Santiago CORNELIAS – 1844-1921

Un espagnol missionnaire au
Chili.

«J’ai la douleur de devoir vous communiquer une mauvaise nouvelle: la mort
récente de notre cher vieillard, le Frère Santiago, convers. I1 s’est
éteint tout doucement
vendredi dernier, fête de la saint Jean-Baptiste [24 juin
1921] vers midi. Depuis un mois, il se trouvait au pensionnat de l’hôpital
[Los Andes] où lui-même avait manifesté le désir d’être transporté, à la
vue de son état qui s’aggravait sensiblement. Les Sœurs l’ont soigné
pendant toute sa maladie avec un dévouement désintéressé dont nous leur
devons être très reconnaissants. Depuis longtemps, il souffrait de
l’asthme, du cœur et de jambes très enf1ées. I1 avait voulu
que l’on apportât dans sa cellule une icône de la Sainte Trinité. Sur une
chaise, en face de son fauteuil où il se reposait le plus souvent en
changeant continuellement de
position, ne pouvant supporter d’être au lit, il avait disposé de petites
statuettes. Tous nos Pères du Chili sont unanimes à proclamer la vertu
extraordinaire de cet humble Frère convers qui a rendu tant de services
dans toutes les maisons où il est passé ». Godefroy Pierson.

Religieux espagnol.

Curriculum vitae.

Santiago Cornelias [ou Cornellas] est né le 3 novembre 1844 à Perefita, dans la région de Barcelone en Espagne. Il est le fils d’Augustin (Cornellas] et de Maria Vilaseca selon le registre de profession. Connu par les religieux du noviciat d’Osma, Santiago entre comme postulant frère à Notre-Dame des Châteaux (Savoie) où il reçoit l’habit le 29 septembre 1885 des mains du P. Rémy Commun. On ne sait pratiquement rien de cette période de sa formation religieuse, les registres et correspondances de Notre-Dame des Châteaux faisant défaut. Le Frère Santiago est envoyé à la mission du Chili en 1890 où il est d’abord affecté à la maison de Mendoza près de Rengo, premier centre de la mission chilienne. Il y fait ses premiers vœux temporaires le 4 mai 1893, renouvelés le 18 septembre 1897. Sa profession perpétuelle est datée du 12 mars 1900, à Los Andes. Comme évocation d’une vie pourtant longue, il est dit simplement que le Frère Santiago se montre toujours l’homme de la prière et du dévouement. La maladie qui le tient de longues années ne diminue en rien son ardeur au travail. Il meurt à l’hôpital des Sœurs de Los Andes, le 24 juin 1921, à 77 ans. Il est inhumé au mausolée de la basilique de Notre- Dame de Lourdes à Santiago du Chili (1).

La seconde des fondation de l’Assomption aux antipodes.

On se souvient que le premier essai assomptionniste de mission lointaine a été tenté , du vivant du P. d’Alzon, en Australie (1860- 1875). Le deuxième grand champ missionnaire de l’Assomption commence fin 1862 avec l’envoi du P. Galabert à Philippopoli d’où va naître la mission d’Orient. Le P. Picard inaugure une autre grande page de la vie missionnaire de l’Assomption en répondant

Un espagnol missionnaire au Chili.

«J’ai la douleur de devoir vous communiquer une mauvaise nouvelle: la mort récente de notre cher vieillard, le Frère Santiago, convers. I1 s’est éteint tout doucement vendredi dernier, fête de la saint Jean-Baptiste [24 juin 1921] vers midi. Depuis un mois, il se trouvait au pensionnat de l’hôpital [Los Andes] où lui-même avait manifesté le désir d’être transporté, à la vue de son état qui s’aggravait sensiblement. Les Sœurs l’ont soigné pendant toute sa maladie avec un dévouement désintéressé dont nous leur devons être très reconnaissants. Depuis longtemps, il souffrait de l’asthme, du cœur et de jambes très enf1ées. I1 avait voulu que l’on apportât dans sa cellule une icône de la Sainte Trinité. Sur une chaise, en face de son fauteuil où il se reposait le plus souvent en changeant continuellement de position, ne pouvant supporter d’être au lit, il avait disposé de petites statuettes. Tous nos Pères du Chili sont unanimes à proclamer la vertu extraordinaire de cet humble Frère convers qui a rendu tant de services dans toutes les maisons où il est passé ». Godefroy Pierson.

Notices Biographiques A.A à la demande de l’archevêque de Santiago de mettre à sa disposition quelques religieux au Chili. Le 20 septembre 1890, 10 religieux dont on connaît partiellement l’identité, les PP. Stéphane Chaboud, Géry Delaileau, Adrien Buisson, Thomas Darbois, Marius Peysson et les FF. Santiago Cornelias, Carlos Andres, Manuel, Gregorio, Pascal, s’embarquent à Bordeaux à bord de la ‘Ville de Metz’ pour un long voyage. Le 29 octobre, ils arrivent au large de Talcahuano, port de Conception sur la côte du Pacifique: « Comme on doit s’arrêter ici trois jours au moins pour faire du charbon, avant d’achever la route jusqu’à Valparaiso, nous avons ‘ru nécessaire de devancer la caravane par le chemin de fer, afin de préparer les voies. Le P. Stéphane et moi [Géry] nous nous rendrons demain à Santiago. Tout le monde est en bonne santé. On a relativement peu souffert du mal de mer. On craignait le mauvais temps à la sortie du détroit de Magellan. Tout le monde l’annonçait, un temps violent, le baromètre tombé très bas. Le commandant faisait tout assujettir à bord pour une tempête. Et voici qu’au sortir du détroit, en face du cap Pilar, tout à coup le temps s’apaise, et nous avons la plus belle sortie qu’on n’ait jamais vue. Ce nom de Pilar a été donné au cap qui termine l’île de la Désolation, auprès du golfe de la Dislocation (tous noms rassurants), par les missionnaires jésuites qui essayèrent aux XVIème et au XVIlème siècle d’évangéliser la Terre de Feu et les rives du détroit de Magellan. J’ai trouvé des détails sur les missions dans une brochure qu’on m’a prêtée à bord. Nous avons donc passé à côté des ruines des anciennes missions. Elles ont échoué à cause des guerres et du mauvais gouvernement des colonies espagnoles. Une population dont on ne saurait apprécier le nombre vit là, dans un état de misère effroyable, sine Deo in hoc mundo, attendant sans doute d’autres apôtres; mais que ce sera difficile! ». C’est ainsi que peu à peu les localités et réalités du Chili vont devenir familières à la famille assomptionniste. Pour nous en tenir au XIXème siècle, sont fondés les postes de Mendoza (novembre 1890), de Santiago (mai 1892), de Los Andes (janvier 1893) et de Rengo (janvier 1894). (1) La variation orthographique du nom de ce religieux provient sans doute de sa transcription phonétique.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. L’Assomption 1921, n° 241, p. 128. Nouvelles de la Famille, 1921, n° 410, p.145 et n° 415, p. 182.