Religieux français, en mission au Chili.
Les qualités d’un montagnard.
Eugène-Joseph est né le 1er décembre 1862 à Bauge en Savoie. Il hérite de son milieu toutes les qualités d’un montagnard trempé: la vigueur physique, le tempérament doux, l’âme paisible, la raison claire, le jugement droit et une volonté ferme. Il commence sa scolarité à Pont-de- Beauvoisin et termine ses humanités classiques à Rumilly (Haute-Savoie). C’est au séminaire à Paris qu’il commence ses études de philosophie (1879-1881). Il entre à l’Assomption et reçoit l’habit religieux des mains du P. Picard le 2 octobre 1881 à Osma en Espagne où il vit sous la conduite du P. E. Bailly jusqu’en août 1883. Il devient le Fr. Stanislas. Ses supérieurs l’envoient enseigner quelque temps dans les alumnats d’Alès (Gard) et de Mauville (Pas-de-Calais) de 1883 à 1885. Stanislas prononce ses vœux perpétuels le 3 octobre 1884 à Paris. Il retourne encore à Osma- collège pour poursuivre des études de théologie de 1886 à 1888 et est ordonné prêtre à Livry le 22 septembre 1888. De nouveau il est affecté aux alumnats comme enseignant: Arras (1888-1889), Villecomtesse dans l’Yonne (1889-1893) et Miribel-les-Echelles (Isère) de 1893 à 1895. Il y fait preuve de ses qualités et de ses goûts pour un enseignement précis comme latiniste et helléniste sans négliger l’histoire, la géographie et l’astronomie. C’est à regret qu’on le laisse partir pour la mission lointaine, au Chili où il se porte volontaire.
Un missionnaire dans l’âme.
C’est en 1895 qu’il arrive au Chili: la mission est fondée depuis cinq ans: il y apporte la verdeur de ses 33 ans, la connaissance d’une langue apprise et pratiquée en Espagne, une santé de fer et une générosité silencieuse mais prête à tout. De 1895 à 1913,
Notices Biographiques A.A Page : 189/189 il se livre au ministère pastoral du confessionnal à Santiago, se dévoue aux enfants pauvres des ateliers des Frères des Ecoles Chrétiennes et aux jeunes novices de Mendoza. C’est à cheval, malgré ses appréhensions pour ce mode de transport, qu’il va à la rencontre des gens du campo. A Lota, il participe avec le P. Casimir à la fondation et à l’organisation de la paroisse. A Los Andes, il prête son concours aux différentes communautés religieuses jusqu’à ce que sa santé l’oblige :à quelques ménagements. Durant ces 18 années de présence au Chili, il n’est guère de communautés assomptionnistes dont il n’ait partagé la vie et l’apostolat, toujours avec cette égalité d’humeur, cette humilité et cette régularité qui sont les traits dominants de son caractère et de sa physionomie spirituelle. Homme bon, timide, aimable et d’une naïve confiance, il manifeste en toute occasion son grand attachement à sa famille religieuse. Sensible dans ses relations, Il sait dire merci à son entourage pour les soins qui lui sont prodigués, parfois d’ailleurs avec des larmes qui surprennent et touchent de la part d’un homme mur.
L’arrêt de la maladie et la mort.
En décembre 1911, il connaît une première alerte de santé qui le prive de parole quelques jours. Une seconde épreuve de santé en mai 1912 l’oblige à gagner Valparaiso de juin en octobre, ses supérieurs estimant qu’un changement d’air et de climat le remettraient en forme. Pour l’été de l’hémisphère sud, il gagne Los Andes, mais, la maladie ne le quittant guère, il est envoyé à Rengo-Mendoza en mars 1913. Ses cinq derniers mois passés à Rengo, sous les ombrages de Mendoza, lui laissent l’espoir de pouvoir célébrer ses noces d’argent sacerdotales. Mais, un jour levé, un jour couché, il ne peut finalement se rétablir et, au terme de longues souffrances, il est terrassé le 27 juillet 1913. Une forte assemblée populaire à ses funérailles dit, au-delà de toute expression, l’émotion de toute la localité. Le P. Bébert repose au cimetière paroissial de Rengo dans le mausolée des Socios de San Jose.
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Bibliographies
Bibliographie : L’Assomption 1913, no 201, p. 148-149. Pages Chiliennes, Santiago, no 31, p. 332-333. Lettre-circulaire du P. Joseph Maubon de Santiago (ler août 1913). Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudrefroy. Il y a en dépôt aux archives romaines dix lettres du P. Stanislas aux PP. Picard et E. Bailly (1888-1910), écrites depuis le Chili.