Wenceslas (Raphael-Ivanov) SPASSOV – 1870-1952

Yamboli, 1914.
« Vous serez sans doute heureux d’apprendre quelques nouvelles de notre
petite mission de campagne près de Yamboli. Elle compte cette année une
douzaine de familles toutes chrétiennes, mais fort pauvres, surtout les
nouvelles arrivées. Je vous ai dit un mot sur cette colonie allemande lors
de votre
dernier séjour en Orient. Le P. Félicien s’est montré pour
notre mission un aussi bon père qu’un généreux bienfaiteur. Il m’a
conseillé de demander au propriétaire des terrains des surfaces à cultiver
pour nos catholiques et de l’incliner à nous céder une chambre pour faire
une chapelle. Mais au lieu d’une, il nous en a cédé deux! A peine les
avions-nous aménagées, qu’elles ont flambé à cause d’une allumette mai
éteinte d’un valet de ferme qui faisait du feu dans l’écurie contiguë à la
chapelle. Notre désolation est grande. J’ai dû apprendre l’événement au
propriétaire
qui habite Roustchouk et qui a donné l’ordre de tout remettre en état au
gérant de la ferme. J’ai pu dresser un autel et disposer 5 petits bancs.
Notre écurie ressemblait pour Noël à une petite chapelle; nous y chantâmes
la messe de minuit. Les paroissiens ne Deuvent rien donner sauf de la main
d’œuvre…».

Notices Biographiques A.A

Religieux bulgare de la Province de Lyon. Résumé biographique. Raphaël-Ivanov Spassov est né le 26 février 1870 à Oresche, en Bulgarie, dans la région de Tirnovo. Ses premières études secondaires se déroulent dans le cadre du petit sénùnaire de Roustchouk (1886- 1890). Il entre ensuite à l’école-alumnat de Phanaraki (Turquie), de 1890 à 1892. Le 21 novembre 1892, le P. Joseph Maubon lui donne l’habit au noviciat en France, à Livry (Seine-Saint- Denis). Sous le nom de Frère Wenceslas, Raphaël y prononce ses premiers vœux, le 21 novembre 1893 et ses vœux perpétuels le 21 novembre 1894 entre les mains du P. Athanase Vanhove. Ce dernier écrit du novice.« La principale vertu du Frère Wenceslas est le dévouement. Depuis près de deux ans, il soigne ici le Père Tissot avec amour et zèle. Il se montre énergique, ardent au travail intellectuel, même si son intelligence n’a pas été assez développée, car il manque de clarté et de précision. Il arrivera par le travail à acquérir les connaissances indispensables à la prêtrise. C’est un religieux édifiant, régulier, obéissant. Il est aimé de ses frères, malgré un caractère un peu sombre et taciturne ». De 1894 à 1896, le Frère Wenceslas reste sur place, au noviciat de Livry, pour l’étude de la philosophie. Selon la coutume de l’époque, il lui est demandé ensuite un temps de service dans une maison d’œuvre, à Arras (Pas-de-Calais), où il fait fonction de surveillant auprès des orphelins du P. Halluin (1895-1896). Ses supérieurs l’envoient à Rome commencer la théologie (1896-1897), une seule année d’études suivie d’un enseignement à l’école Saint André de Philippopoli (Bulgarie), de 1897 à 1898. Wenceslas reprend des études de théologie à Istanbul, Kadi-Keuï, de 1898 à 1900, temps partagé également avec quelques services et une présence à Karagatch, près d’Andrinople. A.A Il est ordonné prêtre à Philippopoli/Plovdiv, le 22 septembre 1900, par Mgr Menini. On lui demande à nouveau un service d’enseignement à Philippopoli (1900-1903). Puis, il est affecté à la mission de Yamboli, de 1903 à 1918: il y est à la fois professeur à l’alumnat et vicaire de la paroisse, desservant les petites communautés de catholiques de cette région de Bourgas (Alladagli). En 1919, le P. Wenceslas, possédant l’usage de quatre langues (français, allemand, bulgare et italien) est nommé enseignant au collège de Varna, sur les bords de la Mer Noire, l’année 1919-1920, avant de revenir à celui de Philippopoli (1920-1925). Il reprend le chemin de Varna en 1925: il y reste bien après la fermeture du collège, responsable du foyer franco- bulgare, rue du 6 septembre, jusqu’après la fin de la seconde guerre mondiale. La Répartition des années 1949-1950 le signale présent au collège de Phüippopoli. Le P. Yvan Vitchev est le dernier à donner des nouvelles par lettre, le 9 août 1952, année où est engagé par les communistes le procès contre les religieux bulgares restés sur place: « Le P. Kamen Vitchev est sorti de la maison avec le P. Pavel Djidjov le 6 juillet. Huit jours après, sont partis les deux autres (emprisonnés?). je vis à la paroisse avec le nouveau prêtre. Le dimanche et les jours de fête nous célébrons, l’un à 6h30, l’autre à 9h., à tour de rôle. Le P. Iossiv Gurov vient chanter avec quelques paroissiens. Le 4 août, notre ancien, le P. Wenceslas Spassov est parti pour un monde meilleur, après deux semaines de maladie. Il se plaignait de constipation et de douleurs intestinales, mais le médecin lui a découvert une myocardite chronique et je ne sais quoi encore. Mon jeune aide l’a beaucoup assisté. LI doit avoir des connaissances là-bas. Je vous prie de leur faire-part de cette douloureuse nouvelle, afin quels pilent pour son âme. Ne vous inquiétez pas pour mon cœur. Dernièrement, il s’agitait beaucoup, mais je n’ai pas le temps de m’en occuper et je ne suis pas allé voir le médecin puisque c’est toujours la même chose ». Le P. Wenceslas Spassov est inhumé à Plovdiv, dans la concession des religieux de l’Assomption, au cimetière de la ville.

Bibliographies

Bibliographie et documentation:: B.O.A. avril 1953, p. 35. Lettre à la Famille, 1952, n° 141, p. 76. Lettre du P. Wenceslas Spassov au P. Ehmanuel Bailly, Yamboli, 27 janvier 1914. Du P. Wenceslas Spassov, dans les ACR, quelques correspondances (1903-1935). Notices Biographiques