Religieux de la Province de France. Années de jeunesse: 1907-1934. Louis -Jules -Joseph Vivien est né le 16 septembre 1907 à Orville (Pas-de-Calais) dans une famille de huit enfants dont quatre devinrent prêtres, deux Assomptionnistes et deux diocésains, et une fille religieuse. Il fait ses études à l’alumnat d’Arras et au Bizet, de 1920 à 1926. Il commence son postulat à Saint-Gérard en Belgique (août 1926), y prend l’habit le 31 octobre suivant sous le nom de Frère Vivien et le poursuit à Taintegnies sous la conduite du P. Savinien Dewaele pour le terminer à Scy-Chazelles (Moselle) où il fait profession le 6 novembre 1927. Il retourne à Saint-Gérard pour la philosophie (1927-1929). Ses études de théologie à Louvain sont interrompues par une année de repos à Clairmarais (Pas -de- Calais), de 1930 à 1931. Il prononce ses vœux perpétuels le 6 novembre 1930 et est ordonné prêtre par le cardinal Van Roey à Louvain, le 16 avril 1934, avec 35 autres condisciples: la plus nombreuse ordination, jamais égalée, dans l’histoire de l’Assomption. Au service des vocations: 1934-1956. Le P. Vivien est alors affecté à l’alumnat du Bizet qu’il doit quitter en mars 1935 pour aller se reposer à Lormoy (Essonne). A l’automne, il est nommé économe à Clairmarais. La guerre lui donne quelques émotions. A 20 ans, dispensé du service militaire pour raison de santé, il est cependant mobilisé en 1940. Les papiers le concernant ayant été égarés, il passe pour un homme qui n’a pas voulu répondre à l’appel et est envoyé à Mostaganem en Algérie. Le lendemain de son arrivée, le colonel l’appelle et le fait nommer vicaire à la paroisse. En juillet, il assiste à l’attaque de l’escadre française de Mers El- Kébir par la flotte britannique qui coûte la mort de 1300 marins (1). Après quelques mois en Algérie, il revient à Clairmarais. En juin 1944, il est l’otage des Allemands durant une journée et n’échappe à la mort qu’en prenant la fuite au cours de la nuit. En 1945, il restaure l’alumnat qui a beaucoup souffert de la guerre. A la demande son Provincial, il crée en 1950 une procure pour aider les quatre alumnats du Nord et du Pas -de- Calais. Pendant cinq années passées ensemble, dira le P. Emmanuel Brajon le jour des obsèques du P. Vivien, j’ai apprécié chez lui le grand esprit surnaturel, le travail acharné et courageux, la discrétion et l’exquise délicatesse vis -à-vis de ses Frères, la grande dévotion mariale, même si elle n’était pas toujours exe mpte de quelques petits excès. La construction de la grotte à Notre -Dame de Lourdes, encore quotidiennement fréquentée, attire chaque année pour la fête de l’Assomption, plusieurs milliers de fidèles. Page :349/349 Au service des missions: 1956-1974. En 1956, le P. Vivien prend en charge la mission de Tuléar, fondée trois plus tot. Le P. Michel Canonne avait de grandes ambitions pour cette mission: constructions d’églises et de chapelles dans la ville et dans la brousse, d’écoles, de collèges et de dispensaires. Le P. Vivien réussit à recueillir les fonds indispensables. Ses lettres touchaient le cœur des correspondants qui devenaient rapidement des bienfaiteurs généreux et fidèles. Deux voyages lui permirent de voir sur place les réalisations et les besoins. Il en parlait avec une ferveur qui enthousiasmait les jeunes religieux et réalisa deux films sur nos missions de la Grande lie. Mais bientôt l’évêque d’Arras trouva qu’il en faisait un peu trop et gênait les projets missionnaires du diocèse. Que faire? Une nouvelle Procure est construite aux Essarts, à proximité de Rouen et de son port. Le transfert des machines et des meubles se fait en mai 1968. L’œuvre est en plein développement quand le Père est contraint de la quitter pour raison de santé. En 1975, elle est confiée au P. Romain Ponsard, décédé le 23 avril 1998. Dernières étapes, 1974-1998. En février 1974, le P. Vivien redevenu le P. Louis, est malade et déprimé. Il est soigné dans divers hôpitaux puis se repose chez sa sœur à Bernicourt dans le Pas-de-Calais. En novembre 1976, il retourne à Clairmarais où, rattaché à la communauté des Essarts, il assure le service de la chapelle. En 1979, il est nommé aumônier des Petites Sœurs de l’Assomption à Songeons (Oise). Ces dernières apprécient sa grande piété, son sens spirituel, sa bonté compréhensive alliée à sa culture, son don d’écoute et de discernement. Revenu aux Essarts en septembre 1983, il aide aux travaux de la procure pendant cinq ans. Il passe ensuite à la maison de repos de Saint-Sigismond (Savoie) en novembre 1988. Le souci de la mission demeure le sien jusqu’au bout, durant ces six dernières années toutes consacrées à la prière, à la méditation et au service de ses Frères. C’est à Saint-Sigismond que le P. Louis meurt le vendredi 21 août dans la soirée. Ses obsèques sont célébrées le lundi 24 août, suivies de l’inhumation au cimetière voisin d’Albertville-Chiriac. On note dans l’assistance la présence de Mme Verdin, secrétaire des procures de Clairmarais et des Essarts pendant 45 ans, autre symbole d’une belle fidélité au service de la mission de Madagascar. D’après des renseignements fournis par le P. Joseph Mermoz, supérieur de Saint-Sigismond. (1) Le 3 juillet 1940, l’amiral Gensoul refuse de se soumettre à Sommerville qui ouvre le feu sur l’escadre à 16h53. Le navire le plus touché, Bretagne, reçoit une salve entière et chavire, entraînant dans la mort 977 officiers et marins. Strasbourg réussit à franchir la barrière de mines magnétiques, échappe aux bombes et torpilles de la R.A.F. et parvient à Toulon le lendemain. L’attaque reprend les 6 et 7 juillet. Page :350/350
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VII) 1998-1999, 1999, p. 41-43. Assomption-France, Nécrologie 1998, p. 440-442. Dans les ACR, du P. Vivien Vivien, quelques correspondances (1941-1994). [Avec son frère, le P. Emmanuel, le P. Louis aménagea à la Procure des Essarts une salle d’exposition missionnaire-musée comprenant de nombreux objets d’art de Ma- dagascar. On pouvait alors y visionner deux films réalisés sur cette mission, qui sensibilisaient les visiteurs aux réalités de la vie sur la Grande-Ile). Lettre du P. Louis (Vivien) Vivien au P. Claude maréchal, Saint-Sigismond, 30 mai 1994.