Valeer (Lucien-J.-J.) PIJPOPS – 1922-1969

Bogota, 1963.
« Pour n’être à charge à personne, vu que ma présence ici en Colombie
pourrait causer des querelles et des difficultés, je vous demande
de bien vouloir me concéder mon transfert à la Province de Belgique. Je
n’accuse personne, uniquement je remercie le bon Dieu de
m’avoir envoyé cette épreuve d’être pris entre deux feux, d’une part
l’ambassade de Belgique et la Congrégation et d’autre part ma paroisse et
la Congrégation. Je vous demande de pouvoir rester ici cette année pour
payer mes dettes causées par la réparation de l’église. Ainsi tout restera
en paix et tout le monde sera content. Les documents en mon pouvoir parlent
en faveur de ma façon d’agir. Je ne peux faire confiance à personne, vu les
contradictions. Je peux dire en toute tranquillité que j’ai été juste. Les
circonstances ont voulu que je sois victime. J’ai défendu ma communauté en
montrant que les trois exigences essentielles pour
être assomptionniste me sont chères. Si les apparences peuvent dire le
contraire, cela ne changerait en rien ma rectitude dans ma façon d’agir:
j’ai agi avec hardiesse, avec franchise et avec désintéressement ».
P. Lucio.

Notices Biographiques A.A

Religieux de Belgique-Nord, en mission en Colombie. Curriculum vitae. Lucien-Josef-Julien Pijpops est né le 12 décembre 1922 à Donck, dans le diocèse de Liège, en Belgique (Limbourg). Il fait ses études secondaires à Zepperen et Kapelle-op-den-Bos (19361942). Il entre au noviciat de Taintegnies, le 27 septembre 1942, sous le nom de Frère Valeer, et il y prononce ses premiers vœux, le 28 septembre 1943. Les études de philosophie se déroulent au Bizet et à Saint-Gérard, de 1943 à 1946, et celles de théologie à Saint-Gérard et Halle (1946-1950). Le Frère Valeer prononce ses vœux perpétuels à Saint- Gérard, le 28 septembre 1946. Il est ordonné prêtre le 27 décembre 1949, à Halle. Au lendemain de son ordination, il part pour la Colombie où le souci de son service ministériel prime sur tout le reste. On lui connaît une première affectation à l’église Saint- Nicolas de Cali comme vicaire (1950-195l)-, puis à Santa Sofia à Bogota, d’abord comme vicaire (1951- 1960), puis comme curé (1960-1963). Il reprend son prénom de baptême Lucien et le transforme en Lucio. Il revient alors en Belgique de 1963 à 1965 après avoir connu pas mal d’incompréhensions et de difficultés qui le font beaucoup souffrir, notamment à cause de son engagement social. Il rend alors quelques services temporaires comme professeur de religion à Heverlee, Aarschot et Zaventem. Mais son cœur est resté en Colombie et il demande à retourner en Colombie en 1965. Il reprend sa place de curé à Santa Sofia à Bogota (1965-1969). Il y fonde un ouvroir pour les personnes qui savent coudre ou désirent apprendre à coudre; il guide six groupes de Légion de Marie dont deux composés d’universitaires qui deviennent des catéchistes. Dans son travail pastoral, il n’oublie jamais les nécessiteux et les malades A.A et leur fournit tout ce qu’il peut pour soulager leurs misères: café, pain, médicaments, tout cela avec grande discrétion. Grâce à des collectes et à des tombolas, il peut fonder un dispensaire où l’on a calculé que quelque 10.000 pauvres ont pu être soignés gratuitement. Lui-même construit les plans d’un nouveau bâtiment qui ouvre ses portes 15 jours seulement après son décès. Il fonde la sociedad fraternal, association qui a pour but d’aider les gens dans la détresse. Il anime également un groupe de la Conférence Saint- Vincent de Paul, comprenant 60 membres de tous âges. A la Toussaint de 1969, il se fatigue beaucoup en confessions et célèbre plusieurs messes avec homélie. L’après-midi du 2 novembre, il se rend à l’église pour préparer un baptême, mais se sent trop fatigué et demande de l’aide à un confrère. Il se rend à la cuisine proche pour prendre un verre d’eau qu’il demande à la cuisinière de la maison. Elle n’a pas le temps de lui remplir le verre que le Père Lucio s’effondre sur place. Le médecin contacté d’urgence ne peut que constater le décès, par infarctus. Le Père Lucio est inhumé sur place, à Bogota, le 3 novembre. Personnalité. Le P. Lucio était estimé comme un homme délicat, portant beaucoup de soucis, souvent passionné quand il remarquait de l’injustice. Très charitable et serviable, il était souvent dépassé ou joué à cause de sa bonté naturelle dont on usait et abusait. Grand travailleur, il ne rechignait pas devant les travaux manuels à entreprendre et, dans les longues courses, on le comptait parmi les premiers. Homme franc et sincère avec ses confrères, il avait de la peine à supporter les situations inhumaines et dégradantes de la vie de la population pauvre de Colombie. Malgré l’énormité de la tâche, il voulait avec des moyens fatalement limités apporter des éléments de solution aux cas de détresse les plus flagrants. Dans un quartier pauvre de la ville, il construisit, une église qu’un tremblement de terre endommagea par la suite. Il rêvait de pouvoir la restaurer le plus vite possible et pour cela organisait des fêtes afin de réunir les sommes nécessaires.

Bibliographies

Bibliographie et documentation- B.O.A. novembre 1970, p. 148. Dossier ‘In memoriam Pater Lucien Pijpops’, 17 pages. Lettre du P. Lucio Pijpops au P. Wilfrid Dufault, Bogota, 16 mars 1963. Du P. Valeer Pijpops, dans les ACR, une correspondance (1963), rapports sur Bogota (1960- 1962). Notices Biographiques