Sylvère (Auguste) GUILLERMIN – 1878-1898

Lieux de vie du Frère Sylvère. Thoiry est une petite localité
de l’Ain, dans l’arrondissement de Gex et le canton de Ferney- Voltaire.
Elle n’offre pas de particularité marquante, mais elle est connue dans
l’histoire de la Réforme pour la fondation d’un temple
calviniste dès 1537.
Notre-Dame des Châteaux, berceau des alumnats en Savoie, dans le
Beaufortin, fondé par le P. d’Alzon en août
1871, est à l’époque où le fréquenta le jeune Auguste en plein
développement. Le grand bâtiment du bas date de
1873.
Brian, sous le vocable de Saint Joseph, est un alumnat de la Drôme, dans un
petit vallon ombragé et frais, Investi en
1889 par transfert de Roussas qui lui-même avait relevé Alès en 1885. Le P.
Henry Couillaux en est le supérieur à l’époque où l’a fréquenté Auguste
Guillerrnin.
Enfin l’abbaye de Livry est acquise par l’Assomption en
1886 pour y implanter le noviciat déplacé en Espagne après les événements
de la fin de l’année 1880. C’est un ancien monastère bénédictin fondé au
XIIème siècle dont M. de Coulanges, le ‘tout bon’, siècle, parent de Mme de
Sévigné, a été abbé au XVIIème commendataire.

Sylvère (Auguste) GUILLERMIN

1878-1898

Religieux français, profès in articulo mortis.

Une vie dans l’espace d’un matin.

D’après le Registre des Religieux, Auguste Guillermin est né le 14 octobre 1878 à Thoiry, dans l’Ain, à l’époque diocèse de Belley. Il est alumniste à Notre- Dame des Châteaux (Savoie), puis à Brian (Drôme). Il entre au noviciat à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) où il prend l’habit le 6 septembre 1896, sous le nom de Frère Sylvère. Sans doute fait-il profession l’année suivante, mais à une date qui nous est inconnue. Pour des raisons de santé, il retourne dans sa famille. C’est le P. Théodore Defrance qui reçoit ses vœux perpétuels in articulo mortis, le 25 juillet 1898, à Thoiry. Il y meurt le 5 août 1898 et y est inhumé le lendemain, à 15 heures. Le curé du village écrit au P. Ernest Baudouy: « Ce cher enfant est au ciel, car il avait fait le sacrifice de sa vie entre les mains du P. Théodore, et, depuis ce jour, il n’avait cessé d’offrir ses cruelles souffrances à Dieu. C’est ainsi que meurent les saints. Puissé-je mourir de même! ».

Le recours aux Ephémérides de Livry.

En feuilletant les cahiers d’archives du noviciat de Livry, nous pouvons apporter quelques précisions d’ordre biographique à cette courte notice consacrée au Frère Sylvère. Le groupe d’alumnistes de Brian est arrivé à Livry le mercredi 26 août 1896. Il se compose de 9 postulants, candidats à la vie religieuse assomptionniste: Charles Cordier, devenu Frère Donat; M. Joseph Mont-masson, devenu Frère Ezéchiel; Claudius Chappaz, devenu Frère Jourdain; Thomas Baxès, devenu Frère Léodegar; François Bermond, devenu Frère jovien; Lucien Armanet, devenu Frère Crescent; Auguste Guillermin, notre Frère Sylvère; Pierre Viala, devenu Frère Colomban; Stéphane Vionnet, Frère Mamert.

Le lendemain, le groupe est grossi par l’arrivée de 13 postulants de Clairmarais et de 3 candidats à la vie religieuse de Villecomtesse. Du Pas-de-Calais, ce sont: Guillaume Robin (Frère François de Sales), Joseph Staub (Frère Marie-Clément), Emilien Evrard (Frère Evrard), Marie-Joseph Chassagne (Frère César), Léonide Chaumet (Frère Elisée), Léon Poujoule (Frère Marie-Léon), Eugène Brunel (Frère Claudien), Charles Martain (Frère Philibert), Maurice Boscheron (Frère Christian), Bertin Moreel (Frère Libert), Ludovic Struyf (Frère Floribert), Fernand Créteur (Frère Silvestre) et Vital Charpentier (Frère Vital). De l’Yonne, ce sont: Clément Servant (Frère Servant), Emile Ladret (Frère Marie-Emile) et Joseph Petit (Frère Basilien). Le dimanche 6 septembre est un grand jour de fête à Livry: ont lieu d’abord 8 ordinations sacerdotales, suivies des 29 prises d’habit. Une ‘illumination multicolore’ éclaire la grotte de Notre-Dame de Lourdes dans le parc de la propriété, en l’honneur des ordonnés, des nouveaux novices et du groupe des novices qui se préparent à un pèlerinage à Reims. Une année plus tard, le mercredi 8 septembre [18971 ont lieu les professions des Frères Nicaise, jovien, Mamert, Marie-Clément, Philibert, Floribert, Crescent, Claudien et Servant. Les éphémérides précisent: « Le Frère Sylvère, malade, a été retardé pour cette raison ». On ne retrouve la trace du Frère Sylvère dans les archives qu’au samedi 5 août 1898 où il est dit très laconiquement: « La messe de Requiem est chantée pour le frère Sylvère ». Ainsi s’achève sur le papier la vie éphémère d’un jeune religieux, mort à 20 ans.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Souvenirs 1898, n° 360, p. 273. Lettre à la Famille, 1948, n° 40, p. 4. Ephémérides de Livry (1896-1898), ACR. Notices Biographiques