Raphaël Steyer – 1916-2002

En 1986, il éprouve le désir, en accord avec l’évêque local, soutenu par le Père Stef, de recevoir le sacerdoce, plus d’ailleurs pour recevoir une récompense que pour exercer un ministère. Cette demande n’est pas prise au sérieux par le Provincial de France et le Conseil Général, mais le Frère Roman peut dans les dernières années de sa vie rendre quelques services comme diacre de l’Eglise gréco-catholique. Devenu malade, le Frère Roman est transporté à Blaj où il s’éteint le 25 janvier 2002, à l’âge de 88 ans. L’enterrement a lieu le 28 janvier. Le corps du Frère repose à Blaj, au milieu de tous ses confrères qui ont œuvré pour que renaisse et refleurisse l’Assomption roumaine. D’après le témoignage du Père Stef.


En 1986, il éprouve le désir, en accord avec l’évêque local, soutenu par le Père Stef, de recevoir le sacerdoce, plus d’ailleurs pour recevoir une récompense que pour exercer un ministère. Cette demande n’est pas prise au sérieux par le Provincial de France et le Conseil Général, mais le Frère Roman peut dans les dernières années de sa vie rendre quelques services comme diacre de l’Eglise gréco-catholique. Devenu malade, le Frère Roman est transporté à Blaj où il s’éteint le 25 janvier 2002, à l’âge de 88 ans. L’enterrement a lieu le 28 janvier. Le corps du Frère repose à Blaj, au milieu de tous ses confrères qui ont œuvré pour que renaisse et refleurisse l’Assomption roumaine. D’après le témoignage du Père Stef.



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Le Frère Roman Ban (1914-2002) – France

Un destin marqué par l’histoire de l’Europe de l’Est.

Roman naît le 6 mars 1914 à Cergaul-Mare en Roumanie, dans le département d’Alba

Il est l’aîné d’une famille de 7 enfants et ses parents sont agriculteurs. Roman est baptisé le 8 mars 1914 selon le rite byzantin.

Il commence ses études primaires dans son village et en 1926 il est inscrit au lycée gréco-catholique de Blaj en Transylvanie. Après deux années scolaires

, en 1928, et pour cinq ans, il est admis comme alumniste chez les Assomptionnistes de la Casa Domnului, continuant ses études au lycée pour les terminer en 1933 avec l’obtention de la première partie du baccalauréat. Il est exempté du service militaire et peut s’inscrire comme étudiant au grand séminaire d’Oradea-Mare, ce qui lui permet d’entrer au noviciat de l’Assomption.

Il prend l’habit le 17 octobre 1933 sous la direction du Père Austin Treamer, maître des novices. Les rapports pour les différentes professions du Frère Ban le désignent comme un bon élément, très pieux, manquant un peu de ponctualité, avec un tempérament un peu lent et une langue bien pendue, ce qui ne déplaît pas à ses compagnons de vie.

Le 18 octobre 1934, le Frère Roman prononce ses premiers vœux à Blaj et rejoint sans tarder le scolasticat de Layrac (Lot-et-Garonne) pour l’année d’études complémentaires préparant à la deuxième partie du baccalauréat.

p>De&nbps; 1935 à 1937

, il étudie la philosophie scolastique à la maison Saint-Jean de Scy-Chazelles (Moselle). Il est reçu à la profession perpétuelle, émise le 18 octobre 1937 entre les mains du Père Gausbert Broha. Après son engagement définitif, il rejoint le scolasticat de Lormoy (Essonne) pour les études de théologie. En 1941, le Frère Roman retourne en Roumanie, à Blaj, où il reçoit dans le rite oriental le diaconat le 27 juillet 1941. D’un tempérament plutôt timoré et scrupuleux, il décide de ne pas poursuivre jusqu’au sacerdoce. En 1941, le Frère Roman est surveillant et professeur à Lugoj, puis de&nbps; 1942 à 1944 à Beius. Durant les quatre années suivantes, &nbps; 1944 à 1948, il est professeur à Blaj. En 1948, il est ‘exclu’ des listes de la Répartition des Missionnaires, selon les termes du Provincial de Lyon de l’époque (Père Filliol). La Roumanie est entrée sous le joug communiste dans une longue nuit de silence et de souffrance. L’ex-Frère Roman se retire dans son village natal, sans doute à cause des événements. Ce n’est qu’en 1966 que le Frère Roman refait surface dans l’histoire assomptionniste. En juillet 1966, le Père Judicaël Nicolas, le rescapé de Onze ans au paradis, peut voyager en Roumanie, un pays qu’il connaît bien.

A son retour, il apprend au Provincial de Lyon de l’époque, le Père Noël Bugnard, que le Frère Roman est rentré dans nos rangs, si l’on peut dire, étant donné la dispersion forcée des religieux du pays. Mais le Frère Roman, profondément troublé par les événements vécus depuis 20 ans, décide de rester dans son village et d’aider sa famille en travaillant à la ferme, activité qu’il va poursuivre encore après 1990.

p>La chute sanglante du communisme en Roumanie a rendu à nouveau possible la vie religieuse en communauté pour les quelques Pères et Frères roumains qui subsistent alors, mais tant d’années d’isolement rendent le Frère Roman inapte à la vie communautaire. Cela ne l’empêche pas de temps en temps de faire un séjour à Blaj pour y retrouver ses Frères assomptionnistes, en particulier le Père Stef.

