Religieux alsacien.
Un cinquantenaire.
Alphonse est né le 23 janvier 1870 à Dieffenthal près de Sélestat (Bas-Rhin), soit un an avant que sa région ne devienne allemande. Il est très tôt orphelin de père (Antoine, instituteur) et de mère (Marie-Anne, née Klein, sans profession). Il lui reste une sœur, Eugénie, domicilée à Saint- Maurice dans le canton de Ville. Il est scolarisé à l’école de son village jusqu’à 14 ans. Il vient travailler à Paris en 1893 pour y exercer le métier de pâtissier à l’Hôtel du Palais au 28, Cours la Reine (Paris VIIIème) et c’est alors qu’il rencontre le P. Pernet au confessionnal de la rue François 1er. A noter qu’il orthographie lui-même son nom à plusieurs reprises: Burckel et que sur l’extrait du registre d’immatriculation de la Préfecture de police à Paris est portée sa nationalité allemande. Son parcours est celui d’un religieux frère: il prend l’habit le 4 mai 1895 à Livry et prononce ses premiers vœux au bout de trois ans, le 17 juin 1898 à Rome, entre les mains du P. Emmanuel Bailly. C’est à Louvain, le 15 août 1904 qu’il prononce ses vœux perpétuels, également entre les mains du P. Emmanuel Bailly, alors supérieur général. On lui connaît comme dons: le piano, la cuisine avec une spécialité, la pâtisserie. D’autre part il sait l’espagnol et un peu d’italien. Ses différentes résidences sont bien établies: Rome (1895- 1900), Saint-Trond, Louvain Courtrai en Belgique et Londres entre 1900 et 1903, Calahorra en Espagne de 1904 à 1907, Eforrio au pays basque espagnol de 1907 à 1919, San Remo de l9l9 à 1920, où il meurt, à 50 ans passés, le 29 décembre 1920.
Les détails de sa mort par le P. Férréol.
Le supérieur de San Remo (Italie) reçoit en septembre 1919 le Frère Alphonse,
encore souffrant d’une mauvaise grippe espagnole. Il écrit le 10 janvier 1921:
« Dès le premier mois de son arrivée ici, le Fr. Alphonse se porte relativement bien: la poitrine a été assez fortement endommagée par la grippe du printemps. Néanmoins le bon air, le beau soleil ne tardent pas à favoriser un mieux très sensible dans son état général. Aussi le Frère se dévoue-t-il à quelques petits travaux d’intérêt général. Deux mois plus tard, il devient triste, soucieux, préoccupé. De prime abord je n’y prends pas garde et ne fais guère attention à ce qu’il me dit. Mais peu à peu je me ressouviens d’une phrase que le P. Pascal m’écrit, à savoir que le Frère est sujet à quelques idées de persécution. Je comprends vite que cette nouvelle complication va contrecarrer et annihiler tout espoir d’amélioration et de guérison. Je dois me borner à persuader le Frère de s’alimenter malgré toutes ses idées contraires. J’obtiens quelques succès grâce à l’esprit religieux du Frère, mais hélas bientôt les idées contraires prévalent et c’est ainsi que tout doucement le Frère arrive au mois de décembre dernier, accusant une faiblesse chaque jour grandissante. A partir du 8 décembre il ne quitte plus sa chambre et garde le lit. Il laisse intacte la nourriture que le Frère Ernest lui apporte régulièrement. Chaque jour il perd des forces et maigrit à vue d’œil. A Noël, j’écris à sa sœur Eugénie avec laquelle il correspond régulièrement pour l’avertir des craintes sérieuses que l’état de son frère m’inspire. Le 29 décembre (l920), je confie mes craintes au médecin en visite chez nous, mais il m’assure qu’il n’ y a encore aucun danger immédiat. La journée je vais voir le malade, lui dit de prendre de la nourriture mais il ne me répond pas. Le soir, je le trouve à l’article de la mort et à 21h15 reçois son dernier soupir. Les funérailles sont célébrées le 31 décembre au matin. Je le conduis au cimetière de la communauté. Son cercueil repose au dessus de celui du Frère Nicolas Sparfel. Le Frère Alphonse nous a rendu quelques humbles services. C’est lui qui nous a coupé les cheveux ».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Nouvelles de la Famille 1921, n° 392, p. 2-3; n° 394, p. 20-21. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy.