Religieux de la Province de Lyon.
Années de jeunesse et de formation.
Dominique Chelle est natif des Hautes- Pyrénées: il voit le jour à Castelbajac le 3 décembre 1881. Sa formation se déroule dans le cadre des alumnats: Villecomtesse (Yonne) en 1893, Le Breuil dans les Deux-Sèvres de 1894 à 1896 et Brian dans la Drôme de 1897 à 1898.Le P. Vincent de Paul Bailly lui donne l’habit à Livry le 8 septembre 1899. Ses supérieurs l’envoient poursuivre son temps d’initiation à la vie religieuse au noviciat Saint-Jean de Phanaraki (Turquie) où il prononce ses premiers vœux le 8 septembre 1900. On lui fait passer quelques années pour l’éprouver dans les maisons d’œuvres, son maître des novices, le P. Benjamin Laurès, le trouvant trop obstiné dans ses idées. C’est également à Phanaraki que Dominique devenu Frère Urbain, prononce ses vœux perpétuels le 8 septembre 1902. De 1901 à 1905, le Frère Urbain réside habituellement au collège Saint-Augustin de Philippopoli (Bulgarie) comme professeur de classe spéciale. C’est dans les maisons d’enseignement en Orient qu’il va donner le meilleur de lui-même et marquer son attachement à la jeunesse par de longues années de professorat. A partir de 1905, le Frère Urbain peut reprendre son parcours de formation: il va à Notre-Dame de France de Jérusalem pour les études de philosophie (1905- 1906) et pour celles de théologie (1907-1910). Il y est ordonné prêtre par Mgr Piccardo le 10 juillet 1910. De 1911 à 1914, le P. Urbain Chelle enseigne à Karagatch. Il parle d’ailleurs très bien la langue bulgare.
A l’épreuve de la grande guerre, en Orient.
C’est principalement sur le front de Salonique que le P. Urbain va connaître les années de la première guerre mondiale où il remplit les fonctions de sergent-chef.
Sa pratique courante de la langue bulgare le fait choisir comme interprète au quartier général du général Franchet d’Esperey, lors des pourparlers d’armistice. En cette qualité, il accueille les plénipotentiaires bulgares sur le front des combats et comme c’est un dimanche, il les prie d’attendre d’être reçus par le général, à l’issue de la messe dominicale. Après le retour de la paix, le P. Urbain reprend du service dans l’enseignement en Orient: à Karagatch où il devient directeur de l’école (1919-1923), puis de longues années à Philippopoli-Plovdiv (1923-1935).
Retour en Occident, Marseille et Paris.
Le P. Urbain rentre en France en 1935. En 1924, il a fait choix de la province de Lyon à cause de ses nombreuses années de présence et de service en Orient où il est lié à de nombreux religieux. Il est donc affecté à son retour à l’aumônerie du Foyer du Marin, voisin de l’asile de nuit des Frères de Saint-Jean de Dieu. Cette proximité explique la manière dont il deviendra par la suite aumônier de l’œuvre des jeunes Garçons Infirmes de la rue Lecourbe Oudinot. Homme très religieux, simple et modeste, il remplit partout ses fonctions avec un attachement fidèle aux jeunes qu’il aime de tout son cœur. Mais la maladie le gagne, déjà au cours de l’été 1952 durant lequel il éprouve une grave crise cardiaque. Bien qu’il se dise toujours bien portant et qu’il ne paraisse pas souffrir, il a de plus en plus de la peine à remplir sa tâche au point que ses supérieurs songent un moment le diriger vers une maison de repos. Mais son désir à lui est de rester parmi les jeunes infirmes de l’hôpital Saint-Jean de Dieu à Paris dont il a fait sa maison. C’est là qu’il meurt le jeudi-Saint 2 avril 1953, à l’âge de 72 ans, après quelques jours de soins plus intensifs. Il est inhumé dans le caveau des religieux de l’Assomption, au cimetière Montparnasse de Paris.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1954, p. 69. Lettre à la Famille 1954, n° 164, p. 17. Lien Hospitalier, 1953 (article du chanoine Menard). Le P. Urbain Chelle a laissé quelques correspondances écrites entre 1906 et 1944.