En 1986, il éprouve le désir, en accord avec l’évêque local, soutenu par le Père Stef, de recevoir le sacerdoce, plus d’ailleurs pour recevoir une récompense que pour exercer un ministère. Cette demande n’est pas prise au sérieux par le Provincial de France et le Conseil Général, mais le Frère Roman peut dans les dernières années de sa vie rendre quelques services comme diacre de l’Eglise gréco-catholique. Devenu malade, le Frère Roman est transporté à Blaj où il s’éteint le 25 janvier 2002, à l’âge de 88 ans. L’enterrement a lieu le 28 janvier. Le corps du Frère repose à Blaj, au milieu de tous ses confrères qui ont œuvré pour que renaisse et refleurisse l’Assomption roumaine. D’après le témoignage du Père Stef.


En 1944, le Père Raphaël est nommé à son premier poste d’enseignant. Il devient professeur de latin, de français et de grec de classe de troisième à l’alumnat d’humanités de Miribel où dix ans plus tôt il a été Lui-même élève. En même temps il prépare une licence de Lettres à l’Université de Grenoble. Il commence à Miribel une carrière de professeur de Lettres qui va durer toute sa vie. De &nbps;1949 à 1956, il est affecté au collège Saint-Louis de La Marsa en Tunisie. Il retrouve Miribel pour une année, avant de repartir en Afrique, cette fois pour le collège Notre-Dame d’Afrique à Abidjan (Côte d’Ivoire) pour deux ans. On le rappelle une année à Miribel où il se refait une santé et repart une année à Abidjan avant de gagner Le collège d’Alzon à Bône (Algérie) pour un an. En 1963, après toutes ces années de changements, il est nommé au collège Notre-Dame de Mongré à Villefranche-sur-Saône (Rhône), cette fois pour une durée stable de 18 ans !

On connaît le Père Raphaël un peu ‘bohême’, mais on l’estime pour sa sensibilité et son grand coeur. Il est artiste dans tous les sens du terme, pour le meilleur et pour le pire : il dessine, il sculpte, il s’intéresse à chaque élève, aime rire et plaisanter et son dévouement est incroyable. La communauté de Limas, regroupée dans cette résidence vers 1976, possède longtemps un magnifique crucifix sculpté par le Père Raphaël, sans compter toutes les statues de la Vierge qu’il a données et dont on dit qu’elles sont de pures merveilles. Hésitant par nature, désordonné, le Père Raphaël est parfois perdu dans ses idées, il lui arrive aussi d’égarer les copies à corriger qu’il ne peut rendre aux élèves, tout comme, une fois, il se trompe de gare lors d’un voyage. En 1981, après 37 ans de bons et loyaux services donnés à l’Éducation nationale, il prend sa retraite professionnelle dans la communauté de Limas et peut y rendre de multiples petits services. En décembre 1981, il reçoit les Palmes académiques. M. Solly, le directeur du collège, peut affirmer : « Ce qui m’a frappé, c’est son sens du service: serviteur de la jeunesse dans une mission d’Eglise ». Le Père Raphaël ajoute : « Ces paroles honorent d’abord, à travers ma personne, tous ceux et celles qui m’ont formé au prix de leur sueur. Elles honorent aussi le collège de Mongré et rejaillissent sur nos élèves et voudraient leur dire tout le prix qu’on devrait attacher à un travail bien fait, le bonheur d’une éducation ouverte et tournée vers Dieu ».

Dernières années.

Le Père Raphaël arrive à Lorgues (Var) à l’âge de 72 ans, en 1988. Ce poste va être sa dernière communauté. On lui confie le soin de la bibliothèque à classer. II est certain qu’il adopte un ordre de classement très personnel ! Le Père Raphaël décède brusquement le 14 janvier 2002, juste avant la célébration de l’Eucharistie en communauté. Ses obsèques sont célébrées le 16 janvier suivant à Lorgues. Plusieurs religieux, sa famille et une dizaine de professeurs de Mongré se retrouvent autour de son corps dans la prière et le souvenir. Le corps du Père Raphaël repose au cimetière de Lorgues.


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Le Frère Roman Ban (1914-2002) – France

Un destin marqué par l’histoire de l’Europe de l’Est.

Roman naît le 6 mars 1914 à Cergaul-Mare en Roumanie, dans le département d’Alba

Il est l’aîné d’une famille de 7 enfants et ses parents sont agriculteurs. Roman est baptisé le 8 mars 1914 selon le rite byzantin.

Il commence ses études primaires dans son village et en 1926 il est inscrit au lycée gréco-catholique de Blaj en Transylvanie. Après deux années scolaires

, en 1928, et pour cinq ans, il est admis comme alumniste chez les Assomptionnistes de la Casa Domnului, continuant ses études au lycée pour les terminer en 1933 avec l’obtention de la première partie du baccalauréat. Il est exempté du service militaire et peut s’inscrire comme étudiant au grand séminaire d’Oradea-Mare, ce qui lui permet d’entrer au noviciat de l’Assomption.

Il prend l’habit le 17 octobre 1933 sous la direction du Père Austin Treamer, maître des novices. Les rapports pour les différentes professions du Frère Ban le désignent comme un bon élément, très pieux, manquant un peu de ponctualité, avec un tempérament un peu lent et une langue bien pendue, ce qui ne déplaît pas à ses compagnons de vie.

