Religieux argentin de la Province d’Amérique du Sud. Un destin tragique. Raul Eduardo Rodriguez Catelani est né le 29 mars 1947 à Lobos, dans la province de Buenos Aires (Argentine). Il est le fils de Juan Rodriguez et de Elvira Catelani. En octobre 1967, il entre en contact avec le Centre vocationnel de l’Assomption d’Olivos où le reçoit le P. Ranùro Lopez Sotelino, supérieur de la communauté. Progressivement il s’initie à. la vie religieuse assomptionniste, fraternelle et apostolique, en participant à la vie de groupes formant des communautés de base qu’anime le P. Jorge Adur. Avec son compagnon, le Frère Carlos Antonio Di Pietro, il commence un temps de noviciat à Olivos, sous la responsabilité du P. Adur, le 25 mars 1971. Le 25 mars 1972, selon la formule en vigueur à l’époque, il prononce sa promesse de vie religieuse, acceptée par le P. Roberto Favre, alors supérieur régional. Il accomplit ses études de philosophie et de théologie à la Faculté de théologie de l’Université du Sauveur, dirigée par les Pères jésuites (19721976). Il est admis le 30 septembre 1975 à prononcer ses vœux perpétuels. La cérémonie se déroule le 30 novembre 1975 à Santos Lugares. Le P. Julio Navarro Roman, Provincial, représentant du Supérieur Général, le P. Hervé Stéphan, reçoit les vœux du Frère Raul Eduardo. La suite de la vie du Frère Raul est la copie tragique de celle de son confrère, Carlos Antonio Felipe Di Pietro, pour laquelle nous écrivions. L’enchaînement de la violence politique. La suite des événements de la vie de ce religieux appartient de façon plus large au film de l’évolution du continent sud-américain, presque tout entier saisi par les démons de la dictature, comme au déroulement de la situation politique interne au pays, affronté à des divergences idéologiques graves. A.A Le 24 mars 1976, sous la direction du général Videla, fortement opposé aux différents mouvements d’inspiration marxiste ou gauchiste, comme les Montoneros, l’armée prend le pouvoir par un coup d’état. le Congrès est dissous, les partis politiques sont interdits, Isabel Peron est arrêtée et privée de ses droits politiques. De mars 1976 à juin 1978 une répression impitoyable poursuit toutes les formes d’opposition au régime dictatorial. Sont particulièrement visés dans un amalgame voulu maquisards, terroristes, avocats, politiciens, ecclésiastiques, journalistes, universitaires et tout suspect figurant dans le carnet d’adresses d’un ‘subversif. C’est dans ce contexte extrêmement troublé que le 4 juin 1976 sont arrêtés et portés disparus les deux jeunes religieux de la communauté San Mguel, Carlos Di Pietro et son confrère Raul Rodriguez. Exil et répression. Leur formateur, le P. Jorge Adur, compromis, doit quitter précipitamment l’Argentine, grâce aux démarches de ses confrères et de la nonciature du pays. Il a la chance de pouvoir gagner la France d’où il peut continuer son combat en faveur des victimes de la répression et des émigrés argentins. En juillet 1980, à son tour, il disparaît, lors d’un voyage qui aurait dû le conduire à Porto-Alegre au Brésil, à l’occasion du voyage du pape Jean Paul II au Brésil (30 juin-11 juillet 1980). En Argentine se développent des mouvements de protestation, le mouvement des ‘Mères des disparus’ et celui des ‘Femmes de la Place de mai, surtout après 1983, date du retour des civils au pouvoir et de la reprise des formes de vie démocratique, afin d’établir de la lumière et un peu de justice à propos tous les laits et méfaits de violence politique qui ont désolé le pays pendant 7 ans. Mais depuis juin 1976, aucun signe de vie, ni de la part des deux Frères arrêtés ni du P. Jorge Adur, n’est parvenu à rompre ce barrage du silence établi par un régime politique qui aurait à son crédit entre 9.000 et 30.000 ‘disparus’. Durant la présence des religieux Assomptionnistes à Olivos, une chapelle dédiée à Nuestra Senora de la Unidad a été construite où été célébrées des cérémonies à la mémoire des morts ou disparus pendant les années de la violence, de 1976 à 1983. En signe de souvenir et de prière, les participants allument une bougie devant, en disant le nom de la personne morte ou disparue à l’époque. Rappelons ici que la maison de formation d’Olivos a été supprimée en juin 1976, pour être transférée près du quartier de Santos Lugares. En 1993, la Province de Chili-Argentine décide de fonder une communauté vocationnelle de formation à Mendoza.
Bibliographies
Bibliographie et documentation : L’Assomption et ses Oeuvres, 1985, n° 621, p.3. Roberto Favre, En memoria de ellos, junio 1996, 43 p. Mourre, Dictionnaire encyclopédique d’histoire, t. 1. Dossier personnel. Dans ART Informzation- 1975, n° 59, p. 1; 1976, n° 63, p. 5; 1991, n° 136, p. 9 A.A. Info, juin 1996, n° 154, p. 7 Notices Biographiques