Toussaint (T. -Louis-Marius) CHAZALON – 1876-1965

Handicape de santé.
« Deux faits peu connus vont handicaper pour la vie l’état de santé
précaire du P. Toussaint et entraîner pour lui la nécessité d’une activité
plus réduite.
Le premier accident corporel survient au Frère Tousssaint téméraire et trop
imprudent à Jérusalem: il fait une chute volontaire, mais d’une hauteur
excessive et surtout déconseillée par tous ses confrères.
Le second lui arrive sous la forme inattendue d’une autre chute dans une
fondrière imprévisible et dans l’unif orme plaine du désert de
Bosra (Syrie), au cours de ces randonnées de vacances archéologiques et de
.caravane’ ‘scientifique avec le P. Germer-Durand. Sur le moment, il ne
ressent à deux reprises qu’une grande émotion. Mais par la suite des
douleurs se font sentir dans tout l’organisme qui vont s’aggraver, ainsi
qu’une claudication de plus en plus prononcée. Cet état physique va
déterminer une somme de travail plus mesurée, à la mesure de forces
diminuées et de possibilités réduites. Cela explique aussi que les portes
de la maison de Lorgues lui aient été ouvertes à un âge inhabituel ».

Religieux de la Province de Lyon.

Ardéchois austère et fidèle.

Toussaint est né à Ourlette, commune de Laval- d’Aurelle (Ardèche) le 20 novembre 1876 dans une famille patriarcale. A douze ans, adolescent, Toussaint entre à l’alumnat de grammaire de Villecomtesse (Yonne) en 1888 pour terminer ses études secondaires à Clairmarais (Pas-de- Calais) en 1895. Son choix étant fait pour l’Assomption, il entre au noviciat de Livry où l’habit lui est donné par le P. Edmond Bouvy le 10 août 1895. Le gouvernement français de l’époque accorde la dispense de tout service militaire au jeune religieux qui va vivre à l’étranger au moins pendant 10 ans pour y diffuser la culture nationale. On comprend que Frère Toussaint cherche à bénéficier de cette disposition en allant rejoindre le noviciat de Phanaraki (Turquie), sous la houlette du P. Félicien Vandenkoornhuyse. Admis à la première profession le 8 septembre 1896, le Frère Toussaint prononce ses vœux perpétuels le 10 août 1897. Il part ensuite se préparer au sacerdoce à la maison d’études de Notre-Dame de France à Jérusalem (1897-1903) où il est ordonné prêtre le 20 décembre 1902 par Mgr Piavi. A l’étude on est féru d’histoire et d’archéologie palestiniennes. Toussaint contribue à enrichir tel ou tel article du Guide de Palestine, édité par les professeurs du scolasticat, et à découvrir telle ou telle borne militaire des voies romaines antiques.

Enseignement et aumônerie.

La vie apostolique du P. Toussaint se déroule sur deux fronts: l’enseignement et l’aumônerie. Il est d’abord enseignant en Orient même, à sa sortie de la maison d’études de Jérusalem en 1903, dans les écoles d’Ismidt (1903-1904), de Gallipoli (1904-1906), puis au collège Saint- Augustin de Philippopoli-Plovdiv (1906-1908).

Il accomplit ensuite un court stage comme secrétaire à la revue du Noël à la Bonne Presse (1908-1909, avant d’être obligé à une année de repos à San Remo sur la côte ligure italienne (1909-1910) avant de repasser la frontière française pour Menton-Carnolès (1910-1911) où il s’adonne à la rédaction des Vies des saints. Il passe ensuite dans les alumnats de Bure (1911- 1912), de Taintegnies (1912-1914) en Belgique. En raison de son exemption de toute obligation militaire, il peut durant toute la première guerre mondiale exercer des fonctions d’enseignement au collège de Nîmes (Gard) de 1914 à 1919. Sa vie d’enseignant lui fait connaître encore deux alumnats: celui de Saint-Maur sur les bords de la Loire (1919-1921) et celui de Miribel-les-Echelles en face des montagnes de Chartreuse (1921-1934) où il fait en plus fonction de vicaire supplétif. En général il n’est pas titulaire de classe, mais il enseigne des matières considérées comme secondaires, l’histoire, l’instruction religieuse et même un peu de surveillance, à l’occasion.

La deuxième partie de la vie apostolique du P. Toussaint est consacrée à des fonctions pastorales de type aumônerie: sans doute aussi l’âge qui le conduit à la condition de vie d’un septuagénaire lui rend pénible le mouvement de la jeunesse étudiante. Il va ainsi aider les religieux de Marseille dans le service de différentes communautés religieuses (1934-1935). Mais la vie trépidante de la grande cité phocéenne lui fait demander le poste plus reposant d’aumônier des Religieuses de l’Assomption à San Dalmazo (Italie) où il reste cinq ans (1935- 1940). Il passe ensuite à Florence comme aumônier des Oblates de la rue Borgo Pinti (1940- 1945). C’est alors que vient pour le P. Toussaint le moment d’avancer l’heure d’une retraite définitive. Il est reçu à la maison de repos de Lorgues en 1945 et va y vivre les vingt dernières années d’une longue existence (1945-1965). On lui demande un soir s’il désire être veillé. « Oh non! je mourrai bien tout seul! ». C’est ce qui lui arrive le 23 avril 1963, à 89 ans. Ses obsèques se déroulent le 24 avril, présidées par le P. Rogatien Pellicier. Il est inhumé dans le caveau de l’Assomption qu’il a pris plaisir à voir construire dans la propriété de Lorgues.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. janvier 1966, p. 117-118. Rhin-Guinée (Bulletin de la Province de Lyon), 1965, n° 60, p. 11-12. Le Petit Alumniste (Bulletin de Miribel) , 1935, n° 554, p. 5; 1965, n° 758 p. 11. Les ACR ont gardé un bon lot de correspondances du P. Toussaint Chazalon, écri- tes entre 1903 et 1940, chroniques et nouvelles de ses différentes insertions et résidences.