Le 18 octobre 1934, le Frère Roman prononce ses premiers vœux à Blaj et rejoint sans tarder le scolasticat de Layrac (Lot-et-Garonne) pour l’année d’études complémentaires préparant à la deuxième partie du baccalauréat.

p>De&nbps; 1935 à 1937

, il étudie la philosophie scolastique à la maison Saint-Jean de Scy-Chazelles (Moselle). Il est reçu à la profession perpétuelle, émise le 18 octobre 1937 entre les mains du Père Gausbert Broha. Après son engagement définitif, il rejoint le scolasticat de Lormoy (Essonne) pour les études de théologie. En 1941, le Frère Roman retourne en Roumanie, à Blaj, où il reçoit dans le rite oriental le diaconat le 27 juillet 1941. D’un tempérament plutôt timoré et scrupuleux, il décide de ne pas poursuivre jusqu’au sacerdoce. En 1941, le Frère Roman est surveillant et professeur à Lugoj, puis de&nbps; 1942 à 1944 à Beius. Durant les quatre années suivantes, &nbps; 1944 à 1948, il est professeur à Blaj. En 1948, il est ‘exclu’ des listes de la Répartition des Missionnaires, selon les termes du Provincial de Lyon de l’époque (Père Filliol). La Roumanie est entrée sous le joug communiste dans une longue nuit de silence et de souffrance. L’ex-Frère Roman se retire dans son village natal, sans doute à cause des événements. Ce n’est qu’en 1966 que le Frère Roman refait surface dans l’histoire assomptionniste. En juillet 1966, le Père Judicaël Nicolas, le rescapé de Onze ans au paradis, peut voyager en Roumanie, un pays qu’il connaît bien.

A son retour, il apprend au Provincial de Lyon de l’époque, le Père Noël Bugnard, que le Frère Roman est rentré dans nos rangs, si l’on peut dire, étant donné la dispersion forcée des religieux du pays. Mais le Frère Roman, profondément troublé par les événements vécus depuis 20 ans, décide de rester dans son village et d’aider sa famille en travaillant à la ferme, activité qu’il va poursuivre encore après 1990.

p>La chute sanglante du communisme en Roumanie a rendu à nouveau possible la vie religieuse en communauté pour les quelques Pères et Frères roumains qui subsistent alors, mais tant d’années d’isolement rendent le Frère Roman inapte à la vie communautaire. Cela ne l’empêche pas de temps en temps de faire un séjour à Blaj pour y retrouver ses Frères assomptionnistes, en particulier le Père Stef.

En 1986, il éprouve le désir, en accord avec l’évêque local, soutenu par le Père Stef, de recevoir le sacerdoce, plus d’ailleurs pour recevoir une récompense que pour exercer un ministère. Cette demande n’est pas prise au sérieux par le Provincial de France et le Conseil Général, mais le Frère Roman peut dans les dernières années de sa vie rendre quelques services comme diacre de l’Eglise gréco-catholique. Devenu malade, le Frère Roman est transporté à Blaj où il s’éteint le 25 janvier 2002, à l’âge de 88 ans. L’enterrement a lieu le 28 janvier. Le corps du Frère repose à Blaj, au milieu de tous ses confrères qui ont œuvré pour que renaisse et refleurisse l’Assomption roumaine. D’après le témoignage du Père Stef.


Victor est né le 30 décembre 1916 à Lemberg (Moselle). II est baptisé le 1er janvier 1917 à l’église de sa paroisse. Il accomplit ses études primaires dans sa ville natale et, en 1929, à

13 ans, Victor entre à l’alumnat Ste Jeanne d’Arc de Scy-Chazelles (Moselle) qui vient d’ouvrir ses portes . « Il est intelligent et courageux au travail et il réussit bien » notent ses formateurs. En 1932, il rejoint l’alumnat de Miribel-les-Echelles (Isère) pour ses études d’humanités. En 1934, Victor a 18 ans et il choisit de devenir re­ligieux assomptionniste. C’est ainsi qu’il commence son noviciat à Nozeroy (Jura) sous le nom de Frère Raphaël. Il y prononce ses premiers voeux le 1er octobre 1935. Puis il accomplit une année d’études complémentaires à Layrac (Lot-et-Garonne) pour la philosophie universitaire et l’examen du baccalauréat. En 1936 on le retrouve à Scy-Chazelles, maison Saint-Jean cette fois, pour les études de philosophie religieuse. Il est mobilisé pour le temps du service militaire à Reims (Marne), puis de nouveau en 1939 pour la ‘drôle de guerre’. Il est fait prisonnier et très vite libéré. Sa libération lui vaut d’ailleurs un bon morceau d’héroïsme. En 1940, nous retrouvons le Frère Raphaël à Layrac pour les études de théologie pour encore trois années. C’est du­rant cette période qu’il prononce ses vœux perpétuels le 21 novembre 1942 et qu’il est ordonné prêtre à Saint-Caprais d’Agen le 27 juin 1943. Sa famille ne peut se déplacer pour l’occasion, la France est encore en guerre et coupée en zones d’occupation. Le Frère Raphaël se rend ensuite en 1943 à Lormoy (Essonne) pour une dernière année de théologie.

Enseignement en Afrique et à Mongré.

