Savinien (Louis-Henri) DEWAELE – 1884-1963

Témoignage sur un confesseur intrépide.
« Pendant les années de guerre, le P.Savinien était confesseur
extraordinaire au noviciat des Oblates à Evry- Petit-Bourg, gardé par
quelques Sœurs.
Les occupants transformaient les lieux en magasin d’approvisionnement.
Un soir d’hiver, le Père Savinien devait arriver de Paris pour son
ministère vers
19h. La neige, tombée en abondance, obstruait les routes et les chemins.
Le train était resté bloqué. Le P. Savinien arrivé vers 21h., transi, botté
de neige jusqu’aux jarrets.
Il aurait pu prendre un autre convoi venant en sens inverse pour rentrer
sur Paris, mais il avait préféré poursuivre son chemin à pied, malgré
l’obscurité de ces années d’occupation et de camouflage, malgré le froid.
Il dit à une de ses pénitentes le lendemain: ‘L’eût-il fallu, j’aurais
marché plus longtemps. Je vous sais dans l’épreuve, je n’ai pas voulu faire
défaut à mon ministère
de réconfort spirituel’ ». Une Oblate 1963.

Savinien (Louis-Henri) DEWAELE

1884-1963

Religieux de la Province de Paris.

Années de la préparation.

Louis-Henri Dewaele naît le 9 mai 1884 à Sercus, petit village des environs d’Hazebrouck (Nord), d’une famille flamande. En 1898, son curé, l’abbé Descamps, le présente au P. François Mathis, supérieur de l’orphelinat d’Arras lequel l’envoie à l’alumnat de grammaire de Taintegnies (Belgique), de 1898 à 1903. Il ne fait que passer à Clairmarais en septembre 1901, menacé par les expulsions. Le 18 octobre 1903, le jeune Louis-Henri prend l’habit à Liouvain, sous le nom de Frère Savinien et la direction du P. Benjamin Laurès. Pour éviter la conscription, il part à Notre-Dame de France à Jérusalem où il prononce ses premiers vœux le 13 novembre 1904, exactement au jardin de Gethsémani. Ses vœux perpétuels sont reçus le 23 octobre 1905 par le P. Emmanuel Bailly. Le Frère Savinien enchaîne études de philosophie (1905-1907) et études de philosophie (1907-1910), sans passer par les habituelles années d’œuvres. Il est ordonné prêtre le 10 juillet 1910 à Jérusalem par Mgr. Piccardo.

Formateur et supérieur.

Pendant plus de 30.ans, le P. Savinien va porter la responsabilité de nombreuses maisons de formation: scolasticat noviciat, alumnat. Au lendemain de son ordination, il est nommé professeur d’introduction biblique auprès des étudiants de Notre-Dame de France (1910-193). En 1913, il est nommé à Louvain pour le même cours auquel il ajoute l’allemand, langue qu’il parle couramment. En août 1914, le P. Savinien est mobilisé comme brancardier, il prend part à de nombreuses campagnes et termine sur le Vardar, avec l’armée d’Orient de Franchet d’Esperey. Démobilisé en 1919, il est nommé supérieur de l’alumnat de Saint-Sigismond (Savoie) qui vient d’être fondé (1919-1920).

En 1920 il prend la direction de celui de Boxtel (Hollande) où sa connaissance du flamand lui permet de prendre la relève du fondateur, le P. Louis-Antoine Verhaegen. En 1923, les Supérieurs lui demandent de prendre la responsabilité du noviciat à Saint-Gérard, pour relever le P. Rémi Kokel. En 1927, les novices des Provinces françaises quittent Taintegnies pour Scy- Chazelles (Moselle), où a été construite la maison Saint-Jean, sur le terrain de l’alumnat voisin Sainte-Jeanne d’Arc. Le P. Savinien cesse donc ses fonctions en Belgique pour les poursuivre en France, jusqu’en 1931. Il prend alors la direction de l’alumnat Notre-Dame des Grâces du Bizet, cette fois pour relever le P. Cassien Dubost, le fondateur en partance pour l’Amérique du Nord. A sa fonction de supérieur il joint celle de la prédication et de l’économat comme quêteur. En 1934, il est affecté à la communauté de Lille (Nord), rue des jardins où il continue à rendre des services de ministère. En 1935, il réside à nouveau au Bizet. En 1938, il reprend le chemin d’un scolasticat, Lormoy (Essonne), comme professeur de morale, le P. Léonide Guyo étant mort subitement. Au moment de la débâche de mai-juin 1940, le P. Savinien se réfugie à la maison provinciale de Paris, mais doit retourner à Lormoy comme gardien, en renfort à ‘la communauté des Sœurs aveugles de Saint-Paul, de façon à protéger les lieux. Les officiers allemands reculent devant leur projet de réquisition et les étudiants assomptionnistes peuvent réintégrer Lormoy. En octobre 1942, le P. Savinien vient résider à nouveau à Paris, maison provinciale, où il est absorbé par le ministère des confessions. Conjointement il assure le service de l’eucharistie à la clinique de l’Assomption tenue par les Oblates à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine). Le 18 septembre 1960, il est victime d’une attaque.

Dies natalis.

Après les premiers soins, il peut gagner la maison de Lorgues (Var), le 17 décembre 1960. Il y meurt le 25 avril 1963. Il repose dans le caveau de la propriété, édifié en 1948 par les soins du P. Privat Bélard.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1964, p. 230-231. Lettre à la Famille, 1963, n° 362, p. 489-490. Paris-Assomption, juillet 1963, n° 86, p. 30-35. Correspondances nombreuses dans les ACR (1904-1960). Rapports sur Baxtel (1921) et Saint- Sigismond (1919-1920). Notices Biographiques