Romuald (Jan Hendrik) NIJSEN – 1912-1969

Waldbrôl, 1958.
« Voici quelques impressions sur la très modeste fondation assomptionniste
en Allemagne. Nous avons pied- à-terre dans l’illustre archevêché de
Cologne et nous sommes placés dans deux petits villages, Friesenhagen et
Waldbrôl. La population est presque entièrement catholique, pratiquante.
Pour atteindre le premier but pour lequel nous sommes ici, c’est-à-dire
bien apprendre à parler l’ allemand et nous initier à I’œuvre paroissiale,
nous sommes bien
placés. Waldbrôl est une petite localité de 6.000 habitants si nous ne
comptons pas les villages environnants ne formant qu’une commune et
rassemblant 11.000 habitants. Ce sont de braves gens, très aimables, avec
lesquels je me trouverai sûrement très bien. Leur curé est en même temps
doyen. Nous sommes trois à porter le soin spirituel de cette population.
Comme le P. Veldhuis, j’assure des confessions, je célèbre des
messes paroissiales et je donne des cours de religion. Nous avons ici trois
écoles
primaires, un gymnasium, une école d’agriculture, un grand hôpital. Je n’ai
pas encore pu prêcher à cause de la langue que je ne parle pas suffisamment
».
P. Romuald Nijsen.

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province des Pays-Bas. Temps de formation. Jan Hendrik Nijsen est né le 10 février 1912 à Nijmegen [Nimègue] aux Pays-Bas. Il fait ses études secondaires à l’école apostolique Sainte- Thérèse à Boxtel (1925-1931). Il prend le nom de Frère Romuald quand il entre au noviciat de Taintegnies en Belgique, le 4 octobre 1931, sous la conduite du P. Romanus Declercq. Ce dernier le présente à la première profession, le 5 octobre 1932. « Frère Romuald est un excellent novice, capable, humble, obéissant et dévoué. C’est un jeune très doué et très aimé de tous, à cause sans doute d’un caractère jovial, mais qui sait être sérieux quand il le faut. Il a été le socius des novices ». Le Frère Romuald accomplit ses études de philosophie à Saint-Gérard (1932-1934), fait une année de stage comme professeur à Zepperen et commence sa théologie à Louvain où il est reçu à la profession perpétuelle le 5 octobre 1935. Il est ordonné prêtre le 26 février 1939. Premières armes. Le P. Romuald est d’abord envoyé comme enseignant à l’alumnat de Kapelle-op-den-Bos, de 1939 à 1940. Il enseigne ensuite le dogme et le droit canonique aux étudiants de la Province de Hollande qui ont été regroupés au scolasticat de Bergeyk (1940-1946). De 1946 à 1958, il devient aumônier militaire comme un certain nombre de ses confrères (A.A.T.). Fondation en Allemagne. Puis il part pour l’Allemagne où l’Assomption désire s’implanter et où l’archevêché de Cologne propose des postes en paroisse, ayant perdu du fait de la guerre un grand nombre de membres du clergé diocésain. Le P. Romuald est d’abord vicaire à la paroisse Saint-Michel de Waldbrôl (1958-1959) Page : 63/63 où il peut s’initier à la pastorale telle qu’elle se pratique en Allemagne et apprendre sérieusement la langue. Après cette année d’initiation, tout à fait concluante, il est nommé curé à l’église Saint-Augustin de Duisdorfüber-Bonn (1959-1962) et enfin curé et supérieur de Sainte-Elisabeth à Neuss-Reuchenberg. Il se montre très actif en participant à la construction de l’église moderne, bien des bâtiments du culte ayant particulièrement souffert des bombardements de la seconde guerre mondiale. Il meurt le 4 juin 1969, encore jeune, à l’aube de ses 58 ans, à Holzheim-Neuss en Allemagne. Il est inhumé à Boxtel. Quatre cars de paroissiens allemands tiennent à participer à la cérémonie de ses obsèques, disant ainsi l’attachement éprouvé pour leur pasteur. Religieux très apprécié comme un homme joyeux, très accueillant, franc et droit, il a eu à cœur de faire naître l’Assomption en Allemagne, rêve qu’il ne peut réaliser sur le plan communautaire qu’en 1963, tandis que du côté français est également tentée la fondation d’un internat à Mayen, après plusieurs années d’implantation pastorale (Untergroeningen avec le P. Emilien Rauscher et le Frère Gregor Holzner, Mayen avec le P. Marie-Théophile Lindenfelser, Schwabisch-Hall-Steinbach avec le P. Roland Imhoff). La fondation allemande par les religieux hollandais se fait en Rhénanie tandis que la pénétration française se fait du côté de la Forêt Noire ou de la Sarre. L’ambition commune vise la constitution d’un noyau de religieux allemands comme cela avait été le cas en Bavière, avant la seconde guerre mondiale, à Scheidegg, noviciat de Frères coadjuteurs. Malgré quelques essais en ce sens, malgré l’accueil souvent sympathique des populations comme du clergé, l’Assomption ne réussit pas à fonder une nouvelle souche d’expression allemande qui aurait pris le relais de sa première tentative faite au cours des années 1930. On peut le déplorer, même si l’explication de cet échec n’est pas nécessairement imputable à l’histoire nationale ou à l’esprit très français des origines de l’Assomption, comme certains commentateurs l’ont supposé, encore moins à la personnalité ou au tempérament du P. d’Alzon qui n’a jamais caché son admiration pour les qualités scientifiques de la pensée venue d’outre-Rhin. Page : 64/64

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. novembre 1970, p. 145. De Schakel, 1969, n° spécial (In memoriam Pater Romulad J. Nijsen 1912-1969) Lettre du P. Romuald Nijsen au P. Wilfrid Dufault, waldbrbl, 10 mai 1958. Dans les ACR, du P. Romuald Nijsen, quelques correspondances (1947-1960) et quelques articles dans la revue De Schakel. Notices Biographiques