En 1944, le Père Raphaël est nommé à son premier poste d’enseignant. Il devient professeur de latin, de français et de grec de classe de troisième à l’alumnat d’humanités de Miribel où dix ans plus tôt il a été Lui-même élève. En même temps il prépare une licence de Lettres à l’Université de Grenoble. Il commence à Miribel une carrière de professeur de Lettres qui va durer toute sa vie. De &nbps;1949 à 1956, il est affecté au collège Saint-Louis de La Marsa en Tunisie. Il retrouve Miribel pour une année, avant de repartir en Afrique, cette fois pour le collège Notre-Dame d’Afrique à Abidjan (Côte d’Ivoire) pour deux ans. On le rappelle une année à Miribel où il se refait une santé et repart une année à Abidjan avant de gagner Le collège d’Alzon à Bône (Algérie) pour un an. En 1963, après toutes ces années de changements, il est nommé au collège Notre-Dame de Mongré à Villefranche-sur-Saône (Rhône), cette fois pour une durée stable de 18 ans !

On connaît le Père Raphaël un peu ‘bohême’, mais on l’estime pour sa sensibilité et son grand coeur. Il est artiste dans tous les sens du terme, pour le meilleur et pour le pire : il dessine, il sculpte, il s’intéresse à chaque élève, aime rire et plaisanter et son dévouement est incroyable. La communauté de Limas, regroupée dans cette résidence vers 1976, possède longtemps un magnifique crucifix sculpté par le Père Raphaël, sans compter toutes les statues de la Vierge qu’il a données et dont on dit qu’elles sont de pures merveilles. Hésitant par nature, désordonné, le Père Raphaël est parfois perdu dans ses idées, il lui arrive aussi d’égarer les copies à corriger qu’il ne peut rendre aux élèves, tout comme, une fois, il se trompe de gare lors d’un voyage. En 1981, après 37 ans de bons et loyaux services donnés à l’Éducation nationale, il prend sa retraite professionnelle dans la communauté de Limas et peut y rendre de multiples petits services. En décembre 1981, il reçoit les Palmes académiques. M. Solly, le directeur du collège, peut affirmer : « Ce qui m’a frappé, c’est son sens du service: serviteur de la jeunesse dans une mission d’Eglise ». Le Père Raphaël ajoute : « Ces paroles honorent d’abord, à travers ma personne, tous ceux et celles qui m’ont formé au prix de leur sueur. Elles honorent aussi le collège de Mongré et rejaillissent sur nos élèves et voudraient leur dire tout le prix qu’on devrait attacher à un travail bien fait, le bonheur d’une éducation ouverte et tournée vers Dieu ».

Dernières années.

Le Père Raphaël arrive à Lorgues (Var) à l’âge de 72 ans, en 1988. Ce poste va être sa dernière communauté. On lui confie le soin de la bibliothèque à classer. II est certain qu’il adopte un ordre de classement très personnel ! Le Père Raphaël décède brusquement le 14 janvier 2002, juste avant la célébration de l’Eucharistie en communauté. Ses obsèques sont célébrées le 16 janvier suivant à Lorgues. Plusieurs religieux, sa famille et une dizaine de professeurs de Mongré se retrouvent autour de son corps dans la prière et le souvenir. Le corps du Père Raphaël repose au cimetière de Lorgues.


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Le Frère Roman Ban (1914-2002) – France

Un destin marqué par l’histoire de l’Europe de l’Est.

Roman naît le 6 mars 1914 à Cergaul-Mare en Roumanie, dans le département d’Alba

Il est l’aîné d’une famille de 7 enfants et ses parents sont agriculteurs. Roman est baptisé le 8 mars 1914 selon le rite byzantin.

Il commence ses études primaires dans son village et en 1926 il est inscrit au lycée gréco-catholique de Blaj en Transylvanie. Après deux années scolaires

, en 1928, et pour cinq ans, il est admis comme alumniste chez les Assomptionnistes de la Casa Domnului, continuant ses études au lycée pour les terminer en 1933 avec l’obtention de la première partie du baccalauréat. Il est exempté du service militaire et peut s’inscrire comme étudiant au grand séminaire d’Oradea-Mare, ce qui lui permet d’entrer au noviciat de l’Assomption.

Il prend l’habit le 17 octobre 1933 sous la direction du Père Austin Treamer, maître des novices. Les rapports pour les différentes professions du Frère Ban le désignent comme un bon élément, très pieux, manquant un peu de ponctualité, avec un tempérament un peu lent et une langue bien pendue, ce qui ne déplaît pas à ses compagnons de vie.

Le 18 octobre 1934, le Frère Roman prononce ses premiers vœux à Blaj et rejoint sans tarder le scolasticat de Layrac (Lot-et-Garonne) pour l’année d’études complémentaires préparant à la deuxième partie du baccalauréat.

p>De&nbps; 1935 à 1937

, il étudie la philosophie scolastique à la maison Saint-Jean de Scy-Chazelles (Moselle). Il est reçu à la profession perpétuelle, émise le 18 octobre 1937 entre les mains du Père Gausbert Broha. Après son engagement définitif, il rejoint le scolasticat de Lormoy (Essonne) pour les études de théologie. En 1941, le Frère Roman retourne en Roumanie, à Blaj, où il reçoit dans le rite oriental le diaconat le 27 juillet 1941. D’un tempérament plutôt timoré et scrupuleux, il décide de ne pas poursuivre jusqu’au sacerdoce. En 1941, le Frère Roman est surveillant et professeur à Lugoj, puis de&nbps; 1942 à 1944 à Beius. Durant les quatre années suivantes, &nbps; 1944 à 1948, il est professeur à Blaj. En 1948, il est ‘exclu’ des listes de la Répartition des Missionnaires, selon les termes du Provincial de Lyon de l’époque (Père Filliol). La Roumanie est entrée sous le joug communiste dans une longue nuit de silence et de souffrance. L’ex-Frère Roman se retire dans son village natal, sans doute à cause des événements. Ce n’est qu’en 1966 que le Frère Roman refait surface dans l’histoire assomptionniste. En juillet 1966, le Père Judicaël Nicolas, le rescapé de Onze ans au paradis, peut voyager en Roumanie, un pays qu’il connaît bien.

