Religieux de la Province de France. Un jeune religieux doué. Jacques-Henri Vergez est né le 2 juillet 1900 à Sazos, dans les Hautes-Pyrénées. Il accomplit ses études secondaires à l’alumnat d’Elorrio en Espagne (1913-1915), puis à Ascona en Suisse (1915-1917). Le 4 août 1917, il prend l’habit, sous le nom de Frère Savin, au noviciat de Notre-Dame de Lumières (Vaucluse) et il fait profession le 8 septembre 1918. Pour les études de philosophie, il est envoyé à la maison d’études de Taintegnies en Belgique (1919-1921). Lorsqu’en 1923 les provinces de l’Assomption sont créées, il achève son temps de service militaire dans le Corps d’occupation de Constantinople et il est alors affilié à la Province de Lyon. Suivent alors quatre années de théologie à Louvain. Il y prononce ses vœux perpétuels le ler décembre 1924 et il y est ordonné prêtre le 21 juillet 1927. Le P. Régis Escoubas évoque la personnalité du jeune religieux: « Dès son arrivée à l’alumnat, Jacques Vergez prend la tête de sa classe et brille dans toutes les matières, y compris les mathématiques, son domaine de prédilection. Il donnera davantage sa mesure au cours de ses études de philosophie et de théologie. Non seulement il domine ces études, mais, maître de son expression en prose et en prosodie, il compose facilement et avec originalité. Les études n’empêchent pas le Frère Savin de se dévouer à toutes les corvées que l’on demande alors à la très nombreuses communauté de Louvain. Il est peut-être dommage que ces activités diverses aient nui à une concentration plus efficace sur le travail intellectuel. Il aurait fait un sujet brillant dans une université, dans un institut, à Rome ou ailleurs ». Connu pour son esprit exubérant et primesautier, le P. Savin agrémente la vie de communauté des saillies originales de sa personnalité. Page :283/283 On le sait travailleur et dévoué, plus léger en surface qu’en réalité. Le temps des responsabilités l’attend. Ministères, enseignement et aumônerie. Le P. Savin va donner 41 années à l’enseignement, d’abord à l’alumnat de Scy-Chazelles (Moselle), de 1927 à 1928, puis au collège Saint-Augustin de Philippopoli en Bulgarie (1928- 1931) et au scolasticat Saint-Jean à Scy-Chazelles (1931-1932). Il passe alors à la Province de Bordeaux à laquelle il est affilié depuis le mois d’août 1930. Il va enseigner les sciences dans les alumnats de l’Ouest, à Melle (Deux-Sèvres), de 1932 à 1935, à Cavalerie (Dordogne), de 1935 à 1936, et au collège Sainte-Barbe de Toulouse (Haute-Garonne), de 1936 à 1944. Le P. Savin fait partie de la première équipe qui, à la demande de Mgr Choquet, entreprend de rétablir le collège de Tarbes (Hautes-Pyrénées), qui a été malmené et même fermé au moment de la Libération. Tout en continuant d’enseigner les mathématiques, il y est préfet de discipline: « A ce poste, écrit encore le P. Régis Escoubas, le P. Savin sait créer dans le collège un esprit de discipline et une atmosphère de travail à la grande satisfaction de l’autorité diocésaine et des parents d’élèves. La refondation du collège Jeanne dArc est une réussite et, il faut le dire, grâce surtout aux qualités du Père Savin et à son travail acharné ». Nommé supérieur de l’établissement en 1946, il en assure la marche prospère jusqu’en 1951, date à laquelle il demande que soit mis fin à son temps de supérioriat. De 1951 à 1968, il devient professeur de sciences au collège Saint-Caprais d’Agen (Lot-et-Garonne). Pour la dernière étape de sa vie active, le P. Savin est chapelain de Notre-Dame du Souvenir à Cannes (Alpes-Maritimes). Il réside dans une maison d’aumôniers diocésains. Des ennuis cardiaques s’ajoutent alors au poids des ans et il rejoint la maison de Lorgues (Var) au cours de l’été 1980. Moins d’un an après, la veille des Rameaux, il reçoit la visite de son frère. Se fatigue-t-il au cours de la promenade qu’il fait avec lui? Le dimanche matin, il ne se réveille pas. Il est inhumé le 14 avril 1981 à Lorgues. Page :284/284
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (11) 1981-1983, p. 12-14. A Travers la Province (Paris), juin 1981, n° 15. Lettre du P. Savin Vergez au P. Domitien Meuwissen, Cannes, 3 août 1952. Du P. Savin Vergez, dans les ACR, rapports sur Tarbes (1948-1950), correspondances (1918- 1969).