Rémy Bauwens est né le 8 septembre 1923 à Clermont-les-Fermes, dans l’Aisne, en France. Il commence ses études à l’Institut Saint-Joseph de Florennes, de 1938 à 1939, les poursuit à Sart-les-Moines de 1939 à 1942. Suit l’année de noviciat. En 1943 et 1944, le voici en première année de philosophie au Bizet, de 1944 à 1946 à Saint-Gérard. C’est également à Saint-Gérard qu’il commence l’étude de la théologie, de 1946 à 1948, pour achever son temps d’études au scolasticat de Hal, entre 1948 et 1950. Ordonné prêtre le 23 avril 1950, le P. Rémy se consacre à un ministère pastoral. On lui connaît différents postes: de 1950 à 1957 Courcelles- Sartis, de 1957 à 1959 Charleroi-B-Nord, de 1959 à 1961 Mirwart, puis Bure jusqu’en 1963, Grupont de 1963 à 1967, Glons de 1968 à 1979 et enfin Eben-Emael de 1979 à 2001.Un dernier séjour à l’hôpital voit sa fin approcher. Il meurt le 10 mai 2001 à la clinique Saint-Joseph à Liège. Les obsèques sont célébrées le 14 mai 2001 à Emael par le doyen de Visé et le P. Jean-Marie Denis, provincial de Belgique-Sud.
L’Adieu des paroissiens
A la fin de la célébration des obsèques, au nom des paroissiens, Mr Xavier Doome a rendu ce témoignage: « Partager, voilà bien le mot qui est venu sur toutes les lèvres lorsqu’ensemble nous avons préparé la liturgie de cette messe. Monsieur le Curé, vous nous avez appris que votre Dieu, notre Dieu, n’était pas une menace, n’était pas une limite, un interdit, une vengeance, mais bien un Dieu d’Amour qui, les bras tendus, attend éternellement le consentement de notre amour et de notre partage sans lequel le Royaume de Dieu ne peut se constituer et s’établir. Votre liberté de pensée et votre souci des pauvres n’étaient jamais acquis. Ils étaient une lutte quotidienne contre l’obscurantisme, la démission, l’ignorance, la peur… La crainte du conflit face à l’intolérance ne vous a jamais arrêté. Nous sommes nombreux dans cette église à nous être laissés envahir par vos messages. Ceux d’un Dieu qui nous veut pour enfants avec notre joie de vivre, nos erreurs, nos errances. Le Christ a été de tous vos voyages, depuis votre village natal, Grupont, Glons et puis Emael.Finalement nous croyons que ce qui nous sépare du Bon Dieu, ce sont nos affections humaines. A longueur d’homélies, notre bon curé nous répétait:’Si vous aviez connu Jésus, vous auriez découvert chez lui tant d’amour et d’attention pour tout ce qui l’entourait, vous auriez compris que Lui seul savait aimer comme il faut, vraiment’. Comme Jésus, son guide, quel air de fraîcheur à travers toute la vie de notre curé. Il aimait la vie, il aimaitla nature, il a été chasseur, pêcheur, éleveur de lapins. Quand il avait supporté les hommes, leurs querelles, leur dureté de coeur, il se retirait aux champs pour ramasser des choux, couper de l’herbe, pour y goûter le calme et la paix. Il appréciait la solitude, l’air frais de Bréhat le redynamisait. Il avait le don de montrer, en chaque chose ordinaire de la vie, le reflet de Dieu. ‘C’est à chacun d’entre vous, disait-il, de faire l’effort de réflexion, de penser à toutes les personnes que vous pourriez aider en partageant un peu de votre temps, de votre affection, de vos bienset le Royaume de Dieu sera là, au bout de vos mains’.Monsieur le Curé, réunis autour de votre dépouille, comme nous l’étions voici à peine un an à l’occasion de vos 50 ans de sacerdoce, les paroissiens d’Emael vous disent merci pour tout ce que vous avez réalisé, merci de nous avoir ouvert le coeur, merci de nous avoir montré la route, merci d’avoir lutté jusqu’au bout de vos forces pour rester avec nous. Retourné au Père, veillez sur nous tous« .