Stanislaus (Piet-H.-A.) VERMEULEN – 1914-1984

Defensor memoriae.
« Je n’ai pas l’espoir que cette lettre aura du résultat mais je dois
l’écrire. c’est pour défendre la mémoire d’un homme qui vient de mourir et
sa mémoire a été salie comme vous devez le savoir. Nous ne le supportons
pas, nous le peuple hollandais presque tout entier, aussi bien catholiques
que non-catholiques. En attaquant la mémoire de Mgr Bekkers, vous vous
attaquez dans notre point faible. Nous protestons très vivement, si c’est
nécessaire, contre tous ceux qui ont la lâcheté d’attaquer un homme qui est
mort et ne sait donc plus se défendre. Nous avons été très désagréablement
surpris par
ces paroles. ‘Mgr Bekkers s’est converti sur son lit de more, paroles
indignes d’un homme, d’un chrétien et d’un prélat. Elles méritent d’être
réprouvées le plus fortement possible. Ma lettre ne peut être, hélas! qu’un
cri d’indignation. Est-ce pour défendre la religion catholique contre le
danger d’un certain
‘néerlandisme’ que ces paroles ont été dites? Quelle religion bizarre
alors! Voilà un évêque qui a été pour nous la plus pure incarnation de
l’Evangile et son héraut le plus authentique, et l’on bafoue sa mémoire!
Une religion se
montre respectueuse des morts et le catholicisme n’en a pas l’apanage … »
(2).

Religieux de la Province des Pays-Bas. Temps de formation. Petrus (ou Piet) Hubertus Antonius Vermeulen, frère du futur P. Possidius, est né le 11 août 1914 à Eindhoven aux Pays-Bas. En 1927, il entre à l’école apostolique Sainte-Thérèse de Boxtel (1927-1934). Le Il février 1934, il prend l’habit au noviciat de Taintegnies, sous le nom de Frère Stanislaus. Le P. Romanus Declercq est son maître des novices lequel écrit à son sujet: « Le Frère Stanislaus est un bon élément au noviciat : c’est un religieux docile, dévoué et bien doué. S’il continue à se laisser ainsi former, à corriger son caractère un peu cassant et pas assez ouvert, il fera, je pense un excellent religieux ». Le Frère Stanislaus prononce ses premiers vœux le 12 février 1935. Suivent le temps des études philosophiques à Saint-Gérard (1935- 1938) et celui des études théologiques, elles commencées tout d’abord à Louvain (1938-1940), mais achevées à Bergeyk en raison de la guerre (1940-1942). Le Frère Stanislaus a prononcé ses vœux perpétuels le 12 février 1938 à Louvain et il est ordonné prêtre à Bergeyk, le 19 décembre 1942. Vie apostolique. Après son ordination, le Père Stanislaus qui reprendra son prénom de baptême sous la forme Piet, commence des études universitaires et de théologie morale à Nimègue. Elles doivent être interrompues lors de la fermeture de l’Université par les Allemands. Il passe la dernière année de la guerre à Eindhoven où, après la Libération, il assure l’aumônerie des prisonniers et enseigne en même temps au séminaire diocésain provisoire. Ayant achevé ses études de théologie morale, il obtient sa licence en novembre 1945 et son doctorat le 17 juin 1946. Après avoir enseigné le droit canonique à Bergeyk de 1946 à 1950, Page :299/299 le Père Piet est nommé aumônier et professeur de religion au collège des Religieuses de l’Assomption à Montpellier, en France, dans l’Hérault (1). En août 1963, il retourne aux Pays- Bas, d’abord à Nimègue comme professeur de religion dans un collège de filles, puis en 1964 à Boxtel où il devient directeur de l’oeuvre des Vocations. Il participe aussi aux activités d’un Centre d’orientation pour vocations ecclésiastiques à Tilburg dont il devient le directeur-adjoint à partir du mois d’octobre 1966. Après la fermeture de ce Centre, en février 1971, il s’emploie à des travaux de traduction pour la Province des Pays-Bas ainsi qu’au service du secrétariat de la province ecclésiastique. D’une santé défaillante durant ses dernières années, le Père Piet est accueilli, le 23 mars 1982, en la maison de repos pour religieux et religieuses ‘Molenweide’, à Boxtel. Hospitalisé à plusieurs reprises, il décède le 3 octobre 1984 à l’hôpital de Boxtel. Après la célébration de l’Eucharistie dans la chapelle de Molenweide, il est enterré au cimetière de la Province, à Boxtel, le 8 octobre. (1) D’une note du P. Wiro Van Den Dungen: « Le P. Stanislaus Vermeulen a été désigné comme aumônier chez les Religieuses de lAssomption à Montpellier. Le Provincial de Paris, par lettre du 2 septembre 1950, donne volontiers son assentiment à cet arrangement. Toutefois il est demandé au P. Vermeulen de faire les démarches nécessaires pour l’obtention d’un transfert provisoire dans la province de Paris. Je préfère pour ma part que ce religieux de mon obédience soit simplement considéré comme résidant à Montpellier et ayant là, comme le prévoit le Code, le P. Régis [Serine] comme supérieur local, tout en restant dépendant de son Provincial en Hollande ». (2) Le Nonce de Belgique, mis en cause, tint à faire connaître son opinion et ses agissements: « J’étais loin de considérer que de telles stupidités auraient pu. être reproduites par n’importe quel journal qui se veut sérieux et surtout qu’elles provoquent des cris d’indignation pareils à ceux que vous lancez, sans doute abusé par cette information erronée. J’apporte le démenti le Plus formel à toutes ces allégations. Je n’ai jamais soufflé mot de rien à propos du décès de Mgr Bekkers. Je n’ai jamais connu personnellement le défunt. Je compte sur votre collaboration pour faire publier un démenti par les journaux sur lesquels vous avez pu lire ces prétendues et calomnieuses affirmations. Ce sera votre amende honorable pour les insultes que vous m’avez adressées, sans doute dans les meilleures intentions et pour la défense de valeurs humaines, ecclésiastiques et divines … ». Page :300/300

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (111) 1984-1986, p. 35-36. De Schakel, 1984. Lettre du P. Stanislaus Vermeulen à Mgr Silvio Oddi, nonce apostolique en Belgique, Boxtel, 2 juin 1966 (suite à une campagne de presse au sujet de la mort Mgr Bekkers, notamment dans ‘Pan’ et la presse bruxelloise). Du P. Stanislaus Vermeulen, dans les ACR, quelques correspondances (1948-1966) dont certaines sont reproduites dans le bulletin De Schakel.