Aloys (Stephanus) VAN VEEN – 1912-1989

Choix.
« Je suis heureux de pouvoir vous écrire ce petit mot. J’espère que vous ne
souffrez pas trop de la décision difficile que vous
avez dû prendre pour la Belgique. De mon côté j’en ai été désolé, depuis 31
ans que je travaille à La Madeleine! Enfin mon temps n’a pas été perdu.
J’ai toujours travaillé pour l’Assomption et le salut des âmes, en essayant
de faire pour le mieux. Avec cette séparation,
je risque d’attraper des coups de pied parce que je ne suis pas de leur
côté. Je mets toutefois ma confiance dans la Providence. Je crois que dans
de telles circonstances il faut surtout beaucoup d’esprit de charité. Je
vous laisse décider ce qu’il vaut mieux pour moi: étant
hollandais d’origine, je me croyais un peu obligé de voter mon rattachement
à la province de Belgique-Nord flamande. Mais je n’en suis plus aussi sûr.
Quoi qu’il en soit, j’ai le désir de travailler avec la même ardeur.
Peut-être me sera-t-il donné un jour d’aller à Rome? On me l’avait promis
pour l’an passé, mais cela est passé à l’eau. Je vous dis ma grande union
dans la prière et mes vœux les plus ardents pour le bien de l’Assomption ».
Frère Aloysius.

Religieux hollandais de la Province de Belgique- Sud. D’une famille ancrée à l’Assomption. Stephanus Van Veen est né à Amsterdam aux Pays- Bas, le 18 mai 1912, dans une famille nombreuse qui eut de multiples liens avec l’Assomption. Un des frères de Stephanus l’a précédé à l’Assomption, un autre est resté ‘familier’ de la communauté de la rue Duquesnoy à Bruxelles de longues années et deux de leurs sœurs sont devenues Oblates de l’Assomption. Venu très jeune des Pays-Bas, depuis Boxtel, en Belgique, Stephanus Van Veen prend le nom de Frère Aloysius ou Aloys au noviciat de Taintegnies: la Belgique devient son pays d’adoption durant toute sa vie religieuse. Le 7 décembre 1931, il reçoit l’habit et le 8 décembre 1932 il prononce ses premiers vœux à Taintegnies. Le P. Romanus Declercq, son maître des novices, note à son sujet: « Le Frère Aloysius est un sujet d’élite; d’une générosité absolue, d’une grande piété, d’une rare énergie dans des formes d’obéissance exemplaires. Ajoutez à cela qu’il est très entendu en de nombreux travaux manuels. Il nous donne ici pleine satisfaction et nous donne l’impression d’un saint jeune homme ». Immédiatement après sa première profession, le Frère Aloys est nommé à la maison provinciale de Bruxelles, rue Duquesnoy, où il assure le service de portier et de cuisinier. Il prononce ses vœux perpétuels à Boxtel, le 8 décembre 1935. En 1954, il offre ses services à une autre communauté bruxelloise, celle de Woluwé, voisine de la chapelle de Marie-la-Misérablé, qui organise la paroisse naissante de Notre-Dame de l’Assomption. En 1958, le Frère Aloys revient à. la rue Duquesnoy. Il est alors sacristain à l’église de La Madeleine récemment restaurée. Avec un cœur et un dévouement sans égal, il accomplit sa tâche sans faiblir jusqu’à sa mort. Page :253/253 Une grande étape dans la vie du Frère Aloys, le diaconat permanent (1970). Après le Concile, le Frère Aloys exprime le désir de recevoir le diaconat permanent afin d’être encore davantage au service des autres. D’un abord plutôt froid et réservé, le Frère Aloys remplit de fait un ministère d’écoute et de dialogue auprès des familiers et dévots à sainte Rita et à saint Antoine qui défilent à La Madeleine, donnant des conseils toujours marqués au coin d’un jugement sain et droit, si bien que l’on peut dire qu’il exerce depuis de longues années déjà le ministère de la diaconie sans en avoir reçu la charge officielle. Il se prépare par des cours à Lumen Vitae et exprime les motivations de sa demande en août 1969 au P. Paul Charpentier, supérieur général: « J’ai toujours gardé très vif le désir d’une consécration totale, au service du Seigneur, qui a été sans cesse ravivé lorsque mes confrères sont devenus prêtres: Aloys Grossbuch, Oscar Goreux, Henri Bulliez. Mon état de santé ne m’a pas permis de reprendre des études et j’ai accepté finalement de renoncer au sacerdoce. Je m’en suis consolé du fait que j’ai toujours été sacristain et, de ce fait, affecté au service de l’autel. La possibilité de devenir diacre, comme le permettent les nouvelles Constitutions, a ravivé encore en moi le désir de me consacrer au service de mes frères par la diaconie. Bien des gens s’adressent à moi pour me demander des éclaircissements sur des problèmes de foi et de liturgie. En voulant devenir diacre, j’estime que j’épanouirai pleinement ma vocation d’assomptionniste, de consacré au service du Royaume de Dieu. A La Madeleine, je suis en contact avec des gens très simples qui viennent confier leurs soucis, leurs difficultés,, leurs questions à la Vierge et aux saints et qui recherchent aussi un peu de consolation dans la foi. Ce sont des gens ouverts au dialogue, qui ne demandent qu’à être écoutés et conseillés. Comme diacre, je pourrais aussi avoir un ministère auprès de personnes âgées dans notre quartier .. ». En juillet 1970, le Frère Aloys est ordonné diacre. Il est trouvé mort dans l’église de La Madeleine au matin du 20 août 1989. Il est inhumé à Saint-Gérard. Page :254/254

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, p. 110-111. [Belgique-Sud Assomption, 1989, no 204. ART Information, 1989, no 127, p. 5. Lettre du Frère Aloys Van Veen au P. Wilfrid Dufault, Bruxelles, 9 juillet 1963. Du Frère Aloys Van Veen, dans les ACR, quelques correspondances (1962-1971).