
bon gardien et il lui fait exécuter des sauts d’obstacles impressionnants.
A la fin de son deuxième séjour à Cahuzac, sa santé décline. Il subit
l’opération d’une hernie en février 1966, mais ses forces ne reviennent
pas. Il gagne Chanac».

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de Bordeaux. Vocation de frère coadjuteur. Guillaume Poquet est né à Plouhinec (Finistère) le 21 mai 1907. A sa sortie de l’école primaire, il devient marin-pêcheur. En qualité d’inscrit maritime, il fait son service militaire dans la marine, mais il est réformé à la suite d’une pleurésie dont les séquelles le maintiennent dans la liste des réformés à la mobilisation de 1939. Il entre au noviciat de Scy-Chazelles, le 26 janvier 1930, sous le nom de Frère Raphaël et il y prononce ses premiers vœux le 27 janvier 1931. Le P. Savinien Dewaele, son maître des novices, note sur son rapport. « Le Frère Raphaël a fait un bon noviciat. Il est capable de rendre de nombreux services dans une ferme surtout. C’est quelqu’un qu’il ne faut pas pousser à bout, car il fer-ait un coup de tête ». Le Frère Raphaël reçoit sa nomination pour l’alumnat Saint- Joseph de Melle (Deux-Sèvres) où il s’occupe du jardin et de la basse-cour. Son supérieur, le P. Bahuaut, aime s’informer de son travail. De cette période, le Frère Raphaël garde entre autres souvenirs celui d’une assez grave infection, survenue à la suite du curage d’une fosse. Au début d’octobre 1933, il est envoyé à la maison de Layrac (Lot-et-Garonne), destinée à devenir le scolasticat commun des trois Provinces françaises. Ancien couvent et pensionnat des Dames du Sacré-Cœur, le prieuré d’origine bénédictine a servi de 1903 à 1931 de grand séminaire pour le diocèse d’Agen. En compagnie du P. Bruchon, le Frère Raphaël qui prononce ses vœux perpétuels le 27 janvier 1934 à Melle, reçoit comme mission de remettre en état les lieux qui ont besoin d’importantes réparations: toiture, charpente, planchers, peinture, aménagement du chauffage central et de l’eau courante. La prise en charge par l’Assomption, dès octobre 1933, n’est pas sans souci. Il faut commencer par vider les chambres avant de les livrer aux plâtriers, A.A peintres, maçons, électriciens et menuisiers. Pendant les travaux, le P. Bruchon et le frère Raphaël s’installent tant bien que mal à l’aumônerie où Lucie, la veuve du cuisinier Jean Marie qui a nourri les séminaristes pendant 27 ans, leur rend les services d’une bonne maman. La propriété prend forme avec l’aménagement d’allées et de plantations. Le P. Bruchon n’est pas loin de comparer Layrac à un nouvel Eden, surtout en temps de printemps et de floraison des fruitiers, de la roseraie, des acacias, des marronniers rouges, des sureaux, des magnolias et des tilleuls. Tout cela lui semble plus parfumé que Coty, le célèbre parfumeur du temps. Au Frère Raphaël reviennent surtout les travaux du jardinage et la surveillance des enfants du patronage. Certes un ‘laboureur de la mer’ ou un marin-pêcheur se ne transforme pas automatiquement en horticulteur de grande classe. Mais il ne rechigne pas au travail et prend soin de ses plantations autant par devoir que par goût. Connaissant bien tous les recoins de la propriété, il est l’intermédiaire obligé de l’économe local avec les fermiers des environs, les fournisseurs et les corps de métier. Pendant la guerre, il est avec la famille Rémy la Providence de la maison qui compte, à certains moments, plus de 80 religieux à nourrir, en une période de restrictions alimentaires. À défaut de pommes de terre introuvables, le Frère Raphaël rapporte de ses expéditions quantité de carottes, oignons, choux, navets, œufs et farine de maïs et même vaches et veaux à abattre clandestinement. La paroisse de Layrac bénéficie aussi des services du Frère Raphaël. En plus de la surveillance des enfants pendant les messes, il organise des jeux dans la cour de l’école libre, des séances récréatives, il parvient à former des groupes de Cœurs Vaillants, de préjacistes et de jacistes qu’il accompagne dans les congrès régionaux et nationaux. Homme de bon sens et très modeste, le Frère Raphaël avec les années passe la main aux religieux étudiants pour l’animation de ces mouvements. En 1945 il quitte Layrac pour l’alumnat de Cahuzac (Gers), pour deux séjours (1945-1953 et 1954-1966). Il connaît encore les communautés de Fumel (1953-1954) et de Chanac en Lozère (1966-1969). C’est là qu’il meurt le 22 mai 1969 et qu’il est inhumé.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. novembre 1970, p. 137. A Travers la Province (Bordeaux), aout 1969, n° 170, p. 11-13. Notices Biographiques