Religieux français. Une vocation pyrénéenne. Germain Planté voit le jour, le 3 janvier 1893, à Madiran, petit village à quelque 30 km de Tarbes (Hautes-Pyrénées. Il fait ses études secondaires dans les alumnats de grammaire et d’humanités de Calahorra et d’Elorrio en Espagne (1905-1910). Le 14 août 1910, il prend l’habit religieux au noviciat de Gempe en Belgique. Il prononce ses vœux perpétuels l’année suivante, sous le nom de Frère Victorien, et ses vœux perpétuels le 15 août 1912 au noviciat de Limpertsberg au Grand-Duché de Luxembourg. Il est envoyé comme professeur à l’alumnat du Bizet, sur la frontière franco-belge. Court professorat au Bizet. D’un naturel calme, posé, silencieux, il remplit sa tâche avec application et conscience, de façon toujours égale. A une intelligence solide et à un jugement perspicace, il joint des qualités de précision et de méthode ainsi qu’un goût prononcé pour des études sérieuses, ce qui laisse présager en lui un futur ouvrier très utile pour un apostolat intellectuel. Il aime revoir le cours de saint Thomas qu’il a reçu au noviciat, y puisant une doctrine substantielle. Professeur de sciences, il enseigne cette matière, parfois considérée comme aride, avec un grand dévouement, préparant soigneusement ses classes, donnant des explications approfondies et complémentaires. Bon accompagnateur du chant grégorien, il S’acquitte de sa charge d’organiste avec goût, S’aidant de la méthode de l’abbé Brune et ne voulant pas s’affranchir des règles assez strictes qu’il donne. Comme professeur ou surveillant, il tient son petit monde avec facilité, sans crier, sans menacer, sans punir, grâce à sa maîtrise de la matière et à son assurance naturelle. Ses élèves apprécient son entrain pendant les récréations A.A où il prend part volontiers aux jeux. Parfois regardé comme assez taciturne ou réservé, il se montre sobre dans l’expression de ses sentiments ou de ses impressions. D’une piété simple, loyale, discrète, il se montre religieux fervent, docile et très régulier. Malheureusement sa santé laisse à désirer. Une petite plaie au talon, insignifiante, faite au cours d’une grande promenade pendant les vacances d’août-septembre 1912, l’oblige à un repos assez prolongé. La plaie semble ne pas vouloir se refermer et suppure longuement, malgré l’application de désinfectants très énergiques prescrits par le médecin de la maison. Ce fait laisse soupçonner que le frère Victorien est atteint d’un autre mal, bien plus redoutable, la tuberculose. Mort à San Remo. Au bout d’un an de professorat, son supérieur, le P. Gustave Ranson, doit l’envoyer à Locarno (Suisse), puis à San Remo (Italie) où il semble se remettre, mais bientôt se déclare sans équivoque une forme de tuberculose particulièrement pernicieuse. Lorsque la guerre survient, les privations se multiplient. Le Frère Victorien passe de nombreux conseils de révision, mais sa maladie se développe rapidement et le fait ajourner à chaque fois. Tout en se soignant, bien entouré par le P. Ferréol Poux-Berthe, le Frère Victorien a le souci d’occuper fort utilement son temps. En la fête de l’Immaculée Conception, le 8 décembre 1916, il est pris par une forte hémorragie. De lui-même il demande le sacrement de l’Extrême-Onction. Il meurt au cours de la matinée suivante, le 9 décembre, à l’âge de 23 ans accomplis. Le corps du Frère Victorien repose au cimetière de San Remo. La vie très courte de ce religieux est un peu à l’image de la maison du Bizet dont la première guerre mondiale cause la ruine et qui a vu emporté prématurément, de façon identique, le Frère Tugdual Pinson (1893-1912).
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1916, n° 428, p. 450-452 (lettre circulaire du P. Ferréol Poux- Berthe); 1917, n° 435, p. 83-84. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettre du Frère Victorien Planté au P. Emmanuel Bailly, San Remo, 31 octobre 1913. Du Frère Victorien Planté, dans les ACR, deux correspondances (1913 et 1915). Notices Biographiques