Religieux français.
Une vie brève.
Etienne est né le 8 février 1890 à Chirac, petit bourg de Corrèze. Alumniste au Breuil (Deux- Sèvres) de 1902-1905, il s’y fait remarquer par sa douceur et sa candeur, mais déjà à le voir chétif et pâle, on se doute que sa santé n’est pas brillante. Il ressent lui-mêmes les hésitations de ses professeurs à ce sujet et, devant leurs réticences alors que, interrogé, il dit vouloir étudier pour être prêtre et apôtre, il laisse perler une larme de résignation qui se révèle plus efficace que la parole. Frappé de compassion, l’entourage fait taire toute objection et Etienne est admis à poursuivre ses années de formation à l’alumnat. Il y finit sa troisième année quand la maison du Breuil doit être évacuée, en raison des difficultés créées par les perquisitions et expulsions. Il quitte donc en septembre 1905 les plaines du Poitou et, avec six autres compagnons, il franchit la frontière pyrénéenne pour entrer à l’alumnat de Calahorra (1905- 1907) en Espagne, fondé depuis une année. Elève pieux et souple, Etienne continue à donner toute satisfaction à ses formateurs et à vivre en bonne intelligence avec ses compagnons de vie. Il demeure 18 mois à Calahorra, en Castille, et se trouve être du nombre de ceux qui partent fonder la maison de Notre-Dame de Lourdes à Elorrio dans le pays basque (avril 1907). C’est là qu’il achève ses études d’humanités (juillet 1907). Il se rend au noviciat de Louvain en Belgique où il prend l’habit le 11 septembre 1907, sous le nom de Frère Sauveur. Cependant, trop malade, il ne peut achever son temps de noviciat à Louvain, mais dans la maison de repos de San Remo où l’on compte rétablir sa santé (1909-1910). Frère Sauveur prononce ses vœux perpétuels à San Remo le 18 septembre 1909. De 1910 à 1911, le Frère Sauveur part à Rome pour ses études de philosophie
et de 1911 à 1912 il étudie à Louvain. On lui demande ensuite quelques années de service dans l’enseignement à Zepperen (1912-1915). En août 1916, il est hospitalisé à Saint-Trond où il meurt le 2 janvier 1918.
Détails d’une mort annoncée.
Une carte postale du P. Possidius Dauby, supérieur du scolasticat de Louvain, annonce le décès du Frère Sauveur Cheminade:
« Le 2 janvier [l918] est mort le Frère Sauveur. Il a succombé à une reprise d’un mal de poitrine déjà très ancien [tuberculose]. jusqu’au bout, le Frère a joui de toutes ses facultés mentales. Je suis un peu en retard pour vous exprimer les vœux que je forme à l’intention de toute la famille. Le soin de l’installation de 40 étudiants du grand duché [Luxembourg] m’a pris beaucoup de temps. Nous avons d’un côté 4-5 novices, d’un autre -53 étudiants dont 24 théologiens et 29 philosophes. Le P. Marie-Alexis est avec nous. Hier j’ai encore appris la mort de la mère du P. Alban [Fitzl missionnaire en Amérique. Que de deuils! que d’épreuves! ».
Le journal des Ephémérides de Louvain, en date du 2 janvier 1918 mentionne simplement: « Le soir un télégramme nous apprend que le Fr. Sauveur Cheminade, interné à Si.-Truiden (St- Trond) dans le Limbourg belge depuis le 11 août 1916, vient d’y mourir: pas de détails ». Il est écrit un peu plus loin: « Par le P. François [François-Xavier Legrand] parti le jeudi 3 janvier au soir pour aller à l’enterrement, nous apprenons à son retour que le défunt depuis plus deux mois était très faible et s’était beaucoup amaigri. Peut -être cette maigreur extrême a-t-elle porté le Directeur des Frères à ne pas montrer au P. François la dépouille mortelle. Mais le Frère avait pleine conscience de son état et trois jours avant sa mort avait reçu l’aumônier. Le P. Gausbert [Broha] assista à l’enterrement avec le P. François-Xavier [Legrand]. Le corps du défunt repose au cimetière communal de St -Trond ».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1918, n° 496, p. 113; n° 499, p. 180-181. Notice sur le Fr. Sauveur Cheminade par le P. Marie-Alexis Caudefroy.