Tiburce (Ernest) DONCHE – 1876-1941

Beïus, 1931.
« Nous venons d’avoir deux professions de novices de chœur et deux prises
d’habit, faites solennellement par notre évêque, Mgr. Frentiu. Ce sont mes
deux seuls novices: le Frère de chœur Stefan Berinde et le Frère convers
Juliu
Dicoiu. Avec deux postulants convers et deux Frères convers profès, les FF.
Dimitri et Andreiu un troisième le Frère Tosif vient de partir pour la
caserne -c’est toute ma communauté. Vers la Noël ou le premier de l’an,
deux prêtres doivent venir comme novices. Je pense que le Père Evrard vous
a annoncé que le Frère Emilian Andrea, convers,
avait fait, le 13 juillet, sa profession perpétuelle. Nos Frères convers
deviennent d’habiles typographes, ils terminent en ce moment un numéro
spécial de 164 pages, avec images hors texte, entièrement consacré à la
Sainte Vierge. D’ici peu ils composeront une petite brochure sur les
Assomptinnistes, petite brochure qui nous fera connaître en Roumanie.
Tiburce, Beïus, 23 octobre
1931.
Lettre à la Dispersion, 1931, n° 414, p. 303.

Tiburce (Ernest) DONCHE

1876-1941

Religieux de la Province de Lyon.

Des jumeaux à l’Assomption.

Ernest Donche est né le 16 mars 1876 à Boëge (Haute-Savoie), au diocèse d’Annecy. Il devient alumniste à Notre-Dame des Châteaux en 1890 et rejoint l’alumnat de Biran (Drôme) de 1892 à 1894. Il y est en compagnie familiale puisque Ernest est le frère jumeau de Gustave, également alumniste les mêmes années, aux mêmes lieux, devenu par la suite le P. Valérien (1876-1902), mort prématurément à Kadi-Keuï à 26 ans. Le 10 août 1894, les deux frères reçoivent l’habit à Livry, des mains du P. Emmanuel Bailly, Ernest sous le nom de Frère Tiburce et Gustave sous le nom de Frère Valérien. Quelques mois après, ils sont dirigés tous les deux sur le noviciat de Phanaraki (Turquie d’Asie) dont le P. Félicien Vandenkoorhnuyse est le responsable. lis prennent le bateau des pèlerinages à Marseille, le Notre-Dame de Salut, qui les conduit d’abord en Palestine. Ils sont les témoins indemnes du passage du Cison en crue qui faillit être fatal à quelques pèlerins. Le 15 août 1895, les deux frères prononcent leurs premiers vœux: « Le Frère Tiburce est un bon enfant qui suit tranquillement son chemin sans difficulté. C’est un religieux, dévoué, qui ne marchande pas avec les sacrifices, édifiant par sa simplicité, son bon esprit et sa bonne tenue ». Les deux frères se retrouvent encore ensemble à la maison d’études de Kadi-Keuï (1896-1900) et sont ordonnés prêtres le 2 septembre 1900 par Mgr. Bonnetti vicaire patriarcal de Constantinople. Ce ne sont pas les débuts dans la vie apostolique qui les sépare puisqu’ils sont nommés ensemble professeurs à Koum-Kapou (Turquie d’Europe, sur la rive occidentale du Bosphore), mais la mort qui enlève prématurément le P. Valérien le 21 octobre 1902, vaincu par une occlusion intestinale.

Le P. Tiburce reste à Koum-Kapou de 1900 à 1907. Bien qu’étant du rite latin, il s’occupe beaucoup du rite grec que suivent ses élèves et dont il connaît bien la spécificité. Chantre de talent, il aide à la célébration du rite grec en dirigeant les chants. En 1907, le P. Tiburce est envoyé à la mission de Gallipoli, alors terre turque, où il réside de 1907 à 1914. Mobilisé en août 1914, il est consigné à l’armée jusqu’en 1917, d’abord infirmier, puis interprète pour la langue grecque dans l’armée d’Orient, sur les bateaux La Vérité et La Justice qui mouillent au Pirée. De constitution plutôt faible, il est rendu à la vie civile en août-septembre 1917. jusqu’à la fin de la guerre, il est affecté à l’orphelinat du P. Halluin qui s’est replié d’Arras sur Le Reray, dans l’ancien séminaire du diocèse de Moulins (Allier).

Une vie pour la mission d’Orient, en Turquie et Roumanie.

Après la guerre, le P. Tiburce est à nouveau affecté à la mission d’Orient qu’il va servir dans différents postes: Eski-Chéir (1919-1920), Gallipoli (1920-1922) dont la liquidation est prononcée, Konia en Turquie d’Asie (1922-1925), à nouveau Koum-Kapou (1925-1926). C’est en 1926 que le P. Tiburce, nommé à Lugoj dans la nouvelle mission assomptionniste de Transylvanie roumaine, passe au rite gréco-byzantin, dit uniate. De 1928 à 1932 il est nommé maître des novices à Beïus, Casa Domnului. En 1933, il vit seul à Bucarest pour préparer une fondation assomptionniste dans la capitale roumaine Ce n’est qu’à partir de 1935-1936 qu’il reçoit pour compagnon celui qui va être le main-d’œuvre de l’implantation fixe dans une résidence construite à Bucarest, le P. Marie-Alype Barrai. En renfort, arrive en 1937 le P. Austin Treamer et en 1938, cette petite communauté peut accueillir l’Institut byzantin transféré de Kadi-Keuï. sous te même toit vivent harmonieusement une communauté de rite latin et une communauté de rite oriental. Il meurt le lundi 7 avril 1941, à 65 ans accomplis, d’une congestion cérébrale au sanatorium des Sœurs de Saint-Vincent de Paul, à Bucarest. Il est inhumé le mercredi 9 avril au cimetière de la ville, après une célébration religieuse qui a lieu dans la chapelle des Lazaristes, voisine du sanatorium, et à laquelle l’archevêque de Bucarest, Mgr. Alexandre Cisar, a tenu à participer.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1941, n° 839, p. 127-129; n° 840, p. 149. Correspondances dans les ACR (1906-1931) et rapports sur Gallipoli (1921). Lettre du P. Marie-Alype Barral, Bucarest, 12 avril 1941 (détails sur la mort du P. Tiburce Donche). Notices Biographiques