A son retour, il apprend au Provincial de Lyon de l’époque, le Père Noël Bugnard, que le Frère Roman est rentré dans nos rangs, si l’on peut dire, étant donné la dispersion forcée des religieux du pays. Mais le Frère Roman, profondément troublé par les événements vécus depuis 20 ans, décide de rester dans son village et d’aider sa famille en travaillant à la ferme, activité qu’il va poursuivre encore après 1990.

p>La chute sanglante du communisme en Roumanie a rendu à nouveau possible la vie religieuse en communauté pour les quelques Pères et Frères roumains qui subsistent alors, mais tant d’années d’isolement rendent le Frère Roman inapte à la vie communautaire. Cela ne l’empêche pas de temps en temps de faire un séjour à Blaj pour y retrouver ses Frères assomptionnistes, en particulier le Père Stef.

En 1986, il éprouve le désir, en accord avec l’évêque local, soutenu par le Père Stef, de recevoir le sacerdoce, plus d’ailleurs pour recevoir une récompense que pour exercer un ministère. Cette demande n’est pas prise au sérieux par le Provincial de France et le Conseil Général, mais le Frère Roman peut dans les dernières années de sa vie rendre quelques services comme diacre de l’Eglise gréco-catholique. Devenu malade, le Frère Roman est transporté à Blaj où il s’éteint le 25 janvier 2002, à l’âge de 88 ans. L’enterrement a lieu le 28 janvier. Le corps du Frère repose à Blaj, au milieu de tous ses confrères qui ont œuvré pour que renaisse et refleurisse l’Assomption roumaine. D’après le témoignage du Père Stef.


Un temps de formation découpé par la guerre.

Victor est né le 30 décembre 1916 à Lemberg (Moselle). II est baptisé le 1er janvier 1917 à l’église de sa paroisse. Il accomplit ses études primaires dans sa ville natale et, en 1929, à

13 ans, Victor entre à l’alumnat Ste Jeanne d’Arc de Scy-Chazelles (Moselle) qui vient d’ouvrir ses portes . « Il est intelligent et courageux au travail et il réussit bien » notent ses formateurs. En 1932, il rejoint l’alumnat de Miribel-les-Echelles (Isère) pour ses études d’humanités. En 1934, Victor a 18 ans et il choisit de devenir re­ligieux assomptionniste. C’est ainsi qu’il commence son noviciat à Nozeroy (Jura) sous le nom de Frère Raphaël. Il y prononce ses premiers voeux le 1er octobre 1935. Puis il accomplit une année d’études complémentaires à Layrac (Lot-et-Garonne) pour la philosophie universitaire et l’examen du baccalauréat. En 1936 on le retrouve à Scy-Chazelles, maison Saint-Jean cette fois, pour les études de philosophie religieuse. Il est mobilisé pour le temps du service militaire à Reims (Marne), puis de nouveau en 1939 pour la ‘drôle de guerre’. Il est fait prisonnier et très vite libéré. Sa libération lui vaut d’ailleurs un bon morceau d’héroïsme. En 1940, nous retrouvons le Frère Raphaël à Layrac pour les études de théologie pour encore trois années. C’est du­rant cette période qu’il prononce ses vœux perpétuels le 21 novembre 1942 et qu’il est ordonné prêtre à Saint-Caprais d’Agen le 27 juin 1943. Sa famille ne peut se déplacer pour l’occasion, la France est encore en guerre et coupée en zones d’occupation. Le Frère Raphaël se rend ensuite en 1943 à Lormoy (Essonne) pour une dernière année de théologie.

Enseignement en Afrique et à Mongré.

En 1944, le Père Raphaël est nommé à son premier poste d’enseignant. Il devient professeur de latin, de français et de grec de classe de troisième à l’alumnat d’humanités de Miribel où dix ans plus tôt il a été Lui-même élève. En même temps il prépare une licence de Lettres à l’Université de Grenoble. Il commence à Miribel une carrière de professeur de Lettres qui va durer toute sa vie. De &nbps;1949 à 1956, il est affecté au collège Saint-Louis de La Marsa en Tunisie. Il retrouve Miribel pour une année, avant de repartir en Afrique, cette fois pour le collège Notre-Dame d’Afrique à Abidjan (Côte d’Ivoire) pour deux ans. On le rappelle une année à Miribel où il se refait une santé et repart une année à Abidjan avant de gagner Le collège d’Alzon à Bône (Algérie) pour un an. En 1963, après toutes ces années de changements, il est nommé au collège Notre-Dame de Mongré à Villefranche-sur-Saône (Rhône), cette fois pour une durée stable de 18 ans !

