Religieux français.
Un petit dauphinois à l’Assomption.
Alfred naît le 6 janvier 1877 à Saint-Sulpice-des- Rivoires, dans le Val d’Ainan (Isère), près de Saint-Geoire en Valdaine. En 1889, il frappe à la porte de l’alumnat voisin de Miribel-les- Echelles. Il achève sa scolarité à Brian (Drôme) de 1892 à 1894. Il prend l’habit au noviciat de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), le 9 août 1894, prononce ses premiers vœux en septembre 1895 et fait une année d’enseignement à Miribel (1895-1896), dans le cadre de sa deuxième année canonique de noviciat. Le 5 septembre 1896, à Livry, il fait profession perpétuelle et part à Rome pour ses études pendant cinq ans (1901). Il y décroche un doctorat en philosophie et une licence en théologie. Homme doux, discret, parlant peu, il a vraiment bénéficié de son séjour romain sur le plan intellectuel et sur le plan artistique, comme le montre la lecture de son journal. La maladie que dénote le teint pâle de son visage est déjà à l’œuvre: une pneumonie tuberculeuse décide de son retour en France.
Quelques années d’enseignement à Bure.
Il gagne d’abord Miribel pour peu de temps et, en 1901, il rejoint l’alumnat de Bure (Belgique) où l’on estime profitable pour lui le climat des Ardennes. Le 8 septembre 1901, il est ordonné prêtre à Louvain, ce qui lui permet d’aider au ministère paroissial à proximité de l’alumnat belge.
Pendant les vacances de 1904, il a le bonheur de participer au pèlerinage de Jérusalem et de donner ainsi des contours plus évocateurs aux récits évangéliques. Cependant ses forces diminuent, l’appétit disparaît et dès le 27 mars 1906, il doit garder la chambre: le médecin, fréquemment consulté, a conscience qu’il ne peut enrayer le mal.
Notices Biographiques A.A Page : 151/151 Le malade prévenu se prépare sereinement au grand passage. Il meurt, à vingt-neuf ans à peine dépassés, le lundi de la semaine sainte, le 9 avril 1906. Sa fin est calme à l’image de sa vie. Les funérailles ont lieu le mercredi saint 11 avril dans l’église paroissiale de Bure où il était connu comme prêtre desservant occasionnel. Toutes les communautés assomptionnistes de Belgique ont à cœur d’être représentées, le P. Pierre Descamps, supérieur de Bure préside l’office. Le P. Sulpice est inhumé dans le petit cimetière qui entoure l’église du village, près de la porte.
L’hommage de la paroisse.
Au nom de la communauté paroissiale, le curé de Bure tint à souligner quelques traits de la physionomie spirituelle du P. Sulpice:
« je ne viens pas prononcer une oraison funèbre. Je crois que les âmes fidèles qui ont paru devant Dieu préfèrent une prière inspirée par la charité aux éloges des vivants. Je ne vais pas tresser une couronne au P. Sulpice, je viens tout simplement, en mon nom et au nom de la paroisse, payer une dette au cher défunt dont nous déplorons la perte et lui donner un témoignage publie d’estime, d’affection et de reconnaissance. Il a tant de fois rempli dans cette église les fonctions du saint ministère qu’il peut être considéré en quelque sorte comme un prêtre attaché à la paroisse. Depuis son arrivée à Dure, que de fois nous l’avons vu célébrer dans cette église la sainte messe avec une édifiante piété. Il venait aussi aux veilles des fêtes entendre les confessions, diriger ses pénitents et les affermir dans la voie du bien. Malgré la maladie, il resta vaillant jusqu’au bout. Il y a peu de jours, à l’occasion d’une fête que vous n’avez pas oubliée, il composait une cantate excellente que nous avons entendu chanter. Sa vie a été courte mais remplie de mérites. Ses frères en religion, compagnons de son exil, ses élèves pour lesquels il s’est tant dépensé et nous aussi qu’il a édifiés et encouragés dans la voie du devoir et la pratique de la vertu, nous supplierons le Seigneur de donner à son fidèle serviteur le repos éternel et la gloire des saints… ».
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Bibliographies
Bibliographie et documentation Souvenirs 1906, n° 45, p. 248. L’Assomption 1906, n° 113, p. 74-75. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudrefray. Les archives de Rome gardent une vingtaine de correspondances du P. Sulpice à d’autres religieux de l’époque et son journal personnel de 1896 à 1901, d’une centaine de pages écrites très finement, sans rature, qui mentionnent surtout les visites et promenades romaines des étudiants assomptionnistes, dans un style télégraphique.