Rémy (Germain Joseph) MUNSCH – 1915-1993

Jubilaire.

Rhin), de 1926 à 1930, et à Miribel-les-Echelles (Isère), de
1930 à 1932, il prend l’habit à Nozeroy (Jura), sous le nom de Frère Rémy
et la conduite du P. Gausbert Broha. Il prononce ses premiers vœux le 3
octobre 1933. Il étudie la philosophie à Scy-Chazelles (Moselle) de 1934 à
1936 et la théologie à Lormoy (Essonne), accomplit son service
militaire et entreprend ses études de théologie à Lormoy (Essonne) de
1938 à 1942. Profès perpétuel le 3 octobre 1941, il est ordonné
prêtre le 12 juillet 1942. Il passe alors à l’Institut catholique de Paris
pour obtenir une licence en théologie. En
1944, le P. Rémy est nommé professeur de morale au scolasticat
de Lormoy et collabore aux Etudes augustiniennes. De
1947 à 1952, il est Supérieur du scolasticat de Valpré (Rhône)
qui vient de s’établir dans le
‘château’ des Perben et ses dépendances. Pendant les trois années
suivantes, il est Supérieur de l’alumnat de Miribel-les- Echelles
(1952-1955). De 1955 à 1964, le P. Rémy travaille aux Editions du Centurion
(Bonne Presse) qui prennent un nouvel essor (1) et à la revue Prêtre et
Apôtre. Il entreprend son livre de la Famille, encyclopédie si pratique des
époux et des parents chrétiens qui, complétée au M des années,
parviendra à sa 16ème édition. Qui dira le nombre de curés et d’aumôniers
qui ont diffusé cet ouvrage en l’offrant aux jeunes couples? C’est
par lui que j’ai fait, épistolairement, la connaissance du P. Munsch, au
tout début de mon sacerdoce
(2). En 1964, le P. Rémy est appelé à Rome comme assistant général. Le
séjour y est de courte durée puisqu’il est remplacé en 1965 par le P.
Romain-Camille Durand. Heureux de rompre avec ce passé récent et
tumultueux, le P. Rémy accepte bien volontiers l’offre que lui fait le
P. Noël Bugnard, Provincial de Lyon, de remplacer le P. Pétex comme curé de
Lorgues (Var) où, à la satisfaction générale, il resté en charge de 1965
à 1982. Il y assure en plus la responsabilité de supérieur de la
communauté pastorale des religieux du secteur à partir de 1977. La
paroisse de Lorgues et l’évêque de Toulon manifestent un souvenir
reconnaissant au P. Rémy pour avoir travaillé merveilleusement avec tous
les prêtres de Lorgues-Draguignan et de s’être considéré membre
du prebyterium (3). Nommé à la communauté de la rue Sainte- Perpétue à
Nîmes en 1982, le Père en devient supérieur et le reste jusqu’à sa mort en
1993. Là encore le diocèse apprécie beaucoup son zèle apostolique dans le
ministère paroissial et l’accompagnement de divers mouvements. En octobre
1988, il est le spectateur désolé de la grave inondation de la ville. «
« Merci des vœux que, de Florence, vous avez adressés au jubilaire que je
suis devenu sans presque m’en être aperçu! Je m’excuse d’avoir mis si
longtemps pour répondre à votre lettre du 15 octobre. Il
est vrai que vous aviez d’autres soucis que de lire du français. C’est de
l’italien qu’il vous fallait: du verbeux, du contourné, du limpide, du
gracieux, du sonore, du musical. Dans ma vie de
jubilaire, je discerne bien deux ou trois petits mystères, petits parce
concernant le petit personnage que j’ai toujours été. Mais il en est un que
je ne me suis jamais expliqué: comment aije pu accepter deux ou trois étés
de suite de remplacer le Directeur de l’édition française de l’Osservatore,
ne sachant pratiquement pas l’italien, obligé de faire des choix de textes
et de m’en expliquer avec les ouvriers de l’imprimerie et ce, à la
satisfaction générale! Du cardinal Martin j’ai gardé un papier écrit de sa
main et répondant à ma lettre me disant: ‘Votre excellente lettre valait
beaucoup mieux que ce papier omnibus, je suis débordd. J’ai demandé à notre
petite communauté la grâce de la discrétion. Je me suis rendu au Mont
Sainte Odile: dans ce haut lieu de mon Alsace natale j’ai versé mes larmes
».

Religieux de la Province de France, assistant général (1964). Un homme d’ouverture, de grâce et de finesse. Germain-Joseph Munsch est né le 18 mai 1915 à Saint- Amarin (Haut-Rhin). Après ses études à Scherwiller (Bas-

Il faut reconnaître qu’il y eut d’abord, suite à cette crue catastrophique du 3 octobre, une peur, une stupéfaction et même une consternation de voir ainsi l’avenue du Général Leclerc, anciennement route d’Arles, transformée en un véritable torrent, transportant de tout, y compris des voitures, et collectant au passage l’eau venue de la rue Sainte Perpétue. Arriva ce qui devait arriver. tout notre mur de clôture s’est écroulé avec ses belles grilles en fonte, des deux côtés. L’eau envahit notre pelouse jusqu’au cou de la statue de la Vierge et notre maison jusqu’à environ 1 m 40, dans la douzaine de pièces de notre rez-de-chaussée. C’est une dévastation. Nous avons été parmi les communautés religieuses les plus touchées avec l’œuvre Argaud mitoyenne. Mais quel élan de solidarité dans tout Nîmes! Le malheur a connu là une revanche. Beaucoup sont venus à notre secours pour nettoyer la maison de cette affreuse boue qui collait à tout. Pendant une semaine, nous avons pris le repas de midi chez les Oblates et celui du soir chez les Petites Sœurs. A coup sûr, si les Orantes avaient été sur place, elles nous auraient servi le petit déjeuner! ».

Un homme de bonté.

« Le bien réalisé dans la bonté, c’est peut-être ce qui résume le mieux la vie du P. Rémy. La bonté a été l’antidote de sa timidité, une bonté passionnée pour tous ceux dont il se sait responsable. Et je crois pouvoir dire que, dans sa responsabilité, il voyait large, depuis les préoccupations touchant à l’Assomption jusqu’aux fidèles de ses paroisses et des mouvements dans lesquels il s’est engagé. Cette bonté d’âme, il l’a mise au service du Royaume, dans l’esprit du P. d’Alzon. Il s’est reconnu dans le fascicule du dernier chapitre général (1993) sur la Passion du Règne dans le monde de ce temps, au point d’y faire référence devant ceux qui l’entouraient quand il reçut le sacrement des malades. Cette bonté, marque de son apostolat, a fait de lui un homme zélé qui s’est donné jusqu’au bout » (5). Le P. Rémy meurt à Nîmes le soir du 25 décembre 1993. Il y est inhumé le 29. (1) Ce n’est ni sans malaise ni sans difficulté que le P. Rémy assume cette responsabilité de conseiller religieux aux Editions du Centurion dont il demande à être déchargé dès octobre 1962. Il éprouve dans sa position subalterne la disgrâce de ne guère retenir l’attention du P.D.G. de l’époque devant des projets d’édition qui selon lui apporteraient plus de cohérence dans les collections et plus de loyauté à l’égard des auteurs engagés. Il assimile sa situation délicate et sans avenir à celle du P. Jointer qui, lui-aussi, à un moment donné, a dû jeter l’éponge. (2) D’après l’abbé Chabert, curé de Saint-Hippolyte-du-Fort (Gard), dans l’homélie des obsèques du P. Rémy. (3) D’un télégramme du vicaire général Forno. (4) D’une lettre du P. Rémy au P. Claude Maréchal, Nîmes, le 30 octobre 1988. (5) D’après l’homélie de Michel Zabé, le jour des obsèques.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 132-134. Assomption-France, Nécrologie années 1992-1993, p. 292-294. Lettre du P. Rémy Munsch au P. Claude Maréchal, Nimes, 10 novembre 1992. Du P. Rémy Munsch, dans les ACR, circulaires et notes relatives à l’édition de livres au Centurion, rapports sur Valpré (1948-1952), sur Miribel-les-Echelles (1952-1955), articles dans le Petit Alumniste de Miribel, corespondances (1933- 1992). Le P. Rémy Munsch a publié en 1964 un Livre de la Famille.