Theodoor (Rein) GRAAFSMA – 1928-1995

Changement de cap impossible à 1’Assomption. En 1954, le Frère Theodoor
envisagea la possibilité de changer de statut: passer de l’état de frère
convers à celui de frère de choeur, en vue de demander le sacerdoce. Il
s’adresse en ce sens au P. Domitien Meuwissen, de la Curie généralice. Pour
cela, il
cherche à obtenir une dispense du n° 8 des Constitutions de l’époque qui
prescrit l’impossibilité d’un tel
passage. Vu son âge, vu ses difficultés pour les études, le P. Meuwissen
lui déconseillé
alors fortement toute poursuite en avant de ce projet. On lui enjoint de
s’efforcer d’être un saint religieux frère dans l’état où il se trouve.
Toutefois, s’il veut absolument tenter de se remettre aux études parce
qu’il croit percevoir dans ce désir la volonté de Dieu, il lui est
conseillé de demander 6 mois d’essai en ce sens. Si cet essai se révèle
positif, il peut alors demander à quitter la Congrégation des
Assomptionnistes où ce transfert d’état n’est pas possible; mais le P.
Général se fait fort d’appuyer sa
démarche pour trouver une autre famille religieuse où la chose serait
possible d’après le texte des Constitutions.

Theodoor (Rein) GRAAFSMA

1928-1995

Religieux de la Province des Pays-Bas.

Premiers pas.

Rein Graafsma naît le 8 septembre 1928 à Blauwhuis (Wimbritseradeel) en Frise, aux Pays-Bas, dans le diocèse d’Utrecht. Peu de temps après sa naissance, sa famille déménage à Naarden. Après avoir passé quelques années chez les Frères de Maastricht, il entre à l’Assomption. Il prend l’habit religieux le 24 septembre 1946 sous le nom de Frère Theodoor et fait ses premiers vœux le 25 septembre 1947, à Halsteren. Le P. Aegidius Beckers, maître des novices, note sur son rapport: « Le Frère, étant jeune, a encore toutes les manières d’un enfant. Un jour il est enthousiaste, joyeux; un autre sans vie. Pour le travail et le dévouement, c’est un exemple. Il lui faudra une bonne direction ». C’est le 25 septembre 1951 que le Frère Theodoor prononce ses vœux perpétuels comme frère coadjuteur. Le P. Wiro Van Den Dungen, supérieur provincial, en l’admettant à la profession perpétuelle, ne cache pas les difficultés qui ont pu surgir dans la vie de ce religieux adonné surtout à des services internes: « Le Frère Theodoor reste un peu un problème ou une énigme pour certains. Tous reconnaissent qu’il a fait d’énormes progrès pour dominer les traits saillants de son caractère. Il reste un Frison: lorsque ces gens se butent, ils n’ont pas peur de le montrer. Mais nous faisons fond sur ses qualités et aptitudes: piété, dévouement, droiture et intelligence, en admettant de possibles difficultés à venir ».

Activités: cuisine et économat.

De 1947 à 1983, le Frère Theodoor qui par la suite reprend son prénom de baptême, Rein, fait partie de la communauté de Boxtel. Il travaille, comme cuisinier d’abord dans la communauté du château où est situé le provincialat et la procure des Missions,

et ensuite à l’école apostolique Sainte-Thérèse de Stapelen (Boxtel) où, dans les années 1950 et 1960, étudient annuellement quelque 150 alumnistes dans le cadre de l’enseignement secondaire classique. En 1969 il est nommé économe à l’alumnat. Lorsque par décret ministériel les écoles privées sont interdites en Hollande et que l’internat est fermé, le Frère Rein est nommé dans la troisième communauté de Boxtel ‘Parkweg’ pour y exercer la même fonction.

En longue maladie.

En 1983 des problèmes de santé commencent à apparaître: le Frère Rein est nommé à Nimègue où il va passer la dernière période de sa vie. Rein est un homme communautaire et lorsque le cuisinier de sa nouvelle communauté tombe malade, malgré une santé dégradée, il se remet à faire la cuisine. Mais sa santé, laissant de plus en plus à désirer, il est forcé d’abandonner cette fonction et exerce la charge d’aide-économe. Il a eu des difficultés à accepter de ne plus pouvoir rendre de grands services à la communauté, mais, de nature délicate, il fait ce que ses forces lui permettent de faire: porter attention à de nombreuses petites choses qui rendent la vie en communauté agréable. « Nous avons connu Rein comme un homme de silhouette élancée, de taille fine, d’aspect plutôt fragile. Il nous a raconté que pendant la guerre ses parents avaient dû le mettre en pension et le confier à des personnes plus fortunées, à cause de sa santé fragile. Homme sensible et dévoué, il manifeste son attention aux autres par une grande délicatesse, des conversations à voix douce et sur un ton retenu et une correspondance fidèle avec les missionnaires. S’il lui arrivait de critiquer les pratiques de l’Eglise et la Congrégation, on le savait aussi pieux et attaché aux formes anciennes de la liturgie, du chant grégorien », se souvient le P. Patrick Van Der Aalst. Le mercredi 25 janvier 1995, un troisième infarctus du myocarde est fatal au Frère Rein. Il meurt à l’hôpital Canisius-Wilhelmina de Nimègue, peu après son transfert. Les obsèques sont célébrées à l’église St Pierre de Boxtel. Il y est inhumé.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologie (VI) 1994-1995, p. 61-62. De Schakel, april 1995, n° 5, p. 91-99. Dossier personnel ACR (correspondances du Fr. Theodoor avec le P. Domitien Meuwissen: 1954). Traduction établie par le P. Louis Augustijns. Notices Biographiques