On connaît le Père Raphaël un peu ‘bohême’, mais on l’estime pour sa sensibilité et son grand coeur. Il est artiste dans tous les sens du terme, pour le meilleur et pour le pire : il dessine, il sculpte, il s’intéresse à chaque élève, aime rire et plaisanter et son dévouement est incroyable. La communauté de Limas, regroupée dans cette résidence vers 1976, possède longtemps un magnifique crucifix sculpté par le Père Raphaël, sans compter toutes les statues de la Vierge qu’il a données et dont on dit qu’elles sont de pures merveilles. Hésitant par nature, désordonné, le Père Raphaël est parfois perdu dans ses idées, il lui arrive aussi d’égarer les copies à corriger qu’il ne peut rendre aux élèves, tout comme, une fois, il se trompe de gare lors d’un voyage. En 1981, après 37 ans de bons et loyaux services donnés à l’Éducation nationale, il prend sa retraite professionnelle dans la communauté de Limas et peut y rendre de multiples petits services. En décembre 1981, il reçoit les Palmes académiques. M. Solly, le directeur du collège, peut affirmer : « Ce qui m’a frappé, c’est son sens du service: serviteur de la jeunesse dans une mission d’Eglise ». Le Père Raphaël ajoute : « Ces paroles honorent d’abord, à travers ma personne, tous ceux et celles qui m’ont formé au prix de leur sueur. Elles honorent aussi le collège de Mongré et rejaillissent sur nos élèves et voudraient leur dire tout le prix qu’on devrait attacher à un travail bien fait, le bonheur d’une éducation ouverte et tournée vers Dieu ».

Dernières années.

Le Père Raphaël arrive à Lorgues (Var) à l’âge de 72 ans, en 1988. Ce poste va être sa dernière communauté. On lui confie le soin de la bibliothèque à classer. II est certain qu’il adopte un ordre de classement très personnel ! Le Père Raphaël décède brusquement le 14 janvier 2002, juste avant la célébration de l’Eucharistie en communauté. Ses obsèques sont célébrées le 16 janvier suivant à Lorgues. Plusieurs religieux, sa famille et une dizaine de professeurs de Mongré se retrouvent autour de son corps dans la prière et le souvenir. Le corps du Père Raphaël repose au cimetière de Lorgues.


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Le Frère Roman Ban (1914-2002) – France

Un destin marqué par l’histoire de l’Europe de l’Est.

Roman naît le 6 mars 1914 à Cergaul-Mare en Roumanie, dans le département d’Alba

Il est l’aîné d’une famille de 7 enfants et ses parents sont agriculteurs. Roman est baptisé le 8 mars 1914 selon le rite byzantin.

Il commence ses études primaires dans son village et en 1926 il est inscrit au lycée gréco-catholique de Blaj en Transylvanie. Après deux années scolaires

, en 1928, et pour cinq ans, il est admis comme alumniste chez les Assomptionnistes de la Casa Domnului, continuant ses études au lycée pour les terminer en 1933 avec l’obtention de la première partie du baccalauréat. Il est exempté du service militaire et peut s’inscrire comme étudiant au grand séminaire d’Oradea-Mare, ce qui lui permet d’entrer au noviciat de l’Assomption.

Il prend l’habit le 17 octobre 1933 sous la direction du Père Austin Treamer, maître des novices. Les rapports pour les différentes professions du Frère Ban le désignent comme un bon élément, très pieux, manquant un peu de ponctualité, avec un tempérament un peu lent et une langue bien pendue, ce qui ne déplaît pas à ses compagnons de vie.

Le 18 octobre 1934, le Frère Roman prononce ses premiers vœux à Blaj et rejoint sans tarder le scolasticat de Layrac (Lot-et-Garonne) pour l’année d’études complémentaires préparant à la deuxième partie du baccalauréat.

p>De&nbps; 1935 à 1937

, il étudie la philosophie scolastique à la maison Saint-Jean de Scy-Chazelles (Moselle). Il est reçu à la profession perpétuelle, émise le 18 octobre 1937 entre les mains du Père Gausbert Broha. Après son engagement définitif, il rejoint le scolasticat de Lormoy (Essonne) pour les études de théologie. En 1941, le Frère Roman retourne en Roumanie, à Blaj, où il reçoit dans le rite oriental le diaconat le 27 juillet 1941. D’un tempérament plutôt timoré et scrupuleux, il décide de ne pas poursuivre jusqu’au sacerdoce. En 1941, le Frère Roman est surveillant et professeur à Lugoj, puis de&nbps; 1942 à 1944 à Beius. Durant les quatre années suivantes, &nbps; 1944 à 1948, il est professeur à Blaj. En 1948, il est ‘exclu’ des listes de la Répartition des Missionnaires, selon les termes du Provincial de Lyon de l’époque (Père Filliol). La Roumanie est entrée sous le joug communiste dans une longue nuit de silence et de souffrance. L’ex-Frère Roman se retire dans son village natal, sans doute à cause des événements. Ce n’est qu’en 1966 que le Frère Roman refait surface dans l’histoire assomptionniste. En juillet 1966, le Père Judicaël Nicolas, le rescapé de Onze ans au paradis, peut voyager en Roumanie, un pays qu’il connaît bien.

A son retour, il apprend au Provincial de Lyon de l’époque, le Père Noël Bugnard, que le Frère Roman est rentré dans nos rangs, si l’on peut dire, étant donné la dispersion forcée des religieux du pays. Mais le Frère Roman, profondément troublé par les événements vécus depuis 20 ans, décide de rester dans son village et d’aider sa famille en travaillant à la ferme, activité qu’il va poursuivre encore après 1990.

p>La chute sanglante du communisme en Roumanie a rendu à nouveau possible la vie religieuse en communauté pour les quelques Pères et Frères roumains qui subsistent alors, mais tant d’années d’isolement rendent le Frère Roman inapte à la vie communautaire. Cela ne l’empêche pas de temps en temps de faire un séjour à Blaj pour y retrouver ses Frères assomptionnistes, en particulier le Père Stef.

En 1986, il éprouve le désir, en accord avec l’évêque local, soutenu par le Père Stef, de recevoir le sacerdoce, plus d’ailleurs pour recevoir une récompense que pour exercer un ministère. Cette demande n’est pas prise au sérieux par le Provincial de France et le Conseil Général, mais le Frère Roman peut dans les dernières années de sa vie rendre quelques services comme diacre de l’Eglise gréco-catholique. Devenu malade, le Frère Roman est transporté à Blaj où il s’éteint le 25 janvier 2002, à l’âge de 88 ans. L’enterrement a lieu le 28 janvier. Le corps du Frère repose à Blaj, au milieu de tous ses confrères qui ont œuvré pour que renaisse et refleurisse l’Assomption roumaine. D’après le témoignage du Père Stef.


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Un temps de formation découpé par la guerre.

Victor est né le 30 décembre 1916 à Lemberg (Moselle). II est baptisé le 1er janvier 1917 à l’église de sa paroisse. Il accomplit ses études primaires dans sa ville natale et, en 1929, à

13 ans, Victor entre à l’alumnat Ste Jeanne d’Arc de Scy-Chazelles (Moselle) qui vient d’ouvrir ses portes . « Il est intelligent et courageux au travail et il réussit bien » notent ses formateurs. En 1932, il rejoint l’alumnat de Miribel-les-Echelles (Isère) pour ses études d’humanités. En 1934, Victor a 18 ans et il choisit de devenir re­ligieux assomptionniste. C’est ainsi qu’il commence son noviciat à Nozeroy (Jura) sous le nom de Frère Raphaël. Il y prononce ses premiers voeux le 1er octobre 1935. Puis il accomplit une année d’études complémentaires à Layrac (Lot-et-Garonne) pour la philosophie universitaire et l’examen du baccalauréat. En 1936 on le retrouve à Scy-Chazelles, maison Saint-Jean cette fois, pour les études de philosophie religieuse. Il est mobilisé pour le temps du service militaire à Reims (Marne), puis de nouveau en 1939 pour la ‘drôle de guerre’. Il est fait prisonnier et très vite libéré. Sa libération lui vaut d’ailleurs un bon morceau d’héroïsme. En 1940, nous retrouvons le Frère Raphaël à Layrac pour les études de théologie pour encore trois années. C’est du­rant cette période qu’il prononce ses vœux perpétuels le 21 novembre 1942 et qu’il est ordonné prêtre à Saint-Caprais d’Agen le 27 juin 1943. Sa famille ne peut se déplacer pour l’occasion, la France est encore en guerre et coupée en zones d’occupation. Le Frère Raphaël se rend ensuite en 1943 à Lormoy (Essonne) pour une dernière année de théologie.

Enseignement en Afrique et à Mongré.

En 1944, le Père Raphaël est nommé à son premier poste d’enseignant. Il devient professeur de latin, de français et de grec de classe de troisième à l’alumnat d’humanités de Miribel où dix ans plus tôt il a été Lui-même élève. En même temps il prépare une licence de Lettres à l’Université de Grenoble. Il commence à Miribel une carrière de professeur de Lettres qui va durer toute sa vie. De &nbps;1949 à 1956, il est affecté au collège Saint-Louis de La Marsa en Tunisie. Il retrouve Miribel pour une année, avant de repartir en Afrique, cette fois pour le collège Notre-Dame d’Afrique à Abidjan (Côte d’Ivoire) pour deux ans. On le rappelle une année à Miribel où il se refait une santé et repart une année à Abidjan avant de gagner Le collège d’Alzon à Bône (Algérie) pour un an. En 1963, après toutes ces années de changements, il est nommé au collège Notre-Dame de Mongré à Villefranche-sur-Saône (Rhône), cette fois pour une durée stable de 18 ans !

On connaît le Père Raphaël un peu ‘bohême’, mais on l’estime pour sa sensibilité et son grand coeur. Il est artiste dans tous les sens du terme, pour le meilleur et pour le pire : il dessine, il sculpte, il s’intéresse à chaque élève, aime rire et plaisanter et son dévouement est incroyable. La communauté de Limas, regroupée dans cette résidence vers 1976, possède longtemps un magnifique crucifix sculpté par le Père Raphaël, sans compter toutes les statues de la Vierge qu’il a données et dont on dit qu’elles sont de pures merveilles. Hésitant par nature, désordonné, le Père Raphaël est parfois perdu dans ses idées, il lui arrive aussi d’égarer les copies à corriger qu’il ne peut rendre aux élèves, tout comme, une fois, il se trompe de gare lors d’un voyage. En 1981, après 37 ans de bons et loyaux services donnés à l’Éducation nationale, il prend sa retraite professionnelle dans la communauté de Limas et peut y rendre de multiples petits services. En décembre 1981, il reçoit les Palmes académiques. M. Solly, le directeur du collège, peut affirmer : « Ce qui m’a frappé, c’est son sens du service: serviteur de la jeunesse dans une mission d’Eglise ». Le Père Raphaël ajoute : « Ces paroles honorent d’abord, à travers ma personne, tous ceux et celles qui m’ont formé au prix de leur sueur. Elles honorent aussi le collège de Mongré et rejaillissent sur nos élèves et voudraient leur dire tout le prix qu’on devrait attacher à un travail bien fait, le bonheur d’une éducation ouverte et tournée vers Dieu ».

Dernières années.

Le Père Raphaël arrive à Lorgues (Var) à l’âge de 72 ans, en 1988. Ce poste va être sa dernière communauté. On lui confie le soin de la bibliothèque à classer. II est certain qu’il adopte un ordre de classement très personnel ! Le Père Raphaël décède brusquement le 14 janvier 2002, juste avant la célébration de l’Eucharistie en communauté. Ses obsèques sont célébrées le 16 janvier suivant à Lorgues. Plusieurs religieux, sa famille et une dizaine de professeurs de Mongré se retrouvent autour de son corps dans la prière et le souvenir. Le corps du Père Raphaël repose au cimetière de Lorgues.


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Le Frère Roman Ban (1914-2002) – France

Un destin marqué par l’histoire de l’Europe de l’Est.

Roman naît le 6 mars 1914 à Cergaul-Mare en Roumanie, dans le département d’Alba

Il est l’aîné d’une famille de 7 enfants et ses parents sont agriculteurs. Roman est baptisé le 8 mars 1914 selon le rite byzantin.

Il commence ses études primaires dans son village et en 1926 il est inscrit au lycée gréco-catholique de Blaj en Transylvanie. Après deux années scolaires

, en 1928, et pour cinq ans, il est admis comme alumniste chez les Assomptionnistes de la Casa Domnului, continuant ses études au lycée pour les terminer en 1933 avec l’obtention de la première partie du baccalauréat. Il est exempté du service militaire et peut s’inscrire comme étudiant au grand séminaire d’Oradea-Mare, ce qui lui permet d’entrer au noviciat de l’Assomption.

Il prend l’habit le 17 octobre 1933 sous la direction du Père Austin Treamer, maître des novices. Les rapports pour les différentes professions du Frère Ban le désignent comme un bon élément, très pieux, manquant un peu de ponctualité, avec un tempérament un peu lent et une langue bien pendue, ce qui ne déplaît pas à ses compagnons de vie.

Le 18 octobre 1934, le Frère Roman prononce ses premiers vœux à Blaj et rejoint sans tarder le scolasticat de Layrac (Lot-et-Garonne) pour l’année d’études complémentaires préparant à la deuxième partie du baccalauréat.

p>De&nbps; 1935 à 1937

, il étudie la philosophie scolastique à la maison Saint-Jean de Scy-Chazelles (Moselle). Il est reçu à la profession perpétuelle, émise le 18 octobre 1937 entre les mains du Père Gausbert Broha. Après son engagement définitif, il rejoint le scolasticat de Lormoy (Essonne) pour les études de théologie. En 1941, le Frère Roman retourne en Roumanie, à Blaj, où il reçoit dans le rite oriental le diaconat le 27 juillet 1941. D’un tempérament plutôt timoré et scrupuleux, il décide de ne pas poursuivre jusqu’au sacerdoce. En 1941, le Frère Roman est surveillant et professeur à Lugoj, puis de&nbps; 1942 à 1944 à Beius. Durant les quatre années suivantes, &nbps; 1944 à 1948, il est professeur à Blaj. En 1948, il est ‘exclu’ des listes de la Répartition des Missionnaires, selon les termes du Provincial de Lyon de l’époque (Père Filliol). La Roumanie est entrée sous le joug communiste dans une longue nuit de silence et de souffrance. L’ex-Frère Roman se retire dans son village natal, sans doute à cause des événements. Ce n’est qu’en 1966 que le Frère Roman refait surface dans l’histoire assomptionniste. En juillet 1966, le Père Judicaël Nicolas, le rescapé de Onze ans au paradis, peut voyager en Roumanie, un pays qu’il connaît bien.

A son retour, il apprend au Provincial de Lyon de l’époque, le Père Noël Bugnard, que le Frère Roman est rentré dans nos rangs, si l’on peut dire, étant donné la dispersion forcée des religieux du pays. Mais le Frère Roman, profondément troublé par les événements vécus depuis 20 ans, décide de rester dans son village et d’aider sa famille en travaillant à la ferme, activité qu’il va poursuivre encore après 1990.

p>La chute sanglante du communisme en Roumanie a rendu à nouveau possible la vie religieuse en communauté pour les quelques Pères et Frères roumains qui subsistent alors, mais tant d’années d’isolement rendent le Frère Roman inapte à la vie communautaire. Cela ne l’empêche pas de temps en temps de faire un séjour à Blaj pour y retrouver ses Frères assomptionnistes, en particulier le Père Stef.

En 1986, il éprouve le désir, en accord avec l’évêque local, soutenu par le Père Stef, de recevoir le sacerdoce, plus d’ailleurs pour recevoir une récompense que pour exercer un ministère. Cette demande n’est pas prise au sérieux par le Provincial de France et le Conseil Général, mais le Frère Roman peut dans les dernières années de sa vie rendre quelques services comme diacre de l’Eglise gréco-catholique. Devenu malade, le Frère Roman est transporté à Blaj où il s’éteint le 25 janvier 2002, à l’âge de 88 ans. L’enterrement a lieu le 28 janvier. Le corps du Frère repose à Blaj, au milieu de tous ses confrères qui ont œuvré pour que renaisse et refleurisse l’Assomption roumaine. D’après le témoignage du Père Stef.


Bibliographies