Vincent (Jean-Joseph) PEMOULIE – 1895-1935

Note contre le manuel
Lahitton.
« Dans le projet de Coutumier du scolasticat de théologie que vous a remis
le P. Sidoine Hurtenvent, l’article 21 mentionne comme manuel possible de
théologie dogmatique l’ouvrage récent
de M. Lahitton. Je ne suis pour rien dans cette mention et j’aurais insisté
pour qu’elle fut supprimée si je l’avais connue
à temps. Sans m’opposer par principe à un manuel imprimé pour le cours dont
je suis chargé, je souhaiterais un manuel digne de choix autre que
celui-là. Je lui reproche des lacunes considérables. il ignore tout du
renouveau des études positives, l’argument scripturaire des thèmes est à
peine ébauché, l’argument de tradition inexistant. A mon avis l’adoption de
ce manuel marquerait un recul très net dans les études théologiques alors
que l’on nous demande une part plus grande de théologie positive. C’est un
manuel incomplet, au rabais. Je sais que La Croix a fait récemment un éloge
assez
fervent pour cet ouvrage. Mais depuis 5 mois que je l’ai à ma disposition,
je n’ai pas osé en faire un compte-rendu qui aurait été très critique.
D’ailleurs vous pouvez vous référer au compte-rendu de l’ouvrage dans la
Revue Apologétique de mai 1932: il est classé insuffisant ».

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de Bordeaux. Un Professeur de théologie dogmatique. Jean-Joseph Pémoulié est né à Beuste, le 26 mars 1895, commune du canton de Nay (Pyrénées- Atlantiques). Après ses classes primaires à Beuste, il connaît la vie des alumnats. d’abord celui de Saint-Augustin à Calahorra en Espagne (1906- 1907), puis celui de Notre-Dame de Lourdes à Elorrio (1907-1911). Le 14 août 1911, sous le nom de Frère Vincent, il prend l’habit religieux à Gempe d’où il passe à Limpertsberg au Grand-Duché du Luxembourg, où il prononce ses premiers vœux le 15 août 1912. Il est reçu à la profession perpétuelle le 15 août 1913. Le P. Antoine de Padoue Vidai écrit. « Le Frère Vincent est un très bon religieux, sérieux, intelligent, dévoué, ayant une vie intérieure développée. Il veut être insoumis quant au service militaire et sa famille, très chrétienne en est heureuse ». Louvain le reçoit pour les études de philosophie et de théologie (1913-1919) au terme desquelles il est ordonné prêtre le 20 septembre 1919 par Mgr Legraive. Mobilisé après l’armistice, il est réformé quelque temps après. Il est désigné pour être professeur de philosophie à Taintegnies (1919-1921). Il tombe dangereusement malade et doit prendre quelque temps de repos à Menton (Alpes-Maritimes), de 1921 à 1923. Une grave crise d’entérite faillit lui être fatale, mais grâce à des soins exceptionnels à Nice dans une clinique des Augustines, puis à Menton pendant deux ans, il se remet si bien qu’il peut reprendre une activité normale. Guéri, il devient à Louvain professeur de théologie dogmatique (1924-1934), aux côtés du P. Fulbert Cayré. Il remplace le P. Gabriel Jacquemier à ce poste de confiance et dix générations d’étudiants assomptionnistes passent entre ses mains, pouvant apprécier la solidité de sa doctrine, l’étendue de sa culture, la clarté d’exposition de sa pensée, A.A sa pénétration d’intelligence, la sûreté de son jugement et l’ aménité de son caractère. Lorsque les étudiants français passent à Lormoy le 7 septembre 1934 (Essonne), il prend soin d’empaqueter lui-même soigneusement la bibliothèque, soit très exactement 850 caisses de 50 kg chacune. Souffrant d’une hernie, il ne veut laisser ce travail à personne et préside également au déchargement et rangement des caisses à leur port d’arrivée. La maison est fondée officiellement le 8 septembre, sous le nom d’Institut missionnaire Saint-Angustin et le patronage de la Vierge Marie en sa fête de la Nativité. On imagine sans peine le surcroît de travail pour le P. Vincent: tous les livres sont disposés sur des rayons, étiquetés et frappés du nouveau tampon de la maison. 27000 fiches sont établies sous la direction du P. Sébastien Guichardan qui a choisi les plus belles écritures, disposées dans de nouveaux casiers neufs, le tout en trois semaines, ce qui est à sa manière établir un nouveau record digne des chantiers d’Hercule. Pendant ce temps d’autres équipes creusent un caniveau sur plus de 50 m. pour assainir l’étang du bas de la propriété, le débarrasser de ses détritus et lui établir un déversoir dans l’Orge. Une troisième équipe s’attelle à la sphère des jeux, à l’aplanissement d’un vrai terrain de football et de deux courts de tennis. Les Frères jardiniers se mettent au potager, tracent des allées, nettoient les serres et remettent les vitres, plantent une double haie de thuyas et de fusains pour isoler la propriété de la route. Octobre finit dans la mélancolie des pluies de l’automne mais la rentrée étudiante est prête. Le mardi 30 octobre, c’est l’inauguration des cours de la nouvelle année. Le P. Vincent est tout heureux de reprendre ses cours de dogmatique et de liturgie. Le corps professoral et de direction se compose en outre du P. Fulbert Cayré, le Supérieur, des PP. Aristide Hovaere, Marie-Albert Devynck, Sébastien Guichardan, Gunfrid Gabel et Emmanuel-Vivien Vivien, économe. C’est la consternation quand le P. Vincent est emporté en quelques jours de maladie’ le 18 mai 1935, par une très forte fièvre consécutive à une épidémie de rougeole, à une septicémie et à un purpura. Il est inhumé le lundi 21 mai, à Longpont, dans le petit cimetière au chevet de la basilique.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1935, n° 581, p. 210; n° 582, p. 217; n° 585, p. 241- 247. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Note du P. Vincent Pémoulié au P. Gervais Quenard contre l’adoption du manuel Lahitton au scolasticat de théologie (Louvain, 21 juin 1932). Dans les ACR, du P. Vincent Pémoulié, correspondances (1912-1935). Notices Biographiques