Religieux de la Province de Belgique. Une vie de pasteur. Emile-Joseph Reniers est né le 9 avril 1898 à Ans, en Belgique, dans la Province de Liège. Il est élevé à l’orphelinat Saint-Joseph de Voroux-Goreux et Geer, puis à l’alumnat de Zepperen (1911-1916). Il prend l’habit le 15 octobre 1916 à Louvain, sous le nom de Frère Rénier. Profès le 19 mai 1918, il étudie la philosophie à Louvain (1918-1919), puis à Taintegnies (19191920). En 1920, il est professeur à Arras (Pas-de-Calais) où il prononce ses vœux perpétuels le 3 juin 1921. Il revient à Louvain pour les études de théologie (1921-1925): il y est ordonné prêtre le 26 juillet 1925. Jeune prêtre, il devient professeur à Zepperen (1925-1926), puis à Bure (1926-1929). Nommé vicaire à Woluwe-Saint- Lambert en 1929, puis économe à Sart-les-Moines en 1931, il prend à nouveau du service comme prêtre desservant, cette fois en France à Viels- maisons (Aisne) à partir de 1936. C’est dans ce secteur qu’avec son confrère, le P. Nivard Prévot, il donne toute la mesure de son talent et son dévouement. Religieux patient, silencieux, caché, travailleur, il se donne avec beaucoup de générosité à un ministère pastoral souvent ingrat et peu consolant pendant 19 ans dans cette région de Picardie (1936-1955). Il sait prendre en compte les grandes qualités naturelles de ses ouailles, assez indifférentes sur le plan de la pratique religieuse. Ne trouvant pas ses paroissiens dans les églises, il s’attache à leur rendre visite chez eux, s’intéressant à leurs travaux et à toutes leurs préoccupations de vie. Il apprend à connaître chaque personne et, s’il n’est pas averti par la famille même au moment d’un décès, il sait pouvoir compter sur un réseau d’informateurs pour préparer malades ou mourants. Par tous les temps, le Père Rénier sort en moyenne trois jours par semaine A.A pour assurer directement le catéchisme aux enfants de ses paroisses. Un imprévu ne supprime pas la leçon, il la reporte à un autre jour. Le dimanche est un jour très fatigant pour lui, car il doit parcourir de grandes distances, tout en supportant le jeûne prescrit. Il célèbre en moyenne le dimanche trois messes, souvent suivies de baptêmes. Religieux plutôt timide, tout en aimant la vie de communauté, il est à l’aise et plus loquace en contact direct avec les personnes. Jamais il ne perd son temps en dehors de son ministère. Au presbytère, il prépare ses homélies, accomplit ses exercices de piété. Il aime aussi chaque jour prendre quelques heures de travail manuel au jardin ou au bûcher, accomplissant ces tâches matérielles nécessaires à la vie quotidienne par esprit de pauvreté. En 1950, il a la joie de célébrer ses 25 ans de sacerdoce. De lui-même il aurait volontiers laissé passer la date inaperçue, mais ses confrères réunissent pour le 10 septembre 1950 tous ses paroissiens de Fontenelle, de Marchais, de La Celle pour une cérémonie solennelle à Viels-Maisons. Pour lui alléger la charge, on lui offre une mobylette, car jusque-là il ne se déplace qu’à vélo pour ses 30 km de parcours le dimanche. Peu hardi, il n’ose pas tout d’abord se servir de son nouvel engin. Une fois au courant de la mécanique, il file à plein gaz comme un jeune. Sans être un athlète, le Père est de bonne santé, jouissant d’un bon appétit. Au mois de mai 1955, la gouvernante du presbytère, Nflle Marie, s’aperçoit que le P. Rénier faiblit et qu’il ne s’alimente plus comme auparavant. Après une consultation médicale et une radiographie, est diagnostiquée une tumeur cancéreuse à l’estomac pour laquelle une intervention chirurgicale est conseillée. Le Père Rénier préfère s’en remettre aux soins fraternels d’un curé du voisinage, réputé pour guérir les ulcères. En juin 1955, il se rend quelque jours en repos dans sa famille. En août de la même année, un de ses neveux vient le prendre en voiture pour le conduire en Belgique. Bure est la première escale, puis Putte, enfin Zepperen, plus proche de la parenté du P. Rénier. Soigné à Louvain, le Père Rénier sait que son heure approche. Il meurt le 20 juin 1956, après avoir supporté avec courage ses souffrances. Il est inhumé à Zepperen.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. décembre 1957, p. 218-219. Contacts, septembre 1956,n° 59, p. 1-4. Foyer Assomptioniste, octobre-novembre 1956, n° 55, p. 17-19. Jeunesse (Bure), 1956, n° 9, p. 19. Lettre du P. Rénier au P. Roch de Chefdebien, Viels-Maisons, 5 décembre 1947. Lettre à la Famille, 1957, n° 223, p. 13-14. Dans les ACR, du P. Rénier Reniers, quelques correspondances (1921-1947). Notices Biographiques