Salvator (Gustave) PEYTAVI – 1881-1954

Reconnaissance légale de l’Assomption en Italie.

C’est grâce au P. Salvator Peytavi et à ses relations avec M. Torrès,
auteur d’une Vie de Mussolini, que l’Assomption obtint en mai 1936 sa
reconnaissance officielle
auprès du gouvernement italien . M. Torrès remit en main au Duce la brève
note suivante, rédigée en français:

« La Société des prêtres de l’Assomption dont la Maison généralice se
trouve Lungotevere Tor di Nona n° 7, désireuse de se conformer aux
dispositions prévues par le Concordat entre l’Italie et le Saint-Siège,
avait fait une demande d’autorisation qui
s’est trouvée écartée. Attaché à l’Italie, autant par le cœur que par la
raison, le Supérieur général serait heureux de voir
sa maison favorisée de l’existence légale ».

Le Duce prit en main le billet et il aurait simplement mis en marge le mot
Benissimo. Et la reconnaissance se trouva accordée un peu plus tard.

D’après Lettre à la Famille,
1952, n° 130, p. 24.

Notices Biographiques A.A

Religieux affilié à la Province de Bordeaux, en mission en Amérique du Sud. Un religieux brillant et doué. Gustave Peytavi (1) est né le 7 avril 1881 à Nissan (Hérault). Il fait ses études au collège Saint-Joseph à Béziers, de 1894 à 1899. Ayant choisi la vie religieuse à l’Assomption, Gustave se présente au noviciat de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) et prend l’habit religieux, le 21 novembre 1899, sous le nom de Frère Salvator. Profès annuel l’année suivante à Phanaraki (Turquie), il est envoyé à Notre-Dame de France pour ses études de philosophie (1901-1903). C’est là qu’il prononce ses vœux perpétuels le 21 novembre 1901. Des trois années qui suivent, il passe la première à Varna en Bulgarie (1903-1904), la seconde à Bethnal Green (Londres, 1904-1905) où il se perfectionne en anglais et la troisième à Calahorra en Espagne (1905-1906) où il enseigne la poésie et apprend l’espagnol. Le P. Emmanuel Bailly le convoque alors à Rome et c’est à l’Angelicum que le Frère Salvator étudie la théologie (1906-1909), études couronnées par un doctorat. Très doué pour les études, intelligent, d’une mémoire étonnante, le Frère Salvator semble être promis à un brillant avenir dans des postes d’enseignement de confiance. Le 4 juillet 1909, il est ordonné prêtre. Jeune prêtre, il retourne en Espagne, cette fois à Elorrio, comme professeur d’humanités (1909-1910). La confiance du P. Emmanuel Bailly l’appelle ensuite à la maison de la Bonne Presse à Paris. De 1910 à 1913, le P. Salvator collabore à la rédaction de La Croix. Il revient alors comme professeur à Rome (1912- 1915) où il enseigne la morale aux étudiants qui suivent les cours à l’Université. En 1915, il est mobilisé et affecté à un service d’infirmerie dans la ville même de Montpellier (Hérault). Réformé en 1917, il rejoint Rome et reprend ses cours auprès des étudiants jusqu’à la fin de la guerre en 1919. A.A Changement et reprise. Sa vie change alors brusquement de cours. En 1919, le, P. Salvator quitte la vie religieuse et le sacerdoce, se marie civilement et entre dans la franc-maçonnerie. C’est grâce à l’amitié obstinée et précieuse d’un ancien confrère, le P. Bertrand Bertrand (1874-1938) que le P. Salvator, revenu de ses errements, retrouve s on premier choix de vie. Il accepte un temps de reprise à la Trappe d’Aiguebelle (Drôme) en 1933 et il s’intègre progressivement dans la vie de communauté à Florence, obtenant peu à peu la levée de toutes les sanctions canoniques qui l’ont frappé. Il passe quatre ans à Florence (1933-1937), y écrit la vie de sainte Gemma Galgani. En 1937, il gagne quelques mois Jérusalem. Sachant l’espagnol, le P. Salvator est envoyé en Argentine, sans que rien ne l’ait préparé à un apostolat de type paroissial. L’adaptation est rude. De 1938 à 1942, il travaille au sanctuaire de Santos Lugares et il faut toute l’amitié de ses confrères pour qu’il ne retombe pas dans un découragement, source de nouvelles aventures. En 1942, il passe au Chili où il est affecté à la maison de Santiago, au service du sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes. il sympathise avec le P. Bertin Lébaux, un apôtre infatigable et laborieux, dont le dynamisme apostolique est à l’origine de nombreuses oeuvres: la Croisade eucharistique ‘mouvements de piété. Entraîné par ce religieux, le P. Salvator trouve u .ne nouvelle vie en le secondant parfaitement. Pendant dix ans, il prend en charge les mouvements de jeunes, les accompagnant dans des sorties à la campagne, les soutenant dans des formations artistiques et théâtrales débouchant sur des représentations à thème religieux. A l’occasion de l’année mariale, il compose un recueil de chants liturgiques, organise une coopérative, rédige le Rosario de los Ninos, organe du chapelet des enfants, mouvement de prière qui est répandu dans tous les pays d’Amérique latine de langue espagnole. La revue compte à l’époque quelque 8.000 abonnés. Homme cultivé, aimant la lecture, il rédige de nombreuses notes et laisse à sa mort de nombreux manuscrits. Il meurt à 73 ans, le 19 mars 1954, à Santiago, sans avoir souffert d’une affection particulière. Il y est inhumé le samedi 20 mars. Très impressionnable, vaincu plusieurs fois par l’amour de Dieu dont il ne cessait de rappeler l’inouïe miséricorde, le P. Salvator, toujours un peu inquiet et impulsif, semble avoir trouvé en Amérique du Sud l’apaisement d’une vie un temps agitée, éprouvée et même bouleversée. (1) On trouve aussi un autre prénom,, Ferdinand, son nom ‘Peytavi’ orthographié ‘Peitavi’, nom de famille parfois accompagné du nom de sa mère, Faugère(s).

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1955, p. 106. Lettre à la Famille, 1954, p. 39-40, 57-58. Circulaire du P. Régis Escoubas, n° 100, 1954. Dans les ACR, du P. Peytavi, correspondances (1907-1951). Le P. Peytavi a écrit des articles sur le P. d’Alzon dans le D.H.G.E., La Croix (15 nov. 1913), un recueil de textes choisis du P. d’Alzon, des Mélanges d’Alzon (ouvrage de 349 pages en 10 chapitres) , un recueil de chants liturgiques à Jéru- salem (1905), des poésies, deux cahiers de notes prises durant son séjour à la Trappe d’Aiguebelle et des articles sur l’Assomption en Angleterre. On lui doit aussi une vie de Sainte Genna et une étude sur la doctrine spirituelle de sainte Marie-Madeleine de Pazzi (1961, sous le pseudonyme S. Thor-Salviat) Notices Biographiques