Alphonse (Jules) GUILLAUME – 1904-1940

Communauté de Saint-Gérard, avril 1940.

Avant la dispersion et les différents mouvements de désagrégation qui
perturbent les communautés de Belgique en mai 1940, voici la composition de
la communauté de Saint-Gérard, scolasticat de philosophie:

Le corps enseignant des formateurs est composé de 4 religieux: P.
François-Joseph Thonnard, Basilius Habraken, Jean-Pierre Corbisier et
Egidius Beckers. Ils sont aidés pour les services matériels de la maison
par 5 religieux convers: FF. Antonius
Sanders, Alexander Van Veen, Wirop Koenraat, Bernardinus- Maria Kragten,
Alphonse Guillaume (mobilisé).

Les Frères étudiants sont regroupés en 3 ensembles, selon leurs études:
en troisième année: 8
religieux,
en seconde année, 28
religleux,
en première année, 25
religieux.

Le total de cette communauté rassemble donc 70 personnes.

D’après la Répartition, 1940.

Alphonse (Jules) GUILLAUME

1904-1940

Religieux de la province de Belgique-Hollande.

Trajectoire d’un alumniste.

Jules, René, Joseph Guillaume est né le 26 septembre 1904 à Verviers, dans la province de Liège, en Belgique. Après son école primaire à Regné, il est alumniste à Zepperen (1917-1920). Le P. Gausbert Broha, supérieur de Zepperen , le présente ainsi pour le noviciat: « Jules Guillaume, alumniste pendant deux ans, a fait les 3ème et seconde sections de grammaire. A la fin de l’année dernière (août 1920), vu les difficultés énormes qu’il avait pour suivre sa classe et son peu de goût pour les études, il fut rendu à sa famille. Il demanda aussitôt à entrer en qualité de postulant convers. Pour l’éprouver, on le fit attendre quelques semaines. Il insista, fut admis et il est maintenant, sous la direction du P. Euchariste [Boucher], notre cuisinier. Il ne s’en tire pas mal. Dans un moment où nous étions fort embarrassés, il a sauvé la situation. Il peut devenir, et il deviendra on l’espère, un très bon religieux-convers ». Jules prend l’habit sous le nom de Frère Alphonse à l’alumnat de Zepperen, le 19 mars 1921 et prononce ses premiers vœux annuels, à Saint-Gérard, le 22 septembre 1923, renouvelés à Bure le 1er novembre 1923. Il est profès perpétuel le 1er novembre 1927, à Louvain. Il est affecté à la maison de Saint-Gérard en septembre 1935, se dévouant surtout au travail de la cordonnerie, mais aussi à toutes les grosses besognes d’une grande maison. Au moment de la seconde guerre mondiale, il est mobilisé et c’est, lors d’une permission, qu’il est retrouvé mort, à 36 ans, dans sa chambre, près de son lit, ayant succombé à une embolie que rien ne laissait pré-

Mort à l’improviste.

Le P. François-Joseph Thonnard, supérieur du scolasticat de Saint Gérard,

écrit le 22 février 1940: « Je ne veux pas tarder à vous annoncer la grande épreuve que le Bon Dieu vient de nous envoyer en rappelant à lui notre bon Frère convers, le Frère Alphonse Guillaume. Le Frère était mobilisé depuis le mois de septembre [1 9391 et il revenait régulièrement en permission et reprenait son métier de cordonnier avec grand dévouement. Hier soir, il nous revenait ainsi pour trois jours, plein de santé en apparence, et toujours joyeux. Cependant, en arrivant chez moi, il me dit que ces trois derniers jours il avait ressenti des malaises, une sorte de fatigue générale et qu’il avait hésité à revenir; mais comme le Frère restait vaillant, j’ai pensé à une petite grippe qui passerait. Or, ce matin à 8.h. 30, comme le Frère Alphonse n’était pas encore descendu, le P. Jean-Pierre [Corbisier], notre économe, va frapper à sa porte, pas de réponse. Il entre. Le Frère était étendu au pied de son lit, la tête appuyée sur un bras, et inanimé, les bras raides et les mains froides. Comme il était encore chaud à la poitrine, le Père économe a immédiatement donné l’extrême-onction sous condition. Le Docteur alerté est aussitôt accouru, a fait une piqûre, a pratiqué la respiration artificielle. Tout fui inutile. Notre bon Frère était retourné à Dieu. Le médecin suppose qu’il a été emporté par une congestion ou une embolie cardiaque. Tout le monde l’aimait et c’est une grande perte pour notre maison. Parmi nos frères étudiants, il y a eu aussi un malade assez grave, le Frère Antoine Felten, de l’année de philosophie, qui vers l’Epiphanie a souffert d’une pleurésie. Il est toujours au lit et devra y rester jusqu’à Pâques, mais il est en bonne voie de guérison ».

Le Frère Alphonse est inhumé dans le cimetière de Saint-Gérard, après une cérémonie religieuse célébrée à l’église du village.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1940, n° 819, p. 41 et n° 820, p. 49. Notices Biographiques