Religieux de la Province de Paris. Temps de la formation. Albert-Eugène Rocchiccioli est né le 27 octobre 1886 à Outreau, petite ville formant le faubourg sud de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). A la fin de ses études primaires à l’école communale d’Outreau, il entre, en septembre 1900, âgé de 14 ans, à l’alumnat d’Arras (Pas-de-Calais). En 1901, l’alumnat est fermé. Albert passe à Sainghin-en- Weppes (Nord), puis le 24 octobre 1902 à Courtrai en Belgique, refuge préparé par le P. Eustache Pruvost. En septembre 1904, il arrive à Taintegnies où le P. Edouard Bachelier vient d’organiser l’alumnat d’humanités expulsé de Clairmarais (Pas- de-Calais) . Albert termine ses études secondaires en 1906. Le 13 septembre il reçoit l’habit religieux au noviciat de Louvain, sous le nom de Frère Wandrille. Il passe sous la direction du P. Benjamin Laurès, puis du P. Antoine de Padoue Vidal. Profès annuel le 13 septembre 1907, il prononce ses vœux perpétuels le 11 septembre 1908. Il est alors envoyé à l’œuvre d’Orient, à Konia en Turquie, où il enseigne de 1908 à 1910. En septembre 1910, il revient à Louvain pour les deux années de philosophie (1910-1912). Une nouvelle année d’œuvres lui est demandée à Taintegnies où il professe la deuxième année d’humanités. En août 1913, ü est du groupe de théologiens qui vont poursuivre leurs études à Notre-Dame de France à Jérusalem, selon la nouvelle répartition des lieux de formation à l’Assomption. A la mi-décembre 1914, bien que réformé il ne soit pas mobilisable, il est expulsé de Jérusalem par les autorités turques avec une trentaine de confrères. Après un long et pénible voyage, il aboutit à Rome et continue ses études de théologie à l’Angelicum. Il est ordonné prêtre le 18 décembre 1915. A.A Les années de guerre. Bien qu’il ait été réformé, la guerre le rattrape en janvier 1916. Il est incorporé au Sème Régiment d’infanterie à Bergerac (Dordogne). Un nouveau conseil de réforme le déclare apte au service armé en août 1916. Le 15 janvier 1917, il est envoyé sur le front, mais en janvier 1918 il est évacué pour ostéomyélite du fémur gauche. Hospitalisé à Tulle (Corrèze), il est opéré, puis réaffecté à Bergerac d’où il peut desservir la paroisse de Sainte-Foy-les-Vignes. Il n’est démobilisé qu’en avril 1919. On lui demande alors de gagner Louvain pour un complément de formation théologique (mai 1919-juillet 1920). Professeur et bras-droit du P. Eustache Pruvost. En 1920, le P. Wandrille est envoyé comme professeur à Zepperen d’où il passe à SaintMaur (Maine-et-Loire) pour l’année scolaire 1921-1922. Professeur consciencieux, il inculque à ses élèves le sens de l’effort et du travail intellectuels bien menés. Il est aussi un surveillant redouté qui ne badine pas avec la discipline. En septembre 1922, le P. Wandrille retrouve son Pas-de- Calais natal. Il est désigné pour l’alumnat d’Arras qui a fait sa réouverture en 1920. C’est pour lui, après 20 ans de mobilité, le commencement d’une période plus calme et plus stable. En septembre 1925, il gagne l’alumnat du Bizet avec les religieux et les alumnistes d’Arras. A l’été 1932, le P. Félix Ranc meurt et le P. Eustache Pruvost qui le remplace à la tête de l’orphelinat d’Arras s’attache les services du P. Wandrille qu’il apprécie. De 1932 à 1941, ce dernier est à la Rue de Beaufort le responsable des grands et des petits apprentis, assurant la surveillance et l’éducation. La déclaration de la seconde guerre mondiale surprend les orphelins à Merlimont. Ils ne sont pas autorisés à rentrer à Arras et sont maintenus dans leur camp de vacances durant le rigoureux hiver 1939-1940. Le retour ne s’effectue qu’en janvier 1941. Au printemps 1941, avec le P. Cornillie, le P. Wandrille est arrêté par les Allemands, jugé et condamné à une peine de prison. En octobre 1941, le P. Vincent de Paul Grimonpont prend la relève. Le P. Wandrille, âgé et fatigué, reçoit en charge l’aumônerie de la maison de la Rue de Doullens où une communauté de religieuses s’occupe de 60 petits orphelins. Il y assure le catéchisme et le service de la chapelle. En 1949, on lui propose l’aumônerie d’une clinique et le service de la confession chez les Clarisses. A partir de 1958, septuagénaire et valétudinaire, le P. Wandrille commence à réduire ses activités. Il souffre d’une surdité prononcée, d’ulcères variqueux et des misères liées à l’âge. Opéré à deux reprises en 1964, il prend pension chez les Pères Camilliens. Le 6 novembre 1972, il est hospitalisé pour une crise d’urémie à la cité hospitalière d’Arras. Il y meurt le ler janvier 1973. Ses obsèques sont célébrées le 4 janvier. Son corps est inhumé dans le caveau de l’Assomption au cimetière d’Arras.
Bibliographies
Bibliographie et documentation : B.O.A. mars 1974, p. 232. A la mémoire du P. Wandrille Rocchiccioli par le P. Manuel Vandepitt , pages (Paris- Assomption, 1973). Lettre du P. Wandrille Rocchiccioli au P. Cervais Quenard, Arras, 21 septembre 1941. Dans les ACR, du P. Wandrille Rocchiccioli, correspondances (1913-1941). Notices Biographiques