Raphael (Jean-André) DOASSANS – 1873-1953

Besoin de renouvellement,
1906.
« Le P. Eugène [Monsteret] m’a écrit de Rome et m’a dit la part que vous
prenez à l’inquiétude que j’éprouve pour mes frères qui sont à San
Francisco: ils sont à cette
heure préservés de tout mal, mais ils ont éprouvé de grands dommages dans
leurs intérêts, lors du tremblement. La mort vient de nous enlever ici un
de nos meilleurs enfants. Je vous ai dit, il y a deux ans, à la retraite de
Louvain, mon désir d’apostolat et je l’ai à nouveau
exposé au P. Ernest [Baudouy] lors de sa récente visite à Calahorra. Mes
attraits n’ont pas varié. Je me mets à votre disposition aussi bien pour
l’Angleterre que pour l’Amérique. La catastrophe
que vient de subir la ville de San Francisco me ferait pencher pour
l’Amérique. Les
8 ans que j’ai passés dans le professorat ont émoussé mon ardeur. Je crois
que le ministère direct des âmes m’aiderait plus à me sanctifier que les
leçons de littérature. J’ai besoin de commencer une nouvelle vie. Je
m’abandonne à votre bon plaisir, sachant qu’il sera le bon plaisir de
Dieu».
P. Raphaël au P. Emmanuel
Bailly, Calahorra, 5 juin 1906.

Raphael (Jean-André) DOASSANS

1873-1953

Religieux de la Province de Bordeaux.

Un Pyrénéen, fervent pèlerin de N.-D. de Lourdes.

Jean-André Doassans naît le 4 avril 1873, à Boeil- Bézing, dans les Pyrénées-Atlantiques, diocèse de Bayonne. De bonne heure, c’est un assidu à la Grotte de Massabielle, à Lourdes. C’est là qu’il trouve sa vocation et qu’un jour, il va se décider pour l’Assomption. Il fait ses études secondaires au collège de Notre-Dame de Bétharram (1883-1892) et entre au grand séminaire de Bayonne où il fait ses études de philosophie et de théologie (1892-1896). Désireux de vie religieuse, il se présente au noviciat de l’Assomption à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis). Il prend l’habit le 24 janvier 1897 sous le nom de Frère Raphaël, prononce ses premiers vœux le 2 février 1898 à Livry et ses vœux perpétuels l’année suivante à cette même date, mais à Taintegnies (Belgique) où il est professeur de grammaire, sous le supériorat du P. François Mathis. En octobre 1899, il part pour Rome terminer ses études de théologie commencées à Bayonne. Il revient à Taintegnies comme professeur de grammaire pour l’année scolaire 1900-1901, sous le supériorat du P. Eustache Pruvost; il est ordonné prêtre à Louvain le 8 septembre 1901. Les événements en France contraignant les religieux à l’exil, l’alumnat d’humanités de Clairmarais passe à Taintegnies, jusque là alumnat de grammaire (octobre 1901) et le P. Raphael enseigne la classe de seconde de 1901 à 1903. « Peu expansif de nature, ayant besoin d’être mis en train, intelligent et ardent à l’étude, le Père Raphaël est plus à l’aise dans les petits groupes. C’est un esprit clair et perspicace, franc et ouvert, ordinairement gai et entraînant sur les terrains de sport ».

La vie des alumnats, puis la mission au Chili.

En 1903, le Père Raphael est sollicité

pour l’alumnat de Mongreno en Italie (1903-1904) où il ne fait que passer pour rejoindre celui de Calahorra en Espagne (1904-1907): il y enseigne les humanités. Il ne reste que peu de temps au nouvel alumnat d’ Elorrio (1907), mais il parle et écrit fort bien l’espagnol: il s’embarque, en compagnie des PP. Joseph Maubon et Cyprien Gouelleu, pour le Chili où il sera dorénavant appelé ‘P. Rafael’ et d’où il ne reviendra jamais faire un voyage en Europe. Affecté à la maison de Santiago, la capitale, il ne connaît pas d’autre poste pendant 45 ans, tout attaché au ministère du sanctuaire et de la grotte qui est inaugurée le 11 février 1908 pour le 50ème anniversaire des apparitions de Lourdes. Il y seconde d’abord le P. Cyprien Gouelleu et, à partir de 1930, date de la mort de ce religieux, il le remplace pour les prédications, les confessions et les prières dirigées à la grotte, dans un enthousiasme et une ferveur toujours nourris au culte de la Vierge de Lourdes. Pendant quarante ans, le P. Rafael est le rédacteur du bulletin du sanctuaire, L’Eco de Lourdes, la première revue mariale du Chili. La diffusion en est confiée à un réseau de bénévoles, les ‘Bernadettes’, auxiliaires efficaces. Grâce à elles, la revue atteint un tirage de 40.000 exemplaires/abonnements. Il écrit également une vie de Sainte Bernadette qu’ il cherche à faire connaître et aimer, en lien avec le culte de la Vierge de Lourdes. Il rend le service de l’aumônerie auprès des enfants à l’hôpital Roberto-del-Rio pendant 10 ans, prêchant des missions et des retraites, toujours inspirées par son ardent amour du culte marial.

Arrivé au grand âge.

Les années commencent à peser sur les épaules du P. Rafael qui cède la rédaction de la revue à des mains plus jeunes. A 80 ans, il souffre d’artériosclérose. Ses forces faiblissent et le taux d’urée monte. Il meurt dans la nuit du 24 au 25 septembre 1953, fête de Notre-Dame de la Merci. jusqu’au bout, il est veillé par deux Sœurs de Sainte-Anne. Le P. Rafael est inhumé à Santiago.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1954, p. 70-71. Lettre à la Famille 1953 n° 156, p. 58-59; n° 159, p. 77-78, n° 161,88. Lettre du P. Régis Escoubas du 26 septembre 1953 (annonce du décès du P. Rafael Doassans). Correspondances dans les ACR (1906-1951). On trouve dans le bulletin ‘L’Eco de Lourdes’ (Santiago) de nombreux articles de la main du P.Rafael Doassans. Notices Biographiques