Valentin (Antoine) COUDERT – 1877-1949

Aumônier des P.S.A. à Thiais.
« Le P.Valentin s’est dévoué chez nous pendant 46 ans! Son dévouement
s’est traduit chez nous de toutes les manières. I1 aimait le travail manuel
et
avait des aptitudes étonnantes: réparer le pédalier de l’harmonium,
remonter une porte, réparer les fuites d’eau, les circuits électriques. A
tout moment disponible, il arrivait avec ses outils, souriant, visiblement
heureux de rendre service. I1 s’était aménagé un atelier où tout était
rangé avec méthode sur des étagères et dans des tiroirs. Sur la porte il
avait malicieusement fixé une plaque de métal annonçant:’Le Juge de paix
est au premier étage’. Jamais désœuvré, on le trouvait cultivant son
jardin, récoltant les fruits, réparant les paniers et en fabriquant avec
des branches de noisetier. Une Sœur, nouvelle, se laisse-t-elle à dire qu’à
Mérantais elle avait un balai de bouleau que faisait Valentin, il répond
sans sourciller: ‘Ic i aussi c’est Valentin qui les fait!’. Avec lui, la
maison ignorait les
visites onéreuses des ouvriers… Et comment
rapporter tous les témoignages entendus sur son action apostolique’?… ».
P.S.A.

Religieux de la Province de Paris.

Indications du Registre.

Antoine Coudert est né le 20 février 1877 à Saint-Etienne-aux-Clos dans la Corrèze. Il fait ses études de grammaire au Breuil (Deux- Sèvres) de 1890 à 1893 et celles d’humanités à Brian (Drôme) de 1893 à 1893. Le jeune Antoine prend l’habit à Livry le 10 août 1895 sous le nom de Frère Valentin, y prononce sa première profession le 10 août 1896 et ses vœux perpétuels le 10 août 1897 à Arras où il a été envoyé comme professeur. Les bureaux de recrutement militaire ne veulent pas de lui, sa santé laissant déjà à désirer. Il va donc à Rome faire ses études de philosophie (1897)1898), à Toulouse (1898-1900), Bure (1900) et Louvain (1901-1903) pour les études de théologie. Il y est ordonné prêtre le 25 juillet 1903. Cette même année, il est aumônier des Petites Sœurs de l’Assomption à Thiais (Val-de-Marne), poste qu’il va garder toute sa vie. Il assure également de longues années un service de secrétariat de l’Association de Notre-Dame de Salut, au bureau de l’Avenue de Breteuil à Paris. Plutôt faible en dépit de sa carrure d’Hercule, il va consulter deux médecins: l’un lui demande de manger peu, l’autre lui conseille une forte suralimentation. Que faire devant une telle alternative? « A tout prendre, je préfère essayer d’abord le second moyen de vivre! », consigne qu’il suit fidèlement jusqu’à 73 ans!

Secrétaire et aumônier.

En 1903, le P. Valentin pour ses deux fonctions fait partie de la communauté de la rue Camou à Paris, mais il préfère habiter dans une petite maisonnette des Sœurs à Thiais, au fond d’un jardin. Deux ou trois fois par semaine, il se rend à Paris au bureau des pèlerinages: il y trouve son homonyme le Frère Valentin [Teillon]

et un confrère le P. Eutrope Chardavoine. On y prépare soigneusement la composition des 30 trains spéciaux du pèlerinage national de l’année et on veille à l’examen des milliers de dossiers de malades, avec patience, avec prudence et avec sagacité. Le P. Valentin sait se montrer sévère dans le tri nécessaire à opérer. Il y a aussi la rencontre mensuelle avec le Comité central de l’Association qui récolte les fonds grâce à des ventes de charité. Pendant la guerre 1914- 1918, le P. Valentin aide aussi à l’œuvre des autels portatifs dont 8.000 sont adressés aux prêtres-soldats sur le front et dans les unités militaires. Après la guerre une souscription est-elle ouverte au bénéfice des diocèses envahis qui ont eu beaucoup de besoins à satisfaire, là encore le P. Valentin se montre efficace. De nouveau en 1940-1941, sous la direction des PP. Charles Vitel et Olivier Dabescat, le P. Valentin travaille à l’œuvre des chapelles portatives et à l’envoi aux prêtres mobilisés comme aux aumôniers militaires de 6.000 autels portatifs. Il sait également quitter la capitale pour aller s’adresser aux comités diocésains. Homme consciencieux, parfois un peu bougon mais oublieux de lui-même, il aime la compagnie des ‘anciens’ de l’Assomption: les PP. Ernest Baudouy, Maximin Vion, Eutrope Chardavoine, Antonin Coggia et Hilaire Canouel qu’il fréquente à Paris. Il lui arrive de souffrir devant l’évolution des méthodes et des personnels. En 1938, il doit subir une intervention chirurgicale. Le 26 juin 1949, il est heureux de recevoir en la présence des religieux de la rue François 1er et de l’avenue Bosquet le sacrement des malades. Ses crises cardiaques deviennent de plus en plus fréquentes et de plus en plus fortes. Le vendredi 19 août, il célèbre la messe pour la dernière fois, il ne peut presque plus parler. Les médecins notent avec inquiétude les effets d’une crise d’urémie qui se révèle fatale le 23 août 1949, date de son décès chez les Petites Sœurs à Thiais. Il est inhumé sur place, à Thiais, dans le caveau des religieuses auprès desquelles il s’est si longuement dévoué.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille, 1949, n° 81, p.70; n° 83, p. 77; n° 84, p. 81-83. Dans les ACR subsistent de nombreuses lettres du P. Valentin Coudert (1900- 1945).