Stanislas (Noel Marie) PITON – 1893-1952

Santiago, 1932.
« Vu la grande bienveillance des Supérieurs Majeurs depuis quelques années
à autoriser
des religieux qui leur en font la demande expresse, à aller
passer quelques mois dans leur patrie, j’ose solliciter de votre bonté la
même faveur pour l’année 1933, si Dieu me conserve en vie, reconnaissant
que ce n’est pas un droit dont je puisse me réclamer, mais pure
condescendance des Supérieurs Majeurs envers leurs inférieurs.

Je vous adresse cette supplique par l’intermédiaire
de notre très cher Père Vicaire Provincial afin que s’il la juge opportune,
il la fasse suivre ».

P. Onésime Piton.

« Le P. Provincial approuve auprès du P. Général la demande du P.
Stanislas.

Les difficultés de jadis, exploitées par un autre religieux, n’ont pas eu
la gravité dite, mais en tout cas ont été corrigées et on ne peut que se
féliciter des
dispositions actuelles du P. Stanislas. Le retour en France lui fera du
bien ».

Bordeaux, le 11 février 1932, Séraphin Protin.

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de Bordeaux, en mission en Amérique du Sud. Un novice en 1914. Né à l’île de Sein, canton de Pont-Croix (Finistère), Noël Marie Piton est une recrue du P. Marie- Auguste Leclerc qui l’emmène au Bizet (Belgique) en 1905. Il fait ses humanités à Sart-lesMoines, de 1910 à 1912. Le 14 août 1912, il prend l’habit sous le nom de Frère Stanislas (1) au noviciat de Limpertsberg (Grand-Duché de Luxembourg) et y prononce ses premiers vœux, le 15 août 1913, suivies des vœux perpétuels le 11 avril 1915. L’invasion subite du Luxembourg par les armées allemandes en août 1914 l’empêche de rejoindre son corps d’affectation militaire. Il est condamné à partager le sort de cette communauté captive qui, pendant trois années de guerre, vit dans les privations, les vexations et les durs travaux de ferme. « Le Frère Stanislas est un religieux dévoué et surnaturel qui avait bien besoin d’actes d’humilité. Ses dispositions actuellement sont excellentes: il cherche à se corriger de sa vivacité et de sa susceptibilité. Il paraît parfois suffisant dans son langage ou ses manières, mais bien souvent j’ai constaté que ce n’était là qu’apparence. Il a donné les preuves d’une défiance de lui-même vraie et d’une sincère humilité » note son maître des novices, le P. Antoine de Padoue Vidal. En 1917, le Frère Stanislas peut rejoindre Louvain avec ses confrères pour y continuer ses études de philosophie, commencées sur place à Limpertsberg, et de théologie. Il ne fait que passer par la caserne en 1918 et retourne à Louvain où il est ordonné prêtre le 5 août 1918. Une vie de missionnaire au Chili. En octobre 1918, le Père Stanislas s’embarque à Bordeaux à bord du Massilla à destination de l’Argentine et du Chili. Il reste un an à Valparaiso comme vicaire à la paroisse de Placeres. A.A Il passe ensuite en Argentine à Santos Lugares. On lui confie la charge importante de maître des novices. Pendant deux ans, il consacre son dévouement et sa science à la vie spirituelle et à la formation des jeunes novices, notamment des futurs Pères Augustin Luchia et Gabriel Kearney, ainsi que de quelques Frères coadjuteurs. Il revient au Chili en 1928 et exerce les fonctions de vicaire coopérateur à la paroisse San-Juan de Mata à Conception. Il est heureux d’occuper ses moments de loisir à l’étude approfondie de la Somme de saint Thomas. Cette oeuvre reste son étude de prédilection pendant le reste de sa vie. En 1930, il passe quelques mois à Mendoza comme directeur de l’école apostolique. En juillet de la même année, il est appelé à succéder au P. Cyprien Gouelleu comme chapelain et directeur du collège Jeanne d’Arc et directeur national de la Croisade eucharistique, à Santiago. Pendant vingt ans, il est le maître aimé et respecté du collège français, fondé par le P. Cyprien et la Mère Eusébie. Il donne des cours de religion, de philosophie, de littérature et de latin aux classes supérieures. Il maintient le prestige de cet établissement, en continuant l’impulsion de l’esprit donné par les fondateurs. Les générations qui reçoivent ses enseignements et ses directives lui gardent un souvenir reconnaissant. En dehors de ses activités au collège, il est toujours prêt à rendre service au sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes à Santiago, pour le ministère de la confession, pour les baptêmes, les prédications et les cérémonies. En communauté, il est un bon confrère, dévoué et éclairé. En mai i9so, il souffre d’une jaunisse, mais l’analyse de sang révèle des symptômes de tumeur cancéreuse. Le docteur traitant hésite à lui faire subir une intervention chirurgicale qui risque de hâter un dénouement fatal. Au bout de trois semaines de traitement, survient une hémorragie. On ne garde bientôt plus d’espoir, malgré tous les traitement et remèdes. Le malade garde toute sa lucidité et fait référence à son prédécesseur, le P. Cyprien, que la mort est venu prendre à 57 ans. Veillé et soigné admirablement par les Sœurs de Sainte- Anne et celles de Jeanne D’Arc, il se prépare courageusement à la mort. Il rend le dernier soupir le ler août 1950, à l’âge de 57 ans. Il repose dans le mausolée de la communauté à la basilique de Santiago, aux côtés du P. Cyprien. (1) On trouve aussi sur le rapport d’admission aux premiers vœux le prénom de Sophrone.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille 1950, no 101, p. 63-64. EJ Eco de Lourdes,1950, septiembre 1950, p. 263. Lettre du P. Stanislas Piton au P. Séraphin Protin, Santiago, 10 janvier 1932. Dans les ACR, du P. Stanislas Piton, quelques correspondances (1919-1932). Notices Biographiques