Salomon (Joseph-Louis) SALAUN – 1908-1996

Après une nuit de sereine et intense prière.
« Mon Dieu, merci. Sur le cas particulier qui me préoccupait, voilà que
c’est net désormais. Les Supérieurs ecclésiastiques en savent assez! Je
leur fais confiance. Je puis me retirer
en paix. La Providence et eux- mêmes feront le reste!. D’une façon
générale, un légitime et bienfaisant repos n’est-il pas désirable et
préférable à mon âge. Mes anciennes préoccupations ou relations, Seigneur,
je vous les confie en esprit de foi. Le mieux n’est-il pas en effet de
désirer et de demander maintenant d’être démis de mes précédentes fonctions
d’exorciste? Je prierai d’autant mieux pour l’Eglise et les âmes, dans la
poursuite contemplative de la douce volonté de Dieu, de l’Adveniat Regnum
Tuum! Jésus, Marie, Joseph m’aideront. Au reste, ils sont toujours là à mes
côtés. ln
caritate perpetua. Il me semble plus indiqué que je vous (1) remette les
documents très particuliers dont j’ai gardé le secret. Merci certes de la
confiance que vous m’avez prouvée en me les communiquant ».

(1) Au P. Emmanuel Brajon.

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de France. Le temps des commencements. Joseph-Louis Salaün est né le 26 janvier 1908 à Plonévez-du-Faou (Finistère). Il est baptisé le jour de sa naissance et confirmé le 24 avril 1918. Il quitte sa famille et sa Bretagne natale pour rejoindre l’alumnat de Saint-Maur, dans le Maine-et-Loire, en 1920, et termine ses études secondaires en Belgique à Sart-les-Moines (1923-1925). Il opte pour la vie religieuse assomptionniste et revêt l’habit le 31 octobre 1925 à Taintegnies (Belgique), sous le nom de Frère Salomon. Il y prononce ses premiers vœux au terme d’une année de noviciat, le ler novembre 1926. Toujours en Belgique, au scolasticat de Saint- Gérard, il poursuit ses études de philosophie pendant trois ans (1926-1929). Après son temps de service militaire, ses supérieurs l’envoient à Rome pour les études de théologie (1930-1934) qu’il couronne par la licence. C’est à Rome qu’il prononce ses vœux perpétuels le 15 octobre 1931 et qu’il reçoit l’ordination sacerdotale, le 24 février 1934. Ministères. Sa première obédience le nomme au noviciat de Pont-l’Abbé-d’Amoult (Charente-Maritime), en qualité de sous-maître des novices (1934-1938). Il passe une année au collège Saint-Caprais d’Agen (Lot-et-Garonne). Puis c’est la guerre et la captivité. Rapatrié en 1942, il enseigne au collège Sainte- Barbe à Toulouse (Haute-Garonne), suit des cours à la Faculté des Lettres et obtient la licence en philosophie en 1946. Le voici professeur de philosophie au collège Saint-Caprais (1946-1950), puis à l’institution Notre-Dame de Fougères (Ille-et- Vilaine), de 1950 à 1955. Il passe quatre années à la communauté de saint-Pierre en Gallicante à Jérusalem, chargé de l’accueil des pèlerins. A.A En 1959, il est affecté à la communauté de la Bonne Presse à Paris pour des traductions et des recensions de livres publiées dans le journal La Croix. Il séjourne à Valpré (Rhône) de 1974 à 1979, s’adonnant avec toute la fougue de son tempérament à des travaux d’entretien dans le parc. En plus de ses occupations d’ordre intellectuel, il aime défricher le parc de la propriété et planter des arbres. Son originalité n’est pas un facteur nouveau. Adepte d’un régime de vie spartiate et sportif, il se lève à peu près à l’heure où d’autres religieux se couchent, passe de longs temps d’adoration à la chapelle, exécute ses mouvements de gymnastique sur la terrasse devant la façade principale où ses pas résonnent de bon matin. Il se constitue gardien vigilant des lieux. Cela ne lui évite pas de pénibles rencontres avec des voleurs nocturnes. Les réunions de communauté lui pèsent, il n’y paraît que debout toujours prêt à lever le pied. Largement asocial, il préfère l’isolement et campe dans une chambre du ‘château’, à l’époque bâtiment assez délabré où il passe une partie de sa nuit à lutter contre les moustiques. Ses relations avec le monde bigarré qui fréquente le Centre d’accueil ne sont pas exemptes de nuages ou de préoccupations pour son entourage. En mars 1979, le Père Salomon qui a repris son prénom de baptême, Joseph, arrive dans la communauté du Prieuré de Layrac (Lot-et-Garonne) où son séjour va durer 17 ans. Pendant plusieurs années, il assume le service d’exorciste diocésain qu’il considère comme service d’Eglise important. Il a sur ce sujet des convictions fortes et inébranlables. N’a-t-il pas, sa vie durant, dû lutter avec de nombreux démons qui ne l’ont guère quittés? Il s’investit en tout cas dans cette charge avec beaucoup de dévouement et d’attention aux personnes. La visite de Mgr Saint-Gaudens et du P. Pierre-Marie Carré, lors de son décès, et leur prière devant sa dépouille mortelle sont le signe du respect et de la reconnaissance du diocèse. Dans la communauté de Layrac, le P. Joseph Salaün laisse le souvenir d’un confrère à la personnalité bien typée certes, mais aussi d’un frère soucieux des autres, d’un homme de prière et d’oraison. Il aimait passer de longues heures en prière à la chapelle, à genoux, sans livre, concentré dans sa méditation. il meurt en Agen, le samedi 21 décembre 1996. Ses obsèques sont célébrées à Layrac le 23 décembre. Il est inhumé dans le caveau de l’Assomption, au cimetière de la commune.

Bibliographies

Bibliographie et documentation-: Documents Assomption, Nécrologie (VII) 1996-1997, p. 54-55. Assomption-France, Nécrologie 1996, p. 380-381. Du P. Salomon Salaün, dans les ACR, correspondances (1930-1988). Lettre du P. Salomon Salaün à un Supérieur, La Meilleraye, 1987. Notices Biographiques