Aloysius (Thomas) Deafley
1910-1971
Religieux écossais de la Province de France.
Une ascendance ‘européenne’.
Thomas Deafley naît à Glasgow (Ecosse) le 27 novembre 1910, d’un père irlandais, d’une mère écossaise, … d’un arrière-grand-père belge! Aussi aime-t-il se dire, avant l’heure, européen. A 12 ans, après l’école, il travaille chez un marchand de fruits et de légumes et fait les livraisons à domicile. A 15 ans, il est employé dans une boucherie. Il connaît l’Assomption par les Petites-Sœurs des Pauvres. Le 11 septembre 1926, il quitte sa famille pour aller à Bethnai Green à Londres. En janvier 1927, il est accueilli par le P. Didier Nègre dans la maison des vocations tardives de Saint-Denis, près de Paris. Il y apprend le français dans un manuel intitulé: Le français par vous-même. Après 4 ans à Saint-Denis, il entre au noviciat des Essarts (Seine-Maritime) et prend le nom de Frère Aloysius. Au bout d’un an, le cœur gros et pour plaire à Dieu, il renonce à devenir prêtre, à cause de la faiblesse de ses dispositions à l’étude et recommence un noviciat comme frère convers (26 novembre 1931). Il prononce ses premiers vœux sur place le 27 novembre 1932 et ses vœux perpétuels à Paris, av. Denfert-Rochereau, le 27 novembre 1935.
Des activités variées de 1932 à 1976.
Le Frère Aloysius passe un an à la paroisse Saint- Christophe de javel, Paris XVème, alors résidence du Provincial du Centre ou de Paris dont les assistants perchent sur les hauteurs de Garches. En novembre 1933 la maison provinciale s’installe au 79 de l’avenue Denfert-Rochereau, achetée aux méthodistes américains. La bénédiction de la chapelle, ancien temple protestant, a lieu le dimanche Il février 1933. Le Frère Aloysius est chargé de la sacristie et des travaux domestiques. Sujet britannique,
il doit se réfugier en zone libre en 1940: il enseigne l’anglais à l’alumnat de Chanac (Lozère) pendant 4 ans. Rentré à Paris le 2 février 1945, il est arrêté par la police et interné à Saint- Denis. Six mois plus tard, il est libéré par le P. Olivier Guyot, aumônier de la 2ème D.B. et revient à Denfert. En 1947, il retourne en Angleterre. Il est chargé de la surveillance et de l’entretien au collège d’Hitchin. Il y est apprécié des élèves, mais son cœur est resté en France. « On lui a échangé son crayon de professeur contre un balai. Ses deux supérieurs locaux ont été très sévères avec lui. On l’a employé comme domestique. Il ne doit rien à la Province d’Angleterre et il n’a aucune raison de s’en souvenir avec joie ou reconnaissance. En tant que Provincial, je veux l’aider. Je lui ai offert une place dans n’importe laquelle de nos maisons, il n’en veut aucune et il a raison. Si j’étais à sa place, je m’en irais en Afrique! Je suis bien placé pour avoir les situations pendant de longues années! ». Ainsi s’exprime le P. Paul Mc Nicholas pour appuyer la demande du Frère Aloysius demandant à être intégré dans une communauté française. Le Frère Aloysius est nommé à la communauté de la rue François 1er à Paris en 1963. Il s’y emploie pendant onze ans encore aux travaux ‘ennuyeux et faciles’ de l’accueil, de la porterie et de l’entretien.
En maison de repos, à Lorgues (1976-1991).
Toute sa vie, le frère Aloysius a souffert des bronches. En 1976, sur recommandation médicale, il accepte de prendre sa retraite sous un ciel plus clément. En avril, il se rend à Chanac et en octobre il gagne Lorgues (Var). Il s’y dévoue comme portier tant que sa santé le lui permet et il fait de sa fonction un véritable apostolat. A Noël 1990, il doit s’aliter pour ne plus se relever. Il y meurt le 22 août 1991, rejoignant son compatriote et ami, le Frère Patrick Oram, décédé cent jours plus tôt. Ses obsèques sont célébrées le 24 août à Lorgues, où il repose au caveau de l’Assomption. Homme gentil, toujours souriant, plein d’humour britannique, racontant volontiers à ses confrères la ‘dernière’ bonne histoire anglaise dont il possède tout un carnet, il a su faire de sa fonction un véritable apostolat en distribuant aux visiteurs images, médailles, chapelets, scapulaires et objets de dévotion. Il écrit beaucoup et se signale par une forte dévotion envers Notre-Dame, répandant chaque année la neuvaine à l’Immaculée Conception et à la Vierge de Lourdes, selon les intentions et les images de Notre-Dame de Salut.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V), 1991-1993, p. 39-40. Assomption France, Nécrologie année 1991, p. 226-228. Deux lettres du Frère Aloysius Deafley sont conservées dans les Archives romaines (1946 et 1965). Notices Biographiques