Religieux de la Province de Belgique-Nord, Provincial de 1946 à 1952.
Frère du P. Alfred.
Pascal-Marie-Joseph Moors est né le 7 avril 1887 à Cortessem, au diocèse de Liège en Belgique. Le père menuisier et vitrier est revenu travailler en Belgique, après avoir vécu quelque temps en Allemagne, à Aix-la-Chappelle, où est né le futur P. Alfred, frère aîné de Pascal. Ce dernier fait ses études secondaires à l’alumnat de Taintegnies (1899-1901) et à Bure (1901-1903) avant de revenir à Taintegnies pour les humanités (1903-1905). C’est à Louvain que Pascal, sous le nom de frère Rodrigue, prend l’habit le 13 septembre 1905. Il y prononce ses premiers vœux le 19 septembre 1906 et ses vœux perpétuels le 13 septembre 1907. Le P. Benjamin Laurès note: « Le Frère Rodrigue ne présente pas de caractères trop saillants. C’est un bon jeune homme, sans prétention, plutôt porté au découragement, par peur de n’être pas à la hauteur de son devoir. Il a traversé le noviciat sans éclat, peu expansif non par timidité mais par tempérament. Malgré des dehors froids et réservés, il s’ouvre plus facilement dans l’intimité. C’est un religieux pieux, surnaturel et dévoué qui a une bonne forme d’intelligence ». Après ses études de philosophie à Louvain (1907-1910), il entreprend ses études de théologie à Notre-Dame de France à Jérusalem (1912-1914) et les achève à Rome (1915- 1916). C’est là qu’il est ordonné prêtre le 3 mai 1915. Le P. Rodrigue est nommé professeur à BethnalGreen en Angleterre (1916-1920), à Zepperen (1920-1922), à Varna en Bulgarie (1922- 1923). Il vient ensuite à Boxtel (1923-1925), puis au service des vocations tardives à Sart-les-Moines (1925) et à Zepperen en 1928 dont il devient supérieur en 1929. En 1936, il est nommé curé de Woluwé-Saint-Lambert et devient premier assistant provincial en 1937.
En 1946, il est choisi comme Provincial de Belgique, séparée des Pays-Bas. Ayant opté pour la Province de Belgique-Nord (juillet 1963), il meurt à Zepperen le 19 février 1973. Il y est inhumé le 22 suivant.
Réflexions sur la question de la division de la Belgique en deux Provinces.
« Le projet de la division de la Belgique en deux Provinces semble prendre consistance et même s’acheminer vers une solution. Une décision de cette importance relève évidemment de l’autorité supérieure de la Congrégation. Toute décision venant de l’autorité légitime sera acceptée en esprit d’obéissance. Le chapitre provincial avait constitué un ‘Comité’ pour étudier la question. Transeat. Etudier la question, c’est y rél7échir et se faire une opinion. C’est ensuite discuter en comité l’opinion des membres de ce Comité, donc en autant de réunions qu’il est nécessaire, pour aboutir finalement à un avis motivé que le Comité soumettra à l’examen de l’autorité suprême. Il semble bien que des membres du Comité ont couru de maison en maison pour recueillir le sentiment de chaque religieux, pour chauffer l’opinion, pour faire de la propagande. C’est faire oeuvre de pression, non de raison. Et que penser d’un voyage jusqu’au Congo! Alors c’est un referendum, un plébiscite qu’on entreprend, mode bien insolite de consultation que ne prévoient pas nos Constitutions. L’autorité supérieure S’abstient peut-être par scrupule pour respecter l’autonomie des Provinces et donc laisse faire. Ne serait-ce pas une abdication de l’autorité en matière importante? N’est-ce pas encourager l’effervescence, des ambitions arrogantes ou provoquer de l’aigreur dans les cœurs? ? N’est-ce pas verser dans la démocratie alors que le gouvernement des religieux participe au régime monarchique de l’Eglise? La propagande qui excite les passions, provoque des ambitions, aboutit à la division des cœurs, entrave en fait la vraie liberté. De la démocratie on tombe dans la démagogie. Ce que l’on veut trouver, c’est un avis pondéré et sage, dénué de passion et de vues personnelles, pris en conscience en vue du bien commun. Je pense qu’il faut restreindre la consultation aux religieux qui ont un certain nombre d’années de profession ou de sacerdoce. L’âge, l’expérience, le sens des responsabilités et des intérêts communs donnent un poids plus grand à leur avis. Je pense que dans le cas d’une consultation autorisée, il serait bon de prendre l’avis extérieur de Religieux, même âgés, qu’ils résident ou non dans la Province. Trop de brouillards nous obscurcissent. J’aimerais que l’on prenne l’avis sur cette question du Cardinal Van Roey parce qu’il est bien au courant de difficultés semblables survenues dans d’autres congrégations. Enfin pourquoi ne pas demander également l’avis de supérieurs généraux d’autres Congrégations qui ont ou non divisé leur Province belge? ». P. Rodrigue Moors, ACR.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1974, p. 240. Onder Ons, 1973. Lettre du P. Rodrigue Moors au P. Domitien Meuwissen, Zepperen, 21 mars 1969. Du P. Rodrigue Moors, dans les ACR, rapport sur Woluwe (1936), rapports sur Zepperen (1929-1935), rapports sur la Province de Belgique (1952, 1958), rapports provinciaux (1946-1951), (correspondances (1911-1969). Le P. Rodrigue a donné des articles dans le bulletin ‘L’Alumniste, de Zepperen (1929-1931)
