Rombaut (Francois-Joseph) LAMBRE – 1896-1980

Le P. Rombaut fut un homme très dur pour lui-même, menant une véritable vie
d’ascète, très discret sur tout ce qui le concernait. Des km, il en a
parcouru dans la forêt équatoriale, dans les montagnes, à pieds, en
camionnette, même avec 39° de fièvre. Le P. Rombaut était solide comme un
roc, d’un ascétisme qui passe la mesure ordinaire. On peut dire que rien,
ni l’orage, ni le soleil torride, ni le brouillard, ni la route
impraticable, ni la maladie, rien ne pouvait faire
obstacle à son obstination à se rendre là où il avait décidé d’aller. Que
n’a-t-il pas supporté pour porter la Bonne Nouvelle aux pauvres! Le P.
Rombaut était aussi très exigeant pour les autres, avec une allure parfois
bourrue, mais aussi avec beaucoup de bon coeur. Responsable des Petits
Frères de l’Assomption, il se montrait avec eux inflexible dans
l’organisation
de leur vie de prière et de travail. Il souffrait beaucoup
de la vue, son champ de vision était très étroit. Cela ne l’empêchait pas
de réaliser de nombreux travaux de précision, de conduire une voiture même
sur 1es mauvais chemins du Zaïre. Il excellait dans les travaux du bois e t
des métaux, de la construction et de l’électricité ».

Religieux de la Province de Belgique-Sud.

Curriculum vitae.

François-Joseph Lambré est né le 31 octobre 1896, à Montignies-sur-Sambre, près de Charleroi en Belgique. Après ses classes primaires à Charleroi chez les Frères des Ecoles chrétiennes, il est scolarisé au collège franciscain Saint-Antoine ;à Lokeren, près de Gand (1909-1914). C’est à l’Assomption qu’il décide d’entrer, le 7 juin 1918. Il prend l’habit à Louvain, sous le nom de Frère Rombaut et prononce ses v?ux à Gempe, le 8 juin 1919. Il étudie la philosophie à Taintegnies (1920- 1922). En raison de ses problèmes de santé, maux prononcés aux yeux, il est envoyé en repos à Poussan (Hérault), de 1922 à 1923 et, selon la coutume, il rend quelques services dans une maison d’?uvre, à l’alumnat de Saint-Sigismond (Savoie) où il est reçu à la profession perpétuelle le 1er août 1923. Il retourne en Belgique étudier la théologie à Louvain (1923-1926) et est ordonné prêtre à Sart- les-Moines, le 10 août 1926, avec une dispense d’un an d’étude à cause du mauvais état de ses yeux. Le P. Rombaut commence sa vie ministérielle comme vicaire à Woluwe-Saint-Lambert, près de Bruxelles (1926-1927) et la poursuit comme formateur- professeur au noviciat de Taintegnies (1927-1933). Tout en assurant le service de l’économat, il aide à la desserte paroissiale de Rumes et à l’aumônerie de l’asile de Froidmont. En 1933, il est nommé professeur de première année à Bure (19341935), puis aumônier chez les Oblates à Froyennes(1936- 1937).

Au Congo, un missionnaire trempé.

De 1937 à 1964, le P. Rombaut peut s’adonner à ce qui est le choix de sa vie religieuse, la vie missionnaire. En novembre 1937, il part pour le Congo où il va rester 27 ans, à Mbingi d’abord,

puis à Kyondo où il aménage des cellules de type monastique, en pierres blanches, pour les religieux. En 1939, on lui propose de fonder Kanyama chez les Batalinga, à 100 km de Païda. Cette fondation, sans argent, est réalisée grâce à l’aide de corvées librement consenties par la population. Le paiement est symbolique, en cigarettes parfois, en fin de semaine. On surnomme le Père Rombaut, ‘Dieu le père’, à cause de sa barbe-fleuve. Il pratique la pauvreté avec une grande austérité. En dehors du nécessaire pour célébrer la messe en brousse, il n’use que d’une vieille couverture et d’une casserole bosselée où l’on cuit du riz pour trois jours. Sa mauvaise vue le dispense du bréviaire, mais il compense par la récitation du rosaire complet. Dans sa prédication, il se montre souvent original, demandant à son auditoire s’il a compris le message. Si de l’assemblée ne monte aucune réponse, il n’hésite pas à répéter les annonces à plusieurs reprises. En 1942, il prend le poste de Manguredjipa pour six ans (1942-1948). Il est aumônier d’une trentaine de camps, crée des écoles pour les mines, utilise le cinéma. A partir de 1948, le Père Rombaut est chargé de la petite congrégation des Frères de l’Assomption qui débutèrent timidement à Mbingi, puis Musienene, Butembo, Beni-Païda. Partout il construit et toujours il milite en faveur de vocations plutôt manuelles auxquelles il apprend à gagner le pain. En 1960, le Père Rombaut passe à Buisegha jusqu’:à la relève des religieux anglais. En 1964, la rébellion muléliste provoque son retour en Belgique. A Taintegnies, il reprend du service comme économe. Il aide à l’aménagement de Saint-Gérard (1966-1968). En 1968, il devient aumônier chez les soeurs Franciscaines de lfautrage qu’il connaît par sa soeur. Il s’y dévoue pendant 12 ans (1968-1980), n’hésitant pas à mettre la main à la pâte pour des travaux d’entretien. Homme de douceur, après une crise de scrupule peu commune, il entoure d’une grande sérénité les personnes âgées qui aiment regarder ses grands yeux bleus d’enfant, brillant parmi les cheveux hirsutes de sa tête que décore une barbe abondante. L’artériosclérose l’oblige à se rendre dans le Home Cambiers à Saint-Vaast pendant l’hiver 1979. C’est là qu’il meurt le 11 juin 1990. Il est inhumé à Hautrage, dans le caveau des S?urs Franciscaines, le 14 juin 1980.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 97. Belgique-Sud Assomption, juillet-août 1980, n° 112, p. 1818. Marc Champion, Province du Zaïre, Religieux défunts (1929-1994), Butembo, 1994, p. 40-42. Dans les ACR, du P. Rombaut Lambré, quelques correspondances (1923), des notes sur les ‘Petits Frères de l’Assomption au Congo’ (1952-1957)