Willibrord (Gérard) OUDE-LENFERINK – 1892-1955

Louvain, avril 1927.
« L’année dernière, à votre dernière visite canonique ici à Louvain, je
vous ai demandé s’il n’y avait pas moyen de faire anticiper mon ordination
d’une année. Vous savez que je vous demande cette faveur sur instance
médicale, l’audition chez moi va diminuant. A cela s’ajoute le fait que
j’ai bientôt 36 ans. Dernièrement encore j’ai éprouvé de fortes douleurs
presque insupportables au ventre au point que je devais ramper par terre.
C’est le docteur Willemsen qui me soigne et qui me donne de la morphine. Il
me conseille d’aller dans une communauté active et de quitter la maison
d’études. Le P. Léonide Guyo me fait faire la lecture spirituelle dans le
cloître pour que j’aie du mouvement. On me conseille d’aller voir un
spécialiste, M. Struiden, à Bréda. Autorisez-moi à être ordonné à Noël
prochain. Je prie la petite Thérèse de Jésus de disposer mes supérieurs à
m’accorder la grâce requise. Elle est puissante auprès de Dieu et elle en a
aidé tant d’autres. Devenu prêtre, je lui ai promis de faire quelque chose
en son honneur. A Boxtel, elle fait des
merveilles, elle leur a déjà fourni plus de 10.000 f. pour la nouvelle
bâtisse. Ile n’est pas la patronne de l’œuvre pour rien ».

Notices Biographiques A.A

Religieux de la Province de Hollande. Le parcours d’un homme courageux. Gérard Oude-Lenferink est né le 28 décembre 1892 à Deeurningen, dans la province néerlandaise d’Overijssel, au diocèse d’Utrecht. Il commence ses études secondaires à Kaassheuvel chez les Pères de la Sainte-Famille (1913-1916) et les termine à l’Assomption, à l’alumnat de Boxtel (1916-1919). Il prend l’habit le 29 septembre 1919 à Louvain, sous le nom de Frère Willibrord. Le P. Rémi Kokel, son maître des novices à Saint-Gérard, note sur son rapport de première profession, émise le ler octobre 1920« Le Frère Willibrord est une vocation tardive qui va achever ses 28 ans. C’est l’homme le plus simple, le plus joyeux et le plus confiant qui se puisse trouver. Il est toujours prêt à se dévouer. Sa piété est à la fois profonde et naïve, sa santé est bonne. Il souffre d’une forme de surdité qui ne facilite pas sa compréhension du français ». Pour ses études philosophiques, le Frère Willibrord passe de Taintegnies (19221923) à Saint-Gérard (1923- 1924). Il prononce ses vœux perpétuels le 30 septembre 1923 à Boxtel. « Le Frère Willibrord mérite beaucoup de considération et de sympathie, à cause de son dévouement qui est sans bornes et de son savoir-faire qui est très grand. C’est un modèle de recruteur et de quêteur. C’est vrai qu’il a moins de succès dans les études, mais son âge est un gros obstacle. Si on est bon pour lui et pas trop exigeant, j’espère qu’il pourra acquérir les notions essentielles. Sur le plan religieux, c’est un élément très sûr et confiant ». La profession perpétuelle, ayant anticipé d’un ou deux jours sur les trois ans pleins réglementaires des vœux annuels, doit recevoir une sanatio. Pour la théologie à Louvain (1924-1928), les études se révèlent difficiles, en raison d’une surdité de plus en plus prononcée. Page : 107/107 Le Frère Willibrord doit revoir tous ses cours avec l’assistance et le contrôle d’un religieux en particulier. Il peut être enfin ordonné prêtre à Louvain, le 29 juillet 1928, à 36 ans. Religieux recruteur et quêteur. Le petit château de Stapelen à Boxtel qui l’a reçu comme postulant en 1916 va être la résidence presque continuelle du P. Willibrord: d’abord dans un premier séjour de 1928 à 1930 où il est déjà affecté à la tâche de procureur et de recruteur, puis dans un deuxième temps, de 1932 à 1955 dans les mêmes services. Une seule interruption dans cette longue présence à Boxtel, deux années à Kapelle-op-den-Bos, de 1930 à 1932, où on lui demande le service du recrutement. Le Père Willibrord, handicapé par sa surdité, ne peut réaliser sa grande ambition d’une vie missionnaire ou de religieux-apôtre par la prédication. Toute sa vie dans un sacerdoce longuement désiré est soutenue par une ardente confiance en la Vierge qui lui donne le courage de vaincre tous les obstacles. Il souffre de ne pouvoir exercer son ministère de façon directe par le soin des âmes. Grande est sa joie de pouvoir l’une ou l’autre fois prêcher dans une circonstance particulière. On ne peut lui faire davantage plaisir que de lui demander le service d’une méditation ou d’une lecture spirituelle auprès des alumnistes. Le P. Willibrord n’a jamais pu partir en mission, mais il est à l’origine du recrutement de la majorité des religieux hollandais qui sont partis au Congo et au Brésil. Il s’est constitué le soutien et le protecteur de toutes ces vocations qu’il a découvertes et encouragées dans la mise en forme de leur projet de vie religieuse, sacerdotale et missionnaire. La Province de Hollande lui doît également beaucoup, comme procureur et quêteur, pour la constitution de ses fonds. Heureux et fier d’être religieux de l’Assomption, il lui a donné sa vie à sa manière, en servant sa devise pour l’extension du Royaume. Le Père Willibrord est mort à Boxtel le 8 septembre 1955, à l’âge de 63 ans. Il y est inhumé. Page : 108/108

Bibliographies

Bibliographie et documentation; B.O.A. juin 1956, p. 158. De Schakel, 1955. Lettre de Willibrord Oude-Lenferink au P. Gervais Quenard, Louvain, 8 avril 11927. Dans les ACR, quelques correspondances- du P. Willibrord Oude-Lenferink (1927-195). Notices Biographiques