Séraphinus (Jean-Adolphe) DE GRONKEL – 1901-1924

Relation du Supérieur.
«Une maladie préparée de longue date, l’encéphalite épileptiforme, nous a
ravi le Frère Séraphinus en moins de
48 heures. On devine, après l’événement, qu’une affection de la moelle
épinière qui ne s’est manifestée pendant longtemps que d’une manière
obscure par des maux de reins, puis des douleurs à la jambe droite, enfin
des maux de tête,
a dégénéré soudain en encéphalite. Le Frère Séraphinus s’était alité, il y
a deux mois environ, en se plaignant de maux de reins. Le Dr traitant avait
soupçonné une tuberculose lombaire. Le malade avait une fièvre peu élevée,
on surveilla les symptômes d’une méningite possible, mais un spécialiste
lui -même, le Dr Sterkmans, n’en put découvrir aucun. Intrigué le Dr
traitant, le Dr Wilhems concluait peu à peu à une affection nerveuse,
ajoutant que le cas n’était pas grave et que l’imagination y jouait un
grand rôle. Comme
le professeur Lemaire que j’avais fait prier de venir, s’excusait, en
invoquant la nécessité urgente d’un voyage en Suisse, le Dr Wilhems me
rassura: Rien ne presse ‘nous pouvons attendre jusqu’à vendredi la
consultation du professeur … ».
P. Léopold D

Séraphinus (Jean-Adolphe) DE GRONKEL

1901-1924

Religieux de la Province de Belgique-Hollande.

Un parcours inachevé.

Né le 29 janvier 1901 à Overijssel en Hollande, au diocèse d’Utrecht, le jeune Jean-Adolphe après ses classes primaires à Beeh au Limbourg hollandais, entre à l’alumnat de Zepperen (1912-1913) et à celui de Boxtel (1914-1918). Il prend l’habit religieux à Boxtel le 5 janvier 1919 et le nom de Séraphinus qui est celui, latinisé, de son père Séraphin.. Il semble qu’il ait prononcé ses premiers vœux à Saint-Gérard (Belgique) le 6 janvier 1920, d’après les indications de sa fiche personnelle. De 1920 à 1922, il poursuit à Taintegnies les deux années d’études de philosophie et commence en 1922 à Louvain celles de théologie. Le P. Edouard Bachelier reçoit sa profession perpétuelle dans la chapelle Saint-Augustin de Louvain le 6 janvier 1923. Il est atteint d’une grave crise d’encéphalite épileptiforme qui l’emporte après deux jours de pénibles souffrances, le 11 avril 1924, en la fête de Notre-Dame des Sept Douleurs. Il est inhumé au cimetière de l’abbaye de Parc, à Louvain, le 14 avril 1924, jour du lundi saint.

Le témoignage vivant des Ephémlérides de Louvain.

Le vendredi 11 avril 1924, mort du Frère Séraphin De Gronckel. L’espoir qu’avait eu un moment le médecin, le Dr Wilhems, semble bien évanoui. L’agonie du Frère est commencée. Son père et sa mère ainsi que son frère prêtre, l’abbé Pierre, ex- alumniste, les frères et sœurs du P. Domitien ami de la famille, bénissent une dernière fois le cher malade qui hélas, ne les reconnaît pas. Un moment le cœur cesse de battre, ce n’est qu’une alerte. Vers 15 h. 30 le jeune Frère rend son dernier soupir. C’est ainsi que dans notre montée vers J’autel nous n’arrivons pas tous jusqu’au mystère de la consécration: il en est qui s’arrêtent à l’offrande de l’hostie.

Le parloir est transformé en une chapelle ardente très simple où le corps du Frère est exposé et dont les traits reposés reprennent leur régularité et leur finesse naturelles. Samedi, 12 avril, les cours sont supprimés, la communauté récite en chœur l’office des défunts, la journée funèbre continue jour et nuit. Dans la journée du dimanche 13 avril, jour des Rameaux, le P. Léopold Dressaire fait comme prévu, malgré le deuil, sa conférence sur la Palestine parce que les vues doivent être rendues dans deux jours et parce que c’est une façon insurpassable de voir de loin mais aussi de près, les lieux saints durant la grande semaine qui nous prépare à la fête de Pâques. Tout le jour cependant, on a continué la veillée mortuaire, jusqu’à l’heure de la mise en bière du corps du Frère Séraphinus à 18h. 30, en présence de tous les religieux de la maison et de ses parents. Nous accueillons aussi en soirée des religieux représentant les maisons de Saint- Gérard, de Taintegnies, de Zepperen et de Boxtel. Lundi 14 avril, ce sont les funérailles du Frère. La messe des morts est chantée par le P. Rémi Kokel, ancien maître des novices du défunt, la cérémonie de l’enterrement dure de 9h. 30 à 11h. 30. Un ‘pie jesu’ touchant a été chanté par la schola qui du haut de la tribune se réserve la partie confiée aux solistes. Le P. Marie-Adolphe est venu ce matin représenter la maison de Sari-les-Moines. Le Frère Séraphinus a été déposé juste au-dessus du P. Gabriel.

D’après le Registre des Archives de Louvain (1915-1925, ACR).

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1924 n° 89 p. 101; n° 91, p. 117-118. L’Assomption et ses œuvres, 1924, n° 275 p. 94. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Notices Biographiques