Rumold (Jean-Joseph) SPINNAEL – 1880-1967

Putte-Kapellen, 1959.
« Je vous envoie ma demande de me décharger de ma fonction de supérieur à
Putte- Kapellen. Dans mon rapport semestriel de fin décembre
1958 et dans mon rapport annuel de la fin du mois de juin précédent, vous
avez pu vous faire une idée de la situation dans cette maison. A plusieurs
reprises, j’ai attiré l’attention du P. Provincial sur le comportement de
deux ou trois religieux, et surtout du Père Silvinus Nolmans, qui a été la
cause principale du manque d’entente et un élément de désordre. Je
comprends que le P. Provincial [Stéphane Lowet] soit très embarrassé pour
lui trouver une place. Pour moi, dans ces conditions, je ne me sens pas
capable de faire régner ici un minimum de vie religieuse. Je ne connaissais
pas ce Père avant de venir ici, mais j’ai su depuis qu’il n’était pas un
inconnu dans la Province. S’il reste ici, ce qui est probable, et s’il se
comporte en triomphateur, quelle sera l’impression produite sur les
religieux qui
le connaissent?

Je vous remercie pour l’intérêt que vous porterez à ma lettre
».
P. Rumold Spinnael

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de Belgique-Nord, assistant général (1929-1946). Débuts. Jean-Joseph Spinnael est né le 5 avril 1880 à Nieuwenrode-Wolvertem, dans le Brabant belge, au diocèse de Malines. Il fait ses études secondaires à Taintegnies (1895-1898), puis en France à Clairmarais (Pas-de-Calais). Il prend l’habit, sous le nom de Frère Rumold, le 18 septembre 1900 à Gemert aux Pays-Bas. Il prononce ses premiers voeux le 18 septembre 1901 à Louvain, ses vœux perpétuels à Louvain, le 29 juin 1903. Entre la fin de son noviciat et le début de ses études de philosophie, il enseigne les sciences à l’alumnat de Saint-Trond (1901-1902). Les deux années de philosophie se déroulent à Louvain (1902-1904), suivies de quatre années de théologie au même lieu (1904-1908). Le Frère Rumold est ordonné prêtre le 7 juillet 1907. Vie active. Le Père Rumold entame en 1908 une vie apostolique, longue et bien remplie dans des secteurs très variés, avec souvent des charges importantes. Il est d’abord professeur à la maison d’études de Louvain (1908-1911), puis à Taintegnies (1911-1912). En août 1912, il est désigné pour aller enseigner au collège de Worcester aux U.S.A. où il reste onze ans (1912-1923). Au moment de la création des Provinces, il revient en Europe et devient économe provincial pour la Belgique- Hollande (1923-1926), trois années suivies d’un triennat pastoral à Haine-Saint-Pierre où il est aussi supérieur de la communauté (1926-1929). Délégué de sa province au chapitre général de 1929, il est élu assistant général et va vivre pendant quatorze ans dans la Ville éternelle (1929-1943), naviguer ensuite entre les différentes résidences qui permettent à la Curie généralice d’être en lien avec toutes les communautés, A.A souvent isolées et coupées de toute relation, du fait de la guerre. En 1943, le P. Rumold est à Lyon (Rhône), en 1944 il vit à Chaville (Hauts-de-Seine), selon les nécessités du temps. De caractère plutôt vif, il ne lâche pas facilement son point de vue, peut pour un détail perdre un moment sa sérénité qui ne l’abandonne pourtant jamais. Homme sans rancune, il est agréable en communauté où tous l’appellent ‘mon oncle’. Peu exigeant pour lui-même, content de mener une vie simple, il sait être en relation. Prêtre scrupuleux, il célèbre très régulièrement et n’omet jamais la récitation de son bréviaire. Pour lui, les principes fondamentaux de la vie religieuse en communauté et les prescriptions de la Règle sont des pierres imprescriptibles auxquelles on ne peut toucher. Tous les mois, il dépose chez l’économe le montant de sa modique pension de vieillesse, fait signer son carnet de compte et se retire en chantonnant. Il n’est pas fermé aux initiatives de l’aggiornamento des temps conciliaires, mais on entend sa boutade souvent répétée: ‘Tant qu’il y sont, qu’ils suppriment tout’. L’évolution des temps n’en font ni un homme aigri ni un homme désabusé. Au contraire, il laisse déborder le fond de son tempérament heureux et se plait dans la vie religieuse commune, aimant la taquinerie gentille. Après le temps de ses responsabilités générales, le P. Rumold revient en Belgique. Il connaît les communautés et les résidences du Bizet (1946-1948, une aumônerie à Coq-sur-Mer (1948- 1955), puis celle de Froyennes (1955-1956). Il ne fait qu’un an à Stabroek (1958-1959), avant de se fixer à Bruxelles (1959-1963), puis dans la proche dépendance de Brussel-Woluwe (1963-1967). C’est là qu’il meurt le 16 juillet 1967. Il est inhumé à Nieuwenrode, dans le cimetière de son village natal, où son frère, le P. Libert viendra le rejoindre en 1985. En juillet 1967, sa communauté de Woluwé a été heureuse de fêter ses 60 ans de sacerdoce, sans se douter qu’il allait être emporté par des ennuis cardiaques peu de jours après. Le P. Rumold est parti comme il l’a toujours souhaité, sans faire de bruit et sans déranger personne. Voulant prendre un peu de café au matin du 16 juillet, à peine levé, il s’effondra et mourut instantanément. D’après le P. Stéphane Lowet.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. janvier 1968, p. 237-238. In memoriam Pater Rumold Spinnael, Sint-Lambrechts-Woluwe, 16 juillet 1967, 12 pages. Lettre du P. Léander De Leeuw au P. F. Houbey sur le décès du P. Rumold Spinnael (19 juillet 1967). Lettre du P. Rumold Spinnael au P. Wilfrid Dufault, Putte-Kapellen, 4 août 1959. Dans les ACR, du P. Rumold Spinnael, correspondances (1907-1960), rapports sur Le Bizet (1946-1947), Putte-Kapellen (1958-1959). Notices Biographiques