Stanislas (Aloys) POVTCHITCH – 1918-1947

Slovénie.
L’histoire de cet état indépendant, né en 1991 de l’éclatement de la
Yougoslavie, est liée aux évolutions politiques qui affectent
l’ensemble des peuples slaves de l’Europe centrale, pris dans la formation
des empires européens. Au VIIIème siècle,
la Slovénie est soumise à la suzeraineté de la Bavière (745). Elle connaît
l’invasion des Magyars aux Xème et XIIème siècles. A partir du XIIIème
siècle, la région est peu à peu germanisée et intégrée dans l’empire des
Habsbourg jusqu’à sa chute en 1918. En novembre
1918, la Slovénie est réunie à la Serbie et aux peuples des Slaves du Sud
pour former, avec les Croates le Royaume de Yougoslavie. De 1941 à 1945, la
Slovénie est disputée entre l’Allemagne et l’Italie. A la fin
de la seconde guerre mondiale, elle fait retour à la République de
Yougoslavie, s’agrandissant à
l’Est de la Vénétie Julienne enlevée à l’Italie et d’une partie de l’ancien
territoire de Trieste
(1954). Au temps de la chute des régimes communistes en Europe en 1989,
elle est la plus riche et la première province de Yougoslavie à faire
sécession et à proclamer son indépendance en avril 1990, à la suite
d’élections libres remportées par des partis nationalistes.

Notices Biographiques A.A

Religieux yougoslave de la Province de Lyon. Un destin écourté. Moys Povtchitch est né de Jean et de Marie Zagorec, le 24 septembre 1918 à Dobrova, en Slovénie, province de la nouvelle monarchie de Yougoslavie, état créé à la suite du traité de Versailles. Dobrova se situe dans le diocèse de Ljubljana. Il fait ses études primaires à Skoeijnan et Belgrade (1928-1933). Il vient en France pour sa scolarité secondaire: à Saint-Sigismond (Savoie), de 1933 à 1936 et à Miribel-les-Echelles (Isère), de 1936 à 1938. Le 2 octobre 1938, il prend l’habit au noviciat de Nozeroy (Jura), sous le nom de Frère Stanislas. Il y prononce ses premiers vœux, le 3 octobre 1939. Le P. Alix Gruffat, son maître des novices, remarque simplement que « le Frère Stanislas est un bon novice qui ne lui a jamais causé de grands soucis. Il respire la simplicité, le sérieux et l’exactitude. D’une intelligence plutôt moyenne, assez énergique, en bonne santé, son caractère n’offre rien de tranchant. Un peu raisonneur, il accepte les ordres reçus et s’il se montre parfois un peu orageux avant l’obéissance, il sait se dévouer pour le travail confié ». Il se rend d’abord en 1939 à Lormoy (Essonne) pour y commencer ses études de philosophie, mais en raison de la guerre, il est envoyé à Layrac (Lot-et-Garonne) pour les poursuivre, de 1940 à 1941. Il y prononce ses vœux perpétuels le 3 octobre 1942. Le P. Alphonse Picot, son supérieur, se dit satisfait de sa régularité, de son dévouement et de son assiduité pour les études, même s’il lui semble un peu effacé dans la vie commune. Après une première année de théologie à Layrac (1941-1942), il peut gagner le scolasticat de Lormoy (Essonne) pour la poursuite de ses études. Il est ordonné prêtre le 18 mai 1944. Il retourne ensuite dans son pays natal, la Yougoslavie. Il meurt prématurément le 28 novembre 1947, A.A à l’aube de sa trentième année, à Ljubljana. Une vie marquée par l’histoire nationale. C’est au Congrès national du 23 novembre 1918, réuni à Zagreb, qu’est proclamée l’union des territoires croates et slovènes avec les royaumes de Serbie et de Monténégro. Cet assemblage des Slaves du Sud dont les frontières internationales sont reconnues par les traités de Neuilly (1919), de Saint-Germainen-Laye (1919) et de Trianon (1920), prend nom de Yougoslavie en 1929. Le premier souverain de cette monarchie est le roi Pierre ler Karageorgévitch. En raison de son âge et de son état de santé, une régence se met en place, assumée par son fils, le prince Alexandre qui, à la mort de son père en 1921, prend le nom d’Alexandre ler, jusqu’au jour de son assassinat en France, le 9 octobre 1934, perpétré par des terroristes croates Oustachis. L’organisation intérieure de ce pays est en effet difficile en raison du heurt des nationalités et des minorités qui le composent. Les Serbes veulent imposer une politique de centralisation qui rebute les particularismes croate et slovène. Ses frontières sont contestées par les puissances voisines, l’Italie, la Hongrie et la Bulgarie qui n’acceptent pas le partage des territoires dessiné par le traité de Versailles. C’est tout naturellement que la Yougoslavie, la Roumanie et la Tchécoslovaquie forment une alliance défensive, dirigée contre le révisitionnisme principalement hongrois. Le prince Paul assume la régence après la mort d’Alexandre ler, le fils de ce dernier, Pierre 11, n’étant encore qu’un enfant. Il doit lâcher du lest aux nationalistes Croates. Inquiète devant la faiblesse des démocraties occidentales face aux prétentions d’Hitler, la Yougoslavie cherche à se rapprocher de l’Allemagne et de l’Italie, en signant un traité avec la Bulgarie (1937). Bien que se déclarant neutre en 1939, le gouvernement yougoslave, dirigé par Tsertkovitch, est renversé en mars 1941 par une conspiration d’officiers opposés à l’Allemagne. Craignant un ralliement au camp allié, Hitler envahit le pays en avril et le démembre. La Croatie est érigée en pays indépendant, la Slovénie partagée entre l’Allemagne et l’Italie.

Bibliographies

Bibliographie et documentation- Lettre à la Farnille, 1948, n° 40, p. 4. Notices Biographiques