Religieux de la Province de France.
Premiers parcours.
Marius Romain Massol est né à Comps-La-Grand Ville (Aveyron) le 1er octobre 1914. Il entre à l’alumnat de Poussan (Hérault) où il est scolarisé de 1928 à 1932. Sous le nom de Frère Romain, il prend l’habit religieux au noviciat des Essarts (Seine- Maritime), le 2 octobre 1932. Profès annuel le 3 octobre 1933, en la fête de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus qui va être pour lui sujet d’une dévotion de vie, il se rend au scolasticat de Scy- Chazelles (Moselle) pour une année d’études complémentaire et les deux années de philosophie. Après son temps de service militaire à Montpellier (1936-1938), il est reçu à la profession perpétuelle à Lormoy (Essonne), le 20 février 1940. Ses études de théologie à Lormoy sont perturbées par la deuxième guerre mondiale. mobilisé en 1939-1940, il reçoit le sacerdoce à la fin de sa troisième année de théologie, le 26 juillet 1942. Le P. Athanase Sage, son supérieur, décrit le P. Romain en trois traits: « C’est un religieux aux aptitudes morales excellentes, aux aptitudes intellectuelles d’une bonne moyenne et aux aptitudes pratiques plutôt ordinaires. On peut avoir toute confiance en lui».
Deux champs et deux lieux d’apostolat.
Le P. Romain va se consacrer d’abord à. la vie des alumnats: Chanac en Lozère où il est professeur et recruteur de 1943 à 1955, puis Montpellier (Hérault), à la paroisse Sainte-Thérèse où ses activités sont celles d’un vicaire coopérateur: la direction de l’école paroissiale qu’il assure pendant 21 ans,, l’animation du patronage, l’organisation des colonies de vacances à Chanac, la visite assidue des malades, le ministère de la confession, la publication d’articles sur sa sainte préférée, sainte Thérèse de Lisieux, dans la revue paroissiale La Semeuse de Roses.
Il est aussi, à partir de 1982, chargé des archives diocésaines (actes de catholicité). Avec les années, le P. Romain est devenu une véritable figure de Montpellier qu’il n’a pas quittée depuis sa nomination en 1955. Il garde de sa jeunesse des allures un peu classiques, ayant conservé le port de la soutane, mais il sait manifester surtout une grande ouverture de cœur et d’esprit. Une grande curiosité intellectuelle fait de lui pour le visiteur un questionneur, avide de connaître et d’apprendre. En communauté, à la paroisse, il est l’exemple même d’un dévouement de toute heure, toujours disponible et serviable. Aveyronnais, il a un côté ‘cardinal Marty’ son illustre compatriote, avec l’accent rocailleux du terroir, le sourire marqué mais aussi la ténacité qu’il est arrivé à des confrères de baptiser entêtement. Le P. Romain est décédé le vendredi de Pâques, 21 avril 1995 à l’aube. Les obsèques présidées par Mgr Boffet ont eu lieu le lundi 24 avril. Le corps du P. Romain repose auprès des siens dans son village natal de l’Aveyron.
Témoignage du P. J.M. Comte.
« On ne verra plus sa silhouette en noir et blanc dans les rues ou dans les autobus de la ville de Montpellier, le sourire aux lèvres et le chapelet à la main. Il a rejoint son Dieu, ce Dieu qu’il a cherché toute sa vie: une vie de droiture, de travail et de foi. Le P. Romain s’en est allé, mais il nous laisse un double message que les lectures choisies, par référence à leur écho dans sainte Thérèse de Lisieux, nous transmettent. Thérèse a compris le message d’enfance de ]Évangile, elle l’a fait redécouvrir à toute l’Eglise. Commentant le prophète Isaïe, elle écrit: ‘Je suis venue. Jésus se plaît à me montrer l’unique chemin: c’est l’abandon du petit enfant qui s’endort sans crainte dans les bras de son Père. Car la sainteté consiste en une disposition du cœur qui nous rend petits, conscients de notre faiblesse et confiants jusqu’à J’audace en sa bonté de Père. C’est ce que le P. Romain a compris et vécu à son tour. Ajoutez à cela, et c’est le deuxième message, le sens du service et la délicatesse de son amour fraternel. Dur pour lui-même, austère, bon et indulgent pour les autres. Je ne l’ai jamais entendu dire du mal de quelqu’un. Il a le souci de faire plaisir et de ne pas déranger. Alors qu’il arpente à bicyclette les routes vallonnées de l’Aveyron à la recherche de vocations, combien de fois ne lui est-E pas arrivé de coucher dans une grange et de se contenter d’un croûton de pain et d’un peu d’eau puisée à la fontaine voisine? C’est ce que sain t Jean appelle aimer en actes et en vérité, c’est à dire avec le cœur de Dieu… Retenons le double message qui nous est laissé en ce jour. message de foi en l’amour miséricordieux du Père, message d’amour et de service de nos frères ».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VI) 1994-1995, p. 83-85.. Assomption France, Nécrologie, année 1995, p. 311-313. Lettre du P. Romain Massol au P. Rémi Kokel, Montpellier, 17 janvier 1956. Dans les ACR, du P. Romain Massol, quelques correspondances (1936-1992). Le P. Romain Massol a rassemblé ses articles donnés dans la Semeuse de Roses pour les éditer en trois volumes portant l’imprimatur. Vers la sainteté avec sainte Thérèse (1971), Docilité à l’Esprit Saint (s.d.), Dieu m’aime (1978).