Zénobe (Zénobe-Pierre) GOFFART – 1880-1963

Un hommage appuyé.
« Quel repos pour notre cœur que de nous arrêter à considérer non plus ceux
qui font des promesses, mais ceux qui les ont tenues, et bien tenues, ceux
qui ont comblé et dépassé les espérances que mettaient en eux leurs
supérieurs! On me dit que dans le rapport où il vous présentait pour
l’ordination, votre Supérieur écrivait qu’il voyait en vous un religieux
sérieux, pieux, dévoué, quelqu’un qui rendrait service et qui Ferait du
bien. Vraiment, vous n’avez pas démenti ses pronostics! Vous avez si bien
fait qu’ils nous
font un peu sourire aujourd’hui et que nous trouverons que le P. Merklen
était bien timide en ses espérances! Votre demi- siècle de sacerdoce a été
d’une admirable fécondité, un demi- siècle de ministère paroissial intense
et assidu, accompli
avec une constance inlassable au même endroit, cinquante années de grâces
pour le bon peuple de Santiago! Et pour l’Assomption, quel service que ce
supériorat toujours recommencé à cause des éminentes qualités de prudence
et de bonté paternelle. Dieu a inspiré votre grande oeuvre, le sanctuaire
de Notre-Dame, merveille d’architecture et de fécondité spirituelle… ».
Dufault, 14.06.1962.

Zénobe (Zénobe-Pierre) GOFFART

1880-1963

Religieux belge de la Province de Bordeaux, affilié à la Province d’Amérique du Sud.

Un Belge ‘expatrié’.

Zénobe-Pierre Goffart est né le 29 juin 1880 à Leignon (Belgique). Après ses classes primaires dans le village (1886-1894), il entreprend à 21 ans ses études secondaires dans les alumnats de l’Assomption, à Taintegnies (1901-1903) et à Sart-les-Moines (1903-1904). Il entre au noviciat de Louvain, le 18 septembre 1904, sous la direction du P. Benjamin Laurès et sous le nom de Frère Zénobe. Il y prononce ses premiers vœux le 18 septembre 1905. Il reçoit sa formation philosophique et théologique à Louvain, sous la direction du P. Pierre Fourier Merklen (1906- 1912). L’année scolaire 1908-1909 est consacrée à Gempe où il exerce la fonction d’économe et de professeur au noviciat des Frères. Profès perpétuel le 18 septembre 1906, il est ordonné prêtre à Louvain le 7 juillet 1912. Les Supérieurs l’envoient à Rome pour un complément d’études théologiques (1912-1913). Le 20 novembre 1913 il s’embarque avec les PP. Georges Neusch, Claudius Pavillet, Louis Deltour et Ghislain Delory pour le Chili où il va séjourner exactement 50 ans: dix ans à la paroisse Saint-Jean- de-Matha à Conception (1914-1924), deux ans à Rengo (1924-1926), trente-sept ans à Santiago (1926- 1963) où il est curé et supérieur de Notre-Dame de Lourdes pendant 35 ans (1926-1931), sauf quelques mois d’interruption en 1954. Etre supérieur dans une même maison pendant 35 ans est un fait rare, mais c’est aussi la preuve d’un dévouement, d’une estime et savoir-faire hors du commun. Enfin pendant 25 ans, le P. Zénobe exerce la charge de vicaire provincial (1929-1954).

Le bâtisseur de la Basilique à Santiago.

A partir du moment où il prend en charge la paroisse de Lourdes à Santiago,

le P. Zénobe oriente tous ses efforts vers l’extension du culte marial et la construction d’une monumentale basilique, oeuvre architecturale dont le peuple de Santiago est fier, Pour réunir des fonds considérables, on vend la collection de timbres du P. Julien Esgueva mort en 1925, les bijoux de Mlle Mercédès Guemès, de la famille Valdiviesco dont la ‘hacienda’ de Mendoza est le berceau de l’Assomption chilienne. Le Fr. Gabriel Roques, collaborateur assidu du P. Zénobe, a l’idée de lancer la souscription d’une ‘brique’, ce qui permet aux pauvres eux-mêmes d’apporter leur modeste contribution au futur sanctuaire. On bénit et on place la première pierre le 9 novembre 1929; la construction dure 29 années; l’œuvre est en béton armé, de style byzantin. Elle est ornée de marbres chiliens et les vitraux proviennent des ateliers de Chartres. A partir de 1948, on peut commencer :à y célébrer le culte dans une partie achevée. La consécration a lieu le 25 mars 1958, l’année du centenaire des apparitions de Lourdes. Pie XII fait parvenir à cette occasion un message au peuple chilien pour commémorer l’événement. L’œuvre d’une vie est ainsi achevée. Sur le plan personnel, le P. Zénobe est un homme très bon, délicat, plutôt tranquille avec quelques mouvements d’impatience vite réprimés. Il est audacieux quand il s’agit d’entreprendre une oeuvre de grande portée. Une grande confiance en Marie émane de ses prédications. En avril 1963, le P. Zénobe entreprend un voyage en Europe et, sur le chemin du retour, va saluer son frère, Armand, à Worcester. Arrivé au Costa Rica, il tombe malade et rentre en avion, le 2 novembre, à Santiago avec le P. Joachim Durget, provincial. Il souffre d’un cancer et d’une décalcification des os. Il meurt à Santiago le 31 décembre 1963, à 83 ans. Les obsèques sont célébrées dans la basilique le 2 janvier 1964, avec le concours d’une grande assistance et du cardinal, Mgr Paul Silva Henriquez. Pendant sa vie, le P. Zénobe reçut de nombreuses décorations: l’Ordre de la Couronne belge, l’Ordre de Léopold II, la médaille de Bernard 0’Higgins, les palmes Académiques françaises.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1964, p. 235. Lettre à la Famille, février 1964, n° 368, p. 534-536. Contacts, mars 1964, n° 47, p. 1-3; Jeunesses (Bure) , 1964, n° 3, p. 31-32. Saint-Antoine de la Chaume (Pont l’Abb4 d’Arnoult), juillet 1964, n° 15, p. 12; A Travers la Province (Bordeaux), janvier-février 1964, n° 116, p. 7. Dans les ACR, du P. Zénobe Goffart, une importante correspondance (1912-1963), des rapports et historiques sur les maisons du Chili et d’Argentine (Santiago 1929-1960, Valparaiso 1932-1933, Santos Lugares 1911-1936). On doit au P. Zénobe de nombreux articles et chroniques sur la vie de l’Assomption en Amérique latine, parus dans le bulletin ‘L’Assomption et ses oeuvres’ ainsi que des articles biographiques sur des confrères: PP. Doassans, Fitz, Gouelleu, Morère, Fr. Roque … Notices Biographiques