Sébastien (Louis) PRONIER – 1865-1909

Mongreno, 1904.
« Me voici de retour à Mongreno pour reprendre durant cette année encore la
direction de la maison, selon les désirs du P. E. Bailly. Les humanistes
préparent leur
exode pour l’Espagne. Comme presque tous traversent leur pays, ils
s’arrêteront un jour ou deux en route pour dire bonjour à leurs parents.
Après leur départ, ce sera la rentrée des nouveaux. J’espère qu’ils seront
assez nombreux pour former une bonne classe de
3ème section et repeupler l’alumnat. La maison réduite à un seul alumnat
sera plus facile à gouverner, les plus jeunes y gagneront quant à leur
formation. Le P. Henry
(Couillaux] est assez fatigué, il garde la chambre depuis quelques jours et
je crois qu’il devra renoncer au voyage projeté. Les autres religieux vont
bien. Je ne sais où
prendre le Frère Marie-André Pruvost désigné pour faire partie de notre
personnel. Seriez-vous assez bon pour lui dire que je l’attends pour
commencer les classes le 15 septembre? Qu’il m’avertisse avant son arrivée
afin de pouvoir faire quelques commissions à Paris. Je lui envoie par le P.
Hilaire Canouël un billet de demi- place Paris-Modane».
P. Sébastien.

Notices Biographiques A.A

Religieux français. Currieulurn vitae. Louis Pronier est né le 8 juillet 1865 à Martinpuich dans le Pas-de-Calais, de Joseph et de de Méderine Carpentier. Martinpuich est un village d’où sont sortis plusieurs prêtres diocésains formés à Clairmarais. En 1879, Louis entre à l’alumnat de Clairmarais, puis il est envoyé quelques semaines plus tard à la fondation de Mauville (Pas-de-Calais), alors dirigée par le P. Rémy Commun. Le jeune grammairien se montre vite tel qu’il est connu toute sa vie, calme, sérieux, consciencieux. Il est déjà considéré comme l’alumniste-modèle qui a et mérite la confiance de ses formateurs. De 1882 à 1884, il achève son parcours d’études à Clairmarais. Plusieurs de ses maîtres s’imaginent que le jeune Louis va suivre l’exemple de ses compatriotes, attiré par la vie de prêtre séculier, ce d’autant plus qu’il bénéficie d’une haute protection qui lui faciliterait l’admission au grand séminaire d’Arras. Au début du mois de septembre 1884, il se présente comme postulant à la communauté parisienne de la rue François ler où il prend l’habit le 8 septembre, sous le nom de Frère Sébastien. Le choléra rend, à cette date, très difficile l’entrée en Espagne et c’est pourquoi, en compagnie de quelques autres jeunes, le Frère Sébastien doit passer quelque temps dans la capitale. Le P. Picard l’envoie ensuite à Osma en Espagne poursuivre son temps de noviciat régulier. Aux premiers jours de novembre, le Frère Sébastien peut franchir la Bidassoa et gagner le vieux couvent d’Osma. Profès annuel l’année suivante, il prononce ses vœux perpétuels le 18 septembre 1886 à Avila, lors du pèlerinage qui conduit les novices assomptionnistes sur les chemins de la Castille jusqu’au tombeau de la célèbre réformatrice du Carmel. Tandis que les novices rentrent en France pour fonder le noviciat de Livry, A.A le Frère Sébastien est envoyé à l’alumnat Saint-Joseph de Roussas (Drôme) où son dévouement est très apprécié de 1886 à 1888. Le Père Picard n’hésite pas à écrire que le Frère Sébastien va être difficile à remplacer, car on tient beaucoup à lui à Roussas. En 1888, le Frère rejoint la maison du Breuil (Deux-Sèvres) où, à côté de l’alumnat, se met en place un mini-scolasticat. Tout en poursuivant un service d’enseignement, il continue sa formation ecclésiastique. Il est ordonné prêtre le 21 septembre 1889 à Luçon (Vendée) par Mgr Catteau, lui-aussi originaire du diocèse d’Arras. Professeur, sous-prieur, il reste le religieux dévoué, calme et inlassable des jeunes années (1888-1893). En 1893, il est désigné pour prendre la direction de la nouvelle maison de formation à Toulouse (Haute-Garonne). Il n’y reste qu’une année supérieur (1893- 1894) pour revenir prendre la charge de professeur au Breuil jusqu’en 1900. Il peut participer aux obsèques à Nîmes du P. Alexis Dumazer, le religieux qui a véritablement organisé le régime des études dans les alumnats, selon les directives reçues du P. d’Alzon. Après la dissolution de la Congrégation en France, le P. Sébastien, sécularisé, réside près de Paris, à Livry notamment, remplissant avec zèle des fonctions d’aumônier auprès des communautés religieuses. En 1903, il est nommé supérieur de l’alumnat de Mongreno, en Italie, près de Turin, fondation qui prend le relais de Notre-Dame des Châteaux (Savoie), après l’heure des perquisitions, des expulsions et des procès. L’année suivante, on l’envoie à Menton (Alpes- Maritimes) où il tombe gravement malade’ et d’ou il peut gagner Paris en 1905 afin de rendre le service d’aumônerie aux Petites Sœurs de l’Assomption. C’est dans cette fonction qu’il passe les dernières années de sa vie. À la fête de Noël 1904, rue Violet, il a beaucoup de peine à achever les traditionnelles trois messes de minuit. Il meurt prématurément, le ler janvier 1909, à l’âge de 44 ans. Son corps est inhumé dans le cimetière Montparnasse à Paris. Ses frères, ses amis, ses anciens élèves, toutes les personnes qu’il a dirigées, gardent de ce religieux une mémoire fervente. Très dévoué et d’esprit surnaturel, il s’est montré dans l’exercice de ses différentes tâches toujours très soucieux d’accomplir son devoir, même dans les situations où il ne se croyait guère d’aptitudes.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1909, na 17, p. 65. L’Assomption, 1909, no 146, p. 22-23. Notice biographique par le P. Mari.e-Alexis Gaudefroy. Le Correspondant des Alumnats, 1909, no 21, p. 338-339. Lettre du P. Sébastien Pronier au P. Vincent de Paul Bailly, Mongreno, 5 septembre 1904. Dans les ACR, du P. Sébastien Pronier, correspondances (1893-1908). Notices Biographiques