Religieux français. Une vie religieuse de courte durée. Nous ne possédons, au sujet du Frère Rémy Raison, que la mention suivante que lui a consacrée la revue de l’Assomption, à l’annonce de son décès en 1910, inspirée par la circulaire du P. Merklen, documents que nous reproduisons intégralement: « Jean-Marie Raison est né à Saint-Gilles-lesBois (Côtes d’Armor) le 30 août 1881. Il a 28 ans quand il songe à quitter son pays et sa famille pour venir se consacrer à Dieu parmi les Frères convers de l’Assomption. « Je perds en lui le modèle des jeunes gens de ma paroisse et j’ai tout lieu d’espérer que vous serez content de cette nouvelle recrue qui vous vient de Bretagne » écrit à son sujet le Recteur de sa paroisse en annonçant sa venue. Ce jeune homme, arrivé à Louvain à la fin de l’année 1909, procure en effet pleine satisfaction. Quoique sa vie précédente ait été assez aisée, il trouvait la vie religieuse trop douce pour lui et il s’ingéniait au sacrifice. De longues heures devant le Saint-Sacrement, la soif de mortifications, le don de soi dans l’humilité et la patience furent les vertus dont il laisse le vivant souvenir. Il fut toujours, au dire de son maître de novices, le P. François Xavier Legrand, le modèle de religieux convers. Peu de temps suffit à Dieu parfois pour mûrir une âme. Le Frère Rémy fut une de ces âmes privilégiées qui s’épanouissent rapidement sous le soleil divin, et se laissent cueillir aussitôt par les anges pour les parterres du ciel. Sa santé, soudain gravement ébranlée, avait nécessité son retour au pays natal. Le Frère accepta avec résignation ce sacrifice douloureux pour lui: « Que la volonté de Dieu soit faite, et non la mienne » dit- il. Rentré dans sa famille, fl continua, tant que ses forces le lui permirent, à assister à la messe paroissiale et à communier tous les jours. A.A C’était sa plus grande consolation. Il envisageait avec confiance sa délivrance qu’il savait prochaine. A ses frères de Louvain, il demandait instamment qu’ils lui obtinssent, par leurs prières à Dieu et à la Sainte Vierge, la grâce de bien mourir et, après, le ciel pour glorifier Dieu pendant toute l’éternité. Ses désirs furent pleinement exaucés. Le samedi 9juillet [1910], la Sainte Vierge vint le chercher. En se levant, écrit le Recteur, le Frère Rémy fit une chute malheureuse qui précipita le dénouement. Sentant venir la mort, il invoquait avec ferveur Notre-Dame de l’Assomption, et priait Jésus, Marie, Joseph de l’aider dans sa dernière agonie. Il reçut les derniers sacrements avec une foi, une piété et une confiance vraiment admirables. C’est en répétant une dernière fois: ‘Jésus, Marie, Joseph, que je meurs en paix dans votre sainte compagnie, qu’il rendit sa belle âme à Dieu. Sa chrétienne famille, au milieu de ses larmes, peut se consoler des grâces de cette vie et de cette mort si édifiantes. Le noviciat des Frères convers espère, avec raison, compter un protecteur de plus au ciel ». Et le chroniqueur de la Revue de conclure. « Le bon Dieu vient de rappeler à lui un pieux religieux du noviciat des Frères convers de Louvain, le Frère Rémy Raison, dont la prise d’habit remontait à quelques mois à peine. Son passage parmi nous a été de bien courte durée, il fut suffisant pour manifester une très belle âme, avide de prière et d’austérité ».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: L’Assomption, 1910, no 164, P. 123. Circulaire du P. Merklen, Louvain, 14 juillet 1910. Notices Biographiques