Religieux de la Province d’Angleterre. Une existence marquée par la maladie et le souci des ‘blessés de la vie’. John-Hyland Raynor est né le 6 novembre 1919 à Leyton (Essex) où son père, Edward-Joseph, est pharmacien. Il reçoit son éducation au St. Joseph’s Collège de Beulah Hill et, pour une courte période, à St. Michael’s Collège de Hitchin. Son père connaît les Assomptionnistes de Bethnal Green. C’est ainsi que John entre en contact avec l’Assomption. En 1937, il se rend au noviciat des Essarts (Seine- Maritime) où il prend l’habit le 30 mars et le nom de Frère Stephen. Profès annuel le 31 mars 1938, il passe au scolasticat de Lormoy (Essonne) pour ses études de philosophie. Le 19 octobre 1940, il est accueilli à la maison de repos de Lorgues (Var), à cause de la guerre et d’ennuis de santé. Sourd d’une oreille, il souffre de tuberculose et de graves troubles psychologiques. A Lorgues, il peut compléter ses études théologiques. Il y est admis à la profession perpétuelle, le 31 mars 1941. Il est ordonné prêtre en 1944 par l’évêque de Fréjus, Mgr Gaudel, alors qu’on ne lui donne pas longtemps à vivre. A son retour en Angleterre en 1944, il est traité comme un invalide. Il subit une grave opération aux poumons et passe au sanatorium de Ware. Sa santé ne se rétablit de façon durable qu’à partir de 1952, année de sa première obédience, comme vicaire à Bethnal Green. Il y demeure 26 ans, s’identifiant totalement aux gens de la paroisse et cherchant à répondre à leurs besoins. En dépit de sa faible santé et de ses excentricités, à la fois aimables et déplaisantes, devenues de véritables marques de sa personnalité il met tout son cœur à secourir les pauvres, les malades, les personnes en difficulté ou marginalisées. S’il ne sait pas toujours utiliser son intelligence et son bon sens pour sa propre gouverne, il se montre plein de sagesse et de finesse dans ses conseils pratiques pour les autres. A.A Il est fortement apprécié pour son travail pastoral dans les hôpitaux locaux, pour son ministère au confessionnal, pour la direction de la chorale et pour la prédication, forte et originale. Il est heureux de laisser à d’autres le souci des tâches administratives ou l’innovation des méthodes et programmes pastoraux. Dans les années 1970, Bethnal Green change, le quartier se dépeuple au profit de la banlieue, les vieux appartements sont démolis. Le P. Stephen, dit Steve, sent le vent tourner et ressent lui-aussi le besoin de changer. En 1978, il quitte Bethnal Green pour aider un prêtre de paroisse âgé, à Lowestoft. Il est apprécié pour son ministère à la prison de Blundeston. Il cultive l’humour et le langage terre-à-terre de ses ouailles. Après 6 ans de service à Lowestoft (1978-1984), il prend en charge l’aumônerie de Nazareth House, à Bonnyrigg (Edimbourg). Pendant six nouvelles années (1984-1990), il entreprend la traduction anglaise des Ecrits Spirituels du P. d’Alzon. On lui propose alors de se retirer dans la communauté de repos à Layrac (Lot-et-Garonne). Ne s’y sentant guère à l’aise, il accepte la suggestion du P. Joseph Salaün de prendre contact avec la communauté des Béatitudes de Saint-Luc, à Nérac (Lot-et-Garonne). Il y rencontre la jeune supérieure, Sœur Claire Myriam qui l’invite à rester dans sa communauté comme prêtre résident. Cette solution est pour le P. Steve une vraie bénédiction. Il bénéficie grandement du cadre porteur d’une vie communautaire structurée, priante, fraternelle, où l’on apprécie la liturgie et le chant. En dépit des angles rugueux et excentriques de son caractère, ü y est non seulement bien accepté mais très vite adopté et aimé. Le climat de support et d’affection a sur lui l’effet d’une puissante thérapeutique, lui qui a toujours marqué sa préférence pour des relations et un milieu de vie féminins. L’amitié et l’affection filiale de la prieure, Sœur Claire Myriam, apaisent son âme tourmentée. Il peut donner libre cours à sa dévotion mariale, suivant sans difficulté la règle de vie des Béatitudes et restant très attaché à sa famille de l’Assomption. il trouve là le raccourci de la miséricorde, de la paix et de la fidélité qui sont les vraies voies de son chemin intérieur. Il meurt sereinement le 9 avril 1996 à l’hôpital d’Agen. Ses obsèques sont célébrées à la chapelle de Layrac. Il est inhumé dans le caveau de l’Assomption au cimetière de Layrac.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VII) 1996-1997, p. 9-13. Lettre du P. Stephen Raynor aux religieux, Lowestoft, 4 décembre 1978. Du P. Stephen Raynor, l’édito du bulletin The Assumptionist, automne 1974, correspondances (1944-1979). Il a traduit en anglais les Ecrits Spirituels du P. d’Alzon. Notices Biographiques