Religieux de la Province des Pays-Bas. Les jeunes années. Frederik Veerman est né à Volendam aux PaysBas, le 25 février 1919 dans une famille liée aux activités de la mer et de la pêche. Sa démarche vigoureuse, sa langue bien pendue et son langage fleuri de pêcheur dénotent fortement ses origines dont il porte la fierté. Les études secondaires du jeune Frederik, au tempérament ambitieux et au caractère autoritaire, se déroulent à Boxtel, de 1931 à 1937, où il est un élève brillant. Le 26 septembre 1937, il entre dans la congrégation des Assomptionnistes à Taintegnies en Belgique et choisit le nom de Frère Rodolf. Profès le 27 septembre 1938, il est dirigé sur Saint-Gérard pour ses études de philosophie. Lorsqu’en mai 1940 la guerre atteint la Belgique, lui et ses confrères se réfugient provisoirement en France, mais doivent finalement retourner aux Pays-Bas où une maison de formation est constituée à Bergeyk. C’est là qu’il prononce ses vœux perpétuels le 27 septembre 1941 et qu’il est ordonné prêtre le 23 avril 1944. Durant ces années, il s’occupe de diverses activités clandestines: il est aux origines de la revue De Schakel, publication destinée au départ aux informations internes de l’Assomption. Après son ordination, le P. Rodolf enseigne la philosophie à la maison d’études de De Lutte et à Bergeyk et il lance une publication dactylographiée intitulée Veritas, destinée aux professeurs et aux étudiants. Premières armes ministérielles. En 1946, Le P. Rodolf qui un jour reprend son prénom de baptême sous la forme Freek, va habiter Nimègue pour y entreprendre des études théologiques spécialisées à l’Université catholique. Cette formation achevée en 1950, il est nommé supérieur de la communauté de Nimègué. Page :271/271 De là il fait des cours à Bergeyk et il se montre toujours disposé à donner des conférences et des prédications de retraite dans le pays. En 1955, il est nommé supérieur au château de Boxtel. En France (1958-1977), puis aux Pays-Bas (1977-1998). En 1958, au terme de son mandat de supérieur, il est envoyé en France où il va rester vingt ans. Il se consacre avec enthousiasme à la formation des élèves du pensionnat des Oblates à La- Ville-du-Bois (Essonne). Il est en plus sollicité par les Oblates et les Petites Sœurs de l’Assomption comme confesseur et prédicateur. Durant quelques années, il anime également un groupe d’étudiants néerlandais de Paris. Il est leur conseiller, leur confesseur et leur directeur de conscience. On trouve auprès de lui écho à ses interrogations sur les questions qui touchent à la vie de foi en société. A la fin de l’année 1977, le P. Freek retourne dans son pays natal et s’établit dans sa commune d’origine, Volendam. Il participe à des activités pastorales. Portrait d’un homme curieux. Professeur-né, il sait enseigner de façon captivante. Il reste un homme d’études, lisant, traduisant les constitutions des Oblates. La science ne fait pas de lui un homme desséché ou aride, elle ne l’éloigne ni de Dieu ni des hommes. Homme de bonne compagnie, il manie volontiers l’humour. En prenant de l’âge, ses traits de caractère s’adoucissent: il devient un homme conciliant, généreux dans ses jugements, d’une grande délicatesse à l’égard de tous ceux qui croisent son chemin. Aucun domaine de la vie humaine ne lui est étranger, on peut parler avec lui d’art et de culture, de langues, de politique et de sports. Ouvert et cultivé, il aime trouver un prolongement pratique à l’expression des idées. Dans le cas contraire, la conversation le lasse et il prétexte maux de tête, d’arthrite ou d’autres formes maladives chroniques pour trouver une autre compagnie et une autre animation. Proche des gens, attentif à ce qui les touche, il sait être cordial et sympathique, espérant être payé de retour. Sa foi est restée humble et solide: il sait la faire partager. Ouvert mais non progressiste, il remarque que l’on bricole trop en matière liturgique et qu’il faut de bonnes raisons pour améliorer ce qui a été ciselé dans le granit pendant deux mille ans. Il respecte les formes de piété traditionnelle. L’autorité dans l’Eglise, il la trouve nécessaire, même si pour lui, sans toujours être d’accord avec elle, il faut à un moment savoir plier l’échine. En 1998, sa santé décline, sa voix devient faible et fluette: il pense à la mort et appréhende son rendez-vous mystérieux. Pour échapper à l’agitation de la fête foraine à Volendam, le P. Freek se rend chez un ami du Nord de la France, le pays de son cœur, pour y prendre quelques semaines de vacances. Il y meurt brutalement d’un arrêt cardiaque le 8 septembre 1998. Ses obsèques sont célébrées à Volendam le 16 septembre suivant dans l’église paroissiale Saint-Vincent de Paul. Il est inhumé à Volendam, non loin de la mer qui a porté une partie de ses rêves. Page :272/272
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VIII) 1998-1999, p. 44-48. De Schakel, oktober 1998, p. 206-217. Lettre du P. Rodolf Veerman au P. Gervais Quenard, Bergeyk, 14 avril 1943. Du P. Rodolf-Freek Veerman, dans les ACR, rapports sur Nimègue (1950-1955), la Procure de Boxtel (1955-1957). On lui doit également des articles dans les revues De Schakel et Veritas notamment une présentation historique des premières années de l’Assomption aux Pays-Bas.