Simon (François) TOURBEZ – 1892-1975

Harnes, 1960.
« Je reviens de l’hôpital où j’ai dû être hospitalisé parce que je m’étais
débotté la rotule pendant l’hiver, un jour de verglas où j’avais trébuché.
Ainsi depuis ce temps-là, je n’ai pu m’occuper de recueillir des offrandes
pour la mission de Tuléar. Je vais reprendre mes démarches, d’autant plus
que je sais que des personnes attendaient mon retour. Je suis toujours ici
avec ma sœur qui va sur ses 85 ans. J’ai été heureux d’apprendre par la
dernière Lettre à la Famille que Sœur Stanislas Perrier (1 ) avait fêté son
centenaire à Froyennes. Je l’avais connue à Andrinople en 1905 où j’avais
passé un mois à l’hôpital Saint- Louis. Elle me parlait du
Bouscat et de la Mère Franck. Mon induit (2) expire à la fin du mois. Je
serai heureux qu’on puisse me le renouveler ».

P. Simon Tourbez.

(1 )

Religieux de la Province de Paris. Dans l’enseignement et l’économat. Francois Tourbez, frère cadet de Charles-Joseph, devenu le P. Eleuthère, est né le 9 février 1882 à Harnes (Pas-de-Calais) dans une famille qui compte onze enfants. Il fait ses études secondaires dans les alumnats d’Arras dans le Pas-de-Calais, (1894- 1895), de Sainghin-en-Weppes (Nord), de 1895 à 1897 et de Clairmarais (Pasde-Calais), de 1897 à 1899. François devient le Frère Simon en prenant l’habit le 8 septembre 1899 au noviciat de Livry (Seine-Saint-Denis). En avril 1900, du fait de l’expulsion de la Congrégation du sol français, le Frère Simon passe à Gemert aux Pays-Bas (avril – septembre 1900) et achève son noviciat de deux ans en Turquie à Phanaraki en 1901. Profès annuel à Gemert le 10 septembre 1900, il devient profès perpétuel le 8 septembre 1901 à Phanaraki. Il est envoyé pour deux ans d’étude de la philosophie à Notre-Dame de France à Jérusalem (1901-1903). On lui demande le service de l’enseignement dans les différents alumnats et écoles de la mission d’Orient: Koum-Kapou (19031904), Brousse (1904- 1905) et Andrinople-Karagatch (1905-1907). C’est à Rome qu’il vient faire ses études de théologie (1907-1910) et qu’il est ordonné prêtre par Mgr Ceppetelli, le 3 juillet 1910. Continue alors pour le P. Simon une longue carrière d’enseignement: au collège d’Ascona en Suisse (1910-1913), pour les sciences; à la maison de Louvain en Belgique (1913-1919) où il enseigne les sciences et la morale; au collège de Philippopoli en Bulgarie (1919-1920), à Brousse en Turquie (1920-1923), à Koum-Kapou (1923-1924). Ayant opté pour la nouvelle Province de Paris, il revient en Europe. Il est nommé professeur de sciences à l’alumnat du Bizet (1924- 1925), à Arras (1925-1927), à Clairmarais (1927- 1928). Comme enseignant, Pages d’oblation, tome V (1978)., Sœur Marie-Stanislas Perrier (18601960), p.179-188. (2) Le P. Simon bénéficie en effet d’un induit manendi extra conventum l’autorisant à demeurer depuis l’année 1958 au service de la paroisse de Harnes où il seconde le clergé et soigne sa sœur avec laquelle il demeure. Notices Biographiques A.A Page : 93/93 il est d’une compétence professionnelle incontestée, mais il ne possède guère les qualités pédagogiques et l’enthousiasme communicatif qui font le maître apprécié des disciples. Aussi va-t-il passer à d’autres fonctions. Durant les années 1928-1931, le P. Simon est aumônier de la chapelle Saint-Antoine d’Arras; de 1931 à 1933, il est économe au noviciat des Essarts (Seine- Maritime), puis économe de la grande maison de Louvain (1933-1934). De 1934 à 1940, il revient à l’alumnat du Bizet, mais cette fois comme économe. L’isolé de Harnes. En septembre 1939, le supérieur et les professeurs du Bizet sont mobilisés, les élèves dispersés dans les alumnats du Midi. Le P. Simon reste avec le Frère Corentin Kerrec comme gardien des lieux. L’offensive allemande de mai 1940 amène au Bizet des religieux belges pour un refuge provisoire. Le Bizet retrouve très vite sa solitude. Vers la mi-novembre, le P. Simon va s’installer à Harnes, dans la maison familiale, auprès d’une sœur aînée et cet isolement va durer de 1940 à 1961. Les Provinciaux successifs se préoccupent de régulariser cette situation anormale. Mais le P. Simon qui souffre d’un ulcère du pylore et d’une hypertrophie de l’aorte, préfère cette situation qui lui permet, tout en aidant le clergé, de subvenir aux besoins de sa sœur progressivement impotente. Il dessert une chapelle de secours, assure des catéchismes et des confessions. L’évêché refuse de l’incardiner mais lui affecte le traitement d’un prêtre à la retraite. Devant la force du fait accompli, il obtient un indult. Son intérêt pour la Congrégation ne faiblit pas cependant: il collecte des fonds pour l’œuvre des vocations et la mission de Tuléar. En 1961, sa sœur étant décédée, il accepte de rentrer en communauté et se laisse conduire jusqu’à Lorgues (Var), après une étape à Paris. Arrivé à Lorgues le 15 novembre 1961 à 79 ans accomplis, il se réadapte à la vie commune, se consacre à la lecture. Atteint de surdité, c’est muni d’écouteurs qu’il aime suivre avec assiduité des émissions de télévision. Sa santé faiblit à partir de mai 1973il mange peu, sa mémoire prend congé. Il meurt le mercredi 13 août 1975, dans sa 84ème année. Ses obsèques sont célébrées à Lorgues le lendemain, 14 août. Il repose dans le caveau de la communauté, à la chapelle de la Dormition, aux côtés du Frère Arcade Muller, son aîné d’un mois, décédé le 8 janvier 1975. Page : 94/94

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (1) 1975-1980, p. 16. Paris-Assomption, octobre 1975, n° 144, p. I-II (P. Manuel Vandepitte). Lettre du P. Simon Tourbez au P. Paul Charpentier, Harnes, 10 juin 1960. Dans les ACR, du P. Simon Tourbez,’correspondances (1907-1960).