Similien (Julien) GUIGUENO – 1894-1952

Incompréhensions.
« J’obéis aux ordonnances du P. Zénobe Goffart. J’aurais correspondu aux
désirs des paroissiens [Los Placeres] en tachant de promouvoir les oeuvres
que réclament les besoins de l’importante population de Los Placeres: la
construction d’une église ou l’agrandissement de l’actuelle et
l’établissement d’une école paroissiale. Je fais cesser les travaux de
l’église, l’impression de ‘La Voz de Lourdes’ et la propagande
pour l’école. Le 15 septembre, je fais part de ce qui se passe au Vicaire
Général qui, très étonné, m’apporte son soutien sans réserve. Mais je fais
part au P. Zénobe de mon entrevue avec le Vicaire Général. Comme le P.
Zénobe ne m’écrit plus rien sur la construction de l’église, sur l’école
paroissiale ni sur La Voz de Lourdes, et qu’en cas de conflit entre le
supérieur- religieux et l’évêque, le Droit Canon stipule que le curé
religieux de la paroisse doit obéir à son évêque, au bout de
15 jours, je fais reprendre les travaux de l’église, ouvrir l’école et le
1er octobre réapparaître la revue. En janvier 1938, le P. Zénobe fait la
visite canonique… ».
Lettre du P. Similien aux
Supérieurs, 6 mars 1938.

Similien (Julien) GUIGUENO

1894-1952

Religieux de la Province de Bordeaux.

Formation pendant la première guerre mondiale.

Julien Guigueno est né à Ploërdut (Morbihan), le 11 novembre 1894. Il est une des recrues du P. Marie- Auguste Leclerc. Le jeune Julien étudie à l’alumnat de Zepperen en Belgique (1907-1911). A la rude école du P. Gausbert Broha, il apprend cet esprit de foi qui caractérise l’impulsif supérieur de la maison. Le P. Edouard Bachelier lui inculque l’amour de l’Assomption et du P. Picard à Taintegnies (1911- 1912). Après une année de rhétorique à Gempe (1912- 1913), il prend l’habit religieux à Limpertsberg au Luxembourg, le 14 août 1913, sous le nom de Frère Similien. Du fait de la guerre, il doit délaisser le cloître pour aller travailler dans des fermes. A la fin de 1917, il peut rejoindre avec ses compagnons la maison de Louvain, sous la direction du P. Possidius Dauby et prononcer ses premiers vœux, le 19 mai 1917. Ayant plus ou moins étudié la philosophie au Luxembourg, il étudie la théologie à Louvain (1918- 1923): il est profès perpétuel le 6 novembre 1921 et ordonné prêtre le 5 août 1923.

Missionnaire au Chili.

Jeune prêtre, le P. Similien fait partie du premier groupe important que le P. Félicien Vandenkoorhuyse envoie en 1923 au vicariat d’Amérique du Sud. Le P. Similien commence par diverses paroisses de Conception, Lota et Rengo. Pendant son séjour à Lota il compose une monographie sur Lota. Après un court séjour en Argentine, il obtient, pour des raisons de famille, de revenir en Europe. En août 1930, après quelques semaines, au lieu de reprendre le bateau, il reçoit la charge de deux paroisses que Mgr Sagot du Vauroux, évêque d’Agen, confie à l’Assomption: Monsempron, Gondezaygues et Vauris.

De 1931 à 1935, il se met avec ardeur à son nouveau poste. Le P. Michel Pruvost lui demande alors de repartir pour le Chili où l’on a besoin de missionnaires. Il est affecté à Los Placeres, à Valparaiso: il rêve d’y construire une nouvelle église plus grande, lance un bulletin paroissial. Mais se produit un incident douloureux: par suite d’un malentendu qu’un esprit d’indépendance trop naturel ne lui permet pas de résoudre dans un sens religieux, le P. Similien, en rupture de ban avec le P. Zénobe Goffart, responsable de la mission au Chili, quitte Valparaiso en 1938 et se met à la disposition du Provincial de Bordeaux.

En service pastoral en France.

Le P. Similien est envoyé dans le secteur pastoral de La Rochelle en Charente-Maritime (Tasdon, Laleu). En 1943, il est mis à la disposition des paroisses d’Aytré, La jarne Saint- Rogatien et Périgny, provisoire qui dure 10 ans (1943-1952). Il s’y conduit comme à l’accoutumée, avec un grand zèle pastoral: il restaure deux calvaires, embellit les églises, réorganise une école libre, fonde un bulletin paroissial et gagne la sympathie de toute la population. Tout en vivant de façon isolée, il garde une grand attachement à l’Assomption et s’intéresse à sa vie. Il vit très pauvrement et lorsqu’il doit quitter le secteur paroissial, à cause de la maladie, il en repart avec deux valises encore plus légères qu’à son arrivée. Au mois d’août 1931, il doit subit une grave opération. Après quelques mois de repos à Pont-l’Abbé d’Arnoult, il croit pouvoir reprendre son service paroissial dans ses deux paroisses d’Aytré et de Périgny; il est épuisé et en janvier 1952, doit gagner la communauté de Tasdon. De là il est conduit à la maison de repos de Lorgues (Var) le 17 janvier 1952. Il y meurt le 7 avril 1952 après de pénibles souffrances et il y est inhumé.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. avril 1953, p. 34. Lettre à la famille, 1952, n° 135, p. 45-47. Notices